Pas Le Moral
Started by Vasavoirsi, Aug 23 2006 05:49 PM
12 replies to this topic
#1
Posted 23 August 2006 - 05:49 PM
Ce soir. Je n’ai pas envie d’écrire. Ce soir. Je suis triste. Même la musique ne me fait plus rien. Je regarde mes mots et je les trouve mauvais. Je change sans cesse de mélodie. Je n’en trouve aucune qui me plaise.
Beethoven se bouche les oreilles. Chopin s’étouffe et tousse. Mozart est un infernal gamin. Charlie Parker est fou. Démentiel. Y a même cette conne d’Hèlène Ségara.
- Mais dites moi un peu ce qu’elle fout là ?
Je clique sur la chanson et je l’efface. Bien fait pour elle. Elle chantera peut être mieux dans ma poubelle.
- Vous voyez ? J’écris n’importe quoi. Je devrais me lever. Ouvrir la porte. Prendre ma voiture et rouler à 220. Je ferais sauter tous les radars d’Ile de France. Je me prendrais des prunes et avec un peu de chance on m’offrira des oranges. Je roulerais des mécaniques. Je tomberais dans les pommes. Je resterais sur le sol. Pas envie de me lever. Plus envie.
Mais pourquoi je suis triste comme ça ? Putain pourquoi je suis triste comme ça ?
Beethoven se bouche les oreilles. Chopin s’étouffe et tousse. Mozart est un infernal gamin. Charlie Parker est fou. Démentiel. Y a même cette conne d’Hèlène Ségara.
- Mais dites moi un peu ce qu’elle fout là ?
Je clique sur la chanson et je l’efface. Bien fait pour elle. Elle chantera peut être mieux dans ma poubelle.
- Vous voyez ? J’écris n’importe quoi. Je devrais me lever. Ouvrir la porte. Prendre ma voiture et rouler à 220. Je ferais sauter tous les radars d’Ile de France. Je me prendrais des prunes et avec un peu de chance on m’offrira des oranges. Je roulerais des mécaniques. Je tomberais dans les pommes. Je resterais sur le sol. Pas envie de me lever. Plus envie.
Mais pourquoi je suis triste comme ça ? Putain pourquoi je suis triste comme ça ?
#2
Posted 23 August 2006 - 05:55 PM
... avez vous essayer Bach ...
#3
Posted 23 August 2006 - 06:04 PM
t'as l'air chouett' sur la photo pourtant. Êt' chouett' et trist' ben moi...ça m'rend trist' aussi...c malin (tu travaill's pas dans un zoo des fois?)
#4
Posted 23 August 2006 - 06:52 PM
Ben dis donc on pourrait en faite des bonnes confitures avec tous les fruits de ta tristesse....
Des prunes aux amandes...
De la gelée de pommes à l'orange...
Si tu étais près de moi, je te la ferais goûter, ma confiture...
Et peut-être que le goût sucré te rendrait moins triste.
Comme quand on était enfant, et quand maman ou mémé nous faisait des gâteaux qui enbaumaient toute la maison. Elles sont magiciennes, les mamans ou les mamies, elles savent comment enlever la tristesse des enfants, avec quelques fruits, une poignée de farine et un peu de beurre ou de crème.
Toutes les douceurs du monde.
C'est pas grand chose, quelques fruits et un peu de sucre. c'est bien futile, beaucoup de grand poètes ou de grands philosophes s'en moqueraient.
Mais ça peut contenir beaucoup d'amour.
Artemisia
Des prunes aux amandes...
De la gelée de pommes à l'orange...
Si tu étais près de moi, je te la ferais goûter, ma confiture...
Et peut-être que le goût sucré te rendrait moins triste.
Comme quand on était enfant, et quand maman ou mémé nous faisait des gâteaux qui enbaumaient toute la maison. Elles sont magiciennes, les mamans ou les mamies, elles savent comment enlever la tristesse des enfants, avec quelques fruits, une poignée de farine et un peu de beurre ou de crème.
Toutes les douceurs du monde.
C'est pas grand chose, quelques fruits et un peu de sucre. c'est bien futile, beaucoup de grand poètes ou de grands philosophes s'en moqueraient.
Mais ça peut contenir beaucoup d'amour.
Artemisia
#5
Posted 23 August 2006 - 06:57 PM
fait's gaff' aux kilos quand mêm' les fill's
#6
Posted 23 August 2006 - 07:10 PM
Citation (pallio @ Aug 23 2006, 07:57 PM) <{POST_SNAPBACK}>
fait's gaff' aux kilos quand mêm' les fill's
Vous ne nous aimez plus, avec nos jolis kilos ?
Artemisia
#7
Posted 23 August 2006 - 07:12 PM
ben...heu...faut voir quoi...ben oui...
#8
Posted 23 August 2006 - 07:43 PM
Citation (pallio @ Aug 23 2006, 06:12 AM) <{POST_SNAPBACK}>
ben...heu...faut voir quoi...ben oui...
c'est bien moi ausis j'ai pas le moral, ton poeme me fait echo
#9
Posted 23 August 2006 - 08:23 PM
On appelle ça le blues... ou la saudade (au Brésil).
Allez, kiffe la vie, ma soeur !
Y aura des jours meilleurs...
(C'est vrai que t'as une bonne bouille : sur ton avatar on dirait Zazie, en mieux... )
Allez, kiffe la vie, ma soeur !
Y aura des jours meilleurs...
(C'est vrai que t'as une bonne bouille : sur ton avatar on dirait Zazie, en mieux... )
#10
Posted 24 August 2006 - 10:05 AM
Moi, j'aime la confiture sur du bon pain. Tu sais, le pain d'antan. Frais. Et que l'on découpe avec un grand couteau où que l'on arrache avec la main.
De la confiture faite maison ça se mange comme cela.
Ma grand mère, elle m'a appris toutes ces choses là. Ces petites choses, comme la poignée de farine, comme les fruits murs, comme les odeurs.
Elle me disait toujours
- Coco arrête de manger du pain tout seul. Met quelque chose dedans ! Tu veux du chocolat ? De la confiture ? Du jambon ?
Cela me faisait sourire. Parce que moi le pain, c'est mon pêché.
Maintenant tu vois, c'est magique, à chaque fois que je mange du pain, elle est là. A chaque pot de confiture. Dans chaque odeur. Et surtout dans tes mots, elle est là. Parce que tu en parles. Parce que je me souviens.
Je t'embrasse.
Corinne
C'est gentil. Les deux hommes. C'est marrant on m'a déjà dit ça que je ressemblais à Zazie en mieux.
Mot pour mot. Ca me va parce que je la trouve charmante et que j'aime sa façon de jouer avec les mots. Merci pour vos messages.
De la confiture faite maison ça se mange comme cela.
Ma grand mère, elle m'a appris toutes ces choses là. Ces petites choses, comme la poignée de farine, comme les fruits murs, comme les odeurs.
Elle me disait toujours
- Coco arrête de manger du pain tout seul. Met quelque chose dedans ! Tu veux du chocolat ? De la confiture ? Du jambon ?
Cela me faisait sourire. Parce que moi le pain, c'est mon pêché.
Maintenant tu vois, c'est magique, à chaque fois que je mange du pain, elle est là. A chaque pot de confiture. Dans chaque odeur. Et surtout dans tes mots, elle est là. Parce que tu en parles. Parce que je me souviens.
Je t'embrasse.
Corinne
Citation (le hamster @ Aug 23 2006, 09:23 PM) <{POST_SNAPBACK}>
On appelle ça le blues... ou la saudade (au Brésil).
Allez, kiffe la vie, ma soeur !
Y aura des jours meilleurs...
(C'est vrai que t'as une bonne bouille : sur ton avatar on dirait Zazie, en mieux... )
Allez, kiffe la vie, ma soeur !
Y aura des jours meilleurs...
(C'est vrai que t'as une bonne bouille : sur ton avatar on dirait Zazie, en mieux... )
C'est gentil. Les deux hommes. C'est marrant on m'a déjà dit ça que je ressemblais à Zazie en mieux.
Mot pour mot. Ca me va parce que je la trouve charmante et que j'aime sa façon de jouer avec les mots. Merci pour vos messages.
#11
Posted 24 August 2006 - 10:11 AM
Moi j'ai jamais le moral
Je suis née mélancolique
Mais le jour de ma mort
Alors là je me sentirai mieux
Bises pour toi et t'inquiète, demain est un autre jour !
Je suis née mélancolique
Mais le jour de ma mort
Alors là je me sentirai mieux
Bises pour toi et t'inquiète, demain est un autre jour !
#12
Posted 24 August 2006 - 10:29 AM
Ciel , malheureuse, ne me parle pas du pain !
Je pourrais t'en écrire des pages et des pages. Chez moi c'est génétique. Famille de boulanger depuis X générations... le pain c'est ma passion, ma seconde nature.
J'ai fait mon pain moi même avec un levain naturel que je cultive avec amour.
Parce que le pain, ça se fait forcément avec amour.
Oui je sais, je suis gnangnan, je met de l'amour à toutes les sauces. Mais je m'en fiche, j'y crois. Et je ne suis pas la seule, le pain aussi il y croit. il me le rend.
Les jours où je suis fatiguée, pas en forme, où je veux aller vite, où je ne suis pas à ce que je fais, le pain ne lève pas, il est moins bon.
Il grossit, il vit, il est comme un enfant dans le ventre de sa mère.
Le levain c'est une chose extraordinaire: c'est juste un peu de farine et d'eau, mais ça vit. Ça se développe, ça mousse, ça déborde parfois quand c'est en colère, parce que j'ai oublié de lui changer son récipient.
Et ça ensemence la pâte. ça la rend vivante. Le levain rend vivant tout ce qu'il touche.
Pour faire du pain, il ne faut que de la farine, de l'eau, du sel , un levain qui a déjà reposé de longues heures, et ses deux mains.
Et aussi du temps, de la patience, il faut le rythme lent des choses bien faites.
Bien sûr on peur aussi faire du pain en deux heures, hop, hop, au four ou même dans une machine toute carrée, et vous avez un pain qui aura le goût exquis du polystirène expansé !
Mais le vrai pain, celui à la mie couleur crème, qui a un goût frais et acidulé de levain, il doit lever tout doucement, afin que les arômes puissent se développer, le plus lentement possible.
Oui c'est complètement incompatible avec la vie citadine moderne, et tant mieux. Vous prendrez bien le temps de mourir, un jour!
La pâte est pétrie à la main. Je devrais dire qu'elle est caressée à la main, car la pâte est merveilleusement douce, douce comme une peau de bébé.
Sous le geste répété du pétrissage, je la sens devenir élastique et ferme, je la sens devenir vivante.
Je la caresse, je la pétris, je la malaxe, c'est sensuel. C'est de l'amour. Et la pâte me répond, elle réagit sous mes doigts, elle se transforme.
Enfin je sait qu'elle est prète. Enfin, mes mains le savent.
Alors le la mets au chaud sous un linge de lin blanc, exactement comme on couche un bébé dans son berceau, bien bordé pour qu'il n'ait pas froid. Et le repos fait son oeuvre.
Et j' attends le miracle de la fermentation.
Ensuite il faut la caresser encore, la pâte souple et douce, pour lui donner sa forme ronde, ronde comme un ventre.
Un nouveau repos. Du temps, des heures, de la patience. Chut. Ne le brusque pas.
C'est le moment de chauffer le four. Chaque chose à son moment.
Le pâton est sur la planche à enfourner. D'un geste rapide (c'est le seul moment où il faut être rapide!) je laisse ma signature avec une lame de rasoir. Chaque boulanger a sa signature, son geste spontané, c'est sa marque sur le pain, et chaque pain est différent.
Vite, le pain est déposé sur la sole du four et la porte est refermée.
J'ai beau mettre le compte minute, je ne peux pas m'empêcher de rester là, devant le four dès que le pain est enfourné. Les dix premières minutes de la cuisson sont un véritable spectacle, un feu d’artifice.
Je reste juste derrière la lucarne. Comment va réagir le pain ? La buée forme d’abord un écran opaque. Un mystère. C’est un monde perdu dans le brouillard.
Est-ce qu’il va monter ? Un pincement au cœur. Et s’il avait trop levé, signe qu’il ne peut que s’affaisser ? Si les incisions ne s’ouvraient pas ?
La brume se dissipe et le pâton sort de son mystère.
Les incisions s'ouvrent sous mes yeux ravis. Je guette le moindre mouvement. Elles s’ouvrent tout doucement, les bords s’écartent sur un creux, une humidité luisante. Pourvu que ça ne sèche pas trop vite.
Le brouillard a complètement disparu, puis... le pain commence à gonfler c'est magique ! Je suis rivée sur le spectacle, ça me fascine, ce pain en train de gonfler dans le four. Jusqu'où va-t-il s'arrêter? Maintenant l’incision représente une surface plus grande que la croûte elle-même. Contraste entre le rugueux et le lisse, le mat et le brillant. Ça s’ouvre, ça monte, ça vit. Le creux se comble et ses bords se frangent de petits fils, d’alvéoles, de pointes, de déchirements. Bouleversements du feu, de l’air, de l’eau.
Il commence à se colorer d’or et encore il gonfle, s'épaissit. L'incision, de concave est devenue convexe maintenant... ça s'ouvre, se déchire un peu. Je devine déjà les textures, la croustillance. J'entend de petits craquements, le chant de la croûte qui se craquelle. Et puis ça se colore, ça blondit, miel et caramel, blé mûr. L'odeur envahit la cuisine. Parfum délicieux d'abondance et de bien être.
Je le sors du four, je hume son parfum. Je toque sa croûte pour vérifier la cuisson : il rend un joli son bien net. Je le place sur la grille où il va refroidir, et puis je l’écoute.
Je l’écoute chanter.
Bien à toi,
Artemisia
Je pourrais t'en écrire des pages et des pages. Chez moi c'est génétique. Famille de boulanger depuis X générations... le pain c'est ma passion, ma seconde nature.
J'ai fait mon pain moi même avec un levain naturel que je cultive avec amour.
Parce que le pain, ça se fait forcément avec amour.
Oui je sais, je suis gnangnan, je met de l'amour à toutes les sauces. Mais je m'en fiche, j'y crois. Et je ne suis pas la seule, le pain aussi il y croit. il me le rend.
Les jours où je suis fatiguée, pas en forme, où je veux aller vite, où je ne suis pas à ce que je fais, le pain ne lève pas, il est moins bon.
Il grossit, il vit, il est comme un enfant dans le ventre de sa mère.
Le levain c'est une chose extraordinaire: c'est juste un peu de farine et d'eau, mais ça vit. Ça se développe, ça mousse, ça déborde parfois quand c'est en colère, parce que j'ai oublié de lui changer son récipient.
Et ça ensemence la pâte. ça la rend vivante. Le levain rend vivant tout ce qu'il touche.
Pour faire du pain, il ne faut que de la farine, de l'eau, du sel , un levain qui a déjà reposé de longues heures, et ses deux mains.
Et aussi du temps, de la patience, il faut le rythme lent des choses bien faites.
Bien sûr on peur aussi faire du pain en deux heures, hop, hop, au four ou même dans une machine toute carrée, et vous avez un pain qui aura le goût exquis du polystirène expansé !
Mais le vrai pain, celui à la mie couleur crème, qui a un goût frais et acidulé de levain, il doit lever tout doucement, afin que les arômes puissent se développer, le plus lentement possible.
Oui c'est complètement incompatible avec la vie citadine moderne, et tant mieux. Vous prendrez bien le temps de mourir, un jour!
La pâte est pétrie à la main. Je devrais dire qu'elle est caressée à la main, car la pâte est merveilleusement douce, douce comme une peau de bébé.
Sous le geste répété du pétrissage, je la sens devenir élastique et ferme, je la sens devenir vivante.
Je la caresse, je la pétris, je la malaxe, c'est sensuel. C'est de l'amour. Et la pâte me répond, elle réagit sous mes doigts, elle se transforme.
Enfin je sait qu'elle est prète. Enfin, mes mains le savent.
Alors le la mets au chaud sous un linge de lin blanc, exactement comme on couche un bébé dans son berceau, bien bordé pour qu'il n'ait pas froid. Et le repos fait son oeuvre.
Et j' attends le miracle de la fermentation.
Ensuite il faut la caresser encore, la pâte souple et douce, pour lui donner sa forme ronde, ronde comme un ventre.
Un nouveau repos. Du temps, des heures, de la patience. Chut. Ne le brusque pas.
C'est le moment de chauffer le four. Chaque chose à son moment.
Le pâton est sur la planche à enfourner. D'un geste rapide (c'est le seul moment où il faut être rapide!) je laisse ma signature avec une lame de rasoir. Chaque boulanger a sa signature, son geste spontané, c'est sa marque sur le pain, et chaque pain est différent.
Vite, le pain est déposé sur la sole du four et la porte est refermée.
J'ai beau mettre le compte minute, je ne peux pas m'empêcher de rester là, devant le four dès que le pain est enfourné. Les dix premières minutes de la cuisson sont un véritable spectacle, un feu d’artifice.
Je reste juste derrière la lucarne. Comment va réagir le pain ? La buée forme d’abord un écran opaque. Un mystère. C’est un monde perdu dans le brouillard.
Est-ce qu’il va monter ? Un pincement au cœur. Et s’il avait trop levé, signe qu’il ne peut que s’affaisser ? Si les incisions ne s’ouvraient pas ?
La brume se dissipe et le pâton sort de son mystère.
Les incisions s'ouvrent sous mes yeux ravis. Je guette le moindre mouvement. Elles s’ouvrent tout doucement, les bords s’écartent sur un creux, une humidité luisante. Pourvu que ça ne sèche pas trop vite.
Le brouillard a complètement disparu, puis... le pain commence à gonfler c'est magique ! Je suis rivée sur le spectacle, ça me fascine, ce pain en train de gonfler dans le four. Jusqu'où va-t-il s'arrêter? Maintenant l’incision représente une surface plus grande que la croûte elle-même. Contraste entre le rugueux et le lisse, le mat et le brillant. Ça s’ouvre, ça monte, ça vit. Le creux se comble et ses bords se frangent de petits fils, d’alvéoles, de pointes, de déchirements. Bouleversements du feu, de l’air, de l’eau.
Il commence à se colorer d’or et encore il gonfle, s'épaissit. L'incision, de concave est devenue convexe maintenant... ça s'ouvre, se déchire un peu. Je devine déjà les textures, la croustillance. J'entend de petits craquements, le chant de la croûte qui se craquelle. Et puis ça se colore, ça blondit, miel et caramel, blé mûr. L'odeur envahit la cuisine. Parfum délicieux d'abondance et de bien être.
Je le sors du four, je hume son parfum. Je toque sa croûte pour vérifier la cuisson : il rend un joli son bien net. Je le place sur la grille où il va refroidir, et puis je l’écoute.
Je l’écoute chanter.
Bien à toi,
Artemisia
#13
Posted 24 August 2006 - 11:51 AM
Citation (Artemisia @ Aug 24 2006, 11:29 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Ciel , malheureuse, ne me parle pas du pain !
...
Je l’écoute chanter.
Bien à toi,
Artemisia
...
Je l’écoute chanter.
Bien à toi,
Artemisia
Le pain. Il vient de sortir du four. Son odeur embaume l’air. Toute la pièce. On le sent même monter les escaliers. Atteindre les chambres. S’infiltrer par le trou de la serrure . Chatouiller les nez. Elle a fait du pain. Sourire. Je me lève. Je descends. Je le vois sur la table. Trônant sur la vieille table en bois de chêne. Il est doré. Il est chaud. La fumée s’évapore dans l’air ambiant. Dessine des histoires éphémères. Mes propres histoires passées. Des vieux contes au bord de la cheminée. Dans l’âtre, les enfants ont jeté les morceaux de bois pour attiser le feu.
Le feu flambe d’un coup. La petite fille a peur. Elle s’est reculée. Une main masculine se pose sur son petit bras.
- N’ai pas peur. Je suis près de toi.
Elle n’a plus peur. Elle le regarde. Elle a confiance en lui. Il lui raconte l’histoire de Jean de l’ours.
- Oh oui ! Encore une fois grand-père. Refais-moi le petit cri de l’aigle.
Il le lui refait. Elle rit. Elle tape dans ses mains. Elle saute. Elle mime le grand aigle. Elle voltige à travers la pièce. Elle voudrait voler.
- Quand je serais grande, je volerais. J’irais tout en haut du ciel. Ce sera magnifique.
Les nuages. Cotonneux. Disparaissent. Doucement. Elle veut les saisir avant qu’ils ne s’effacent. Elle touche. Sa main transperce l’efface. Rejoins le monde. Le présent. Le pain est chaud. Elle ne peut jamais attendre qu’il soit assez refroidi. Elle s’approche toujours en catimini. Et dès qu’elle a le dos tourné, on coupe un morceau. Elle le met dans sa bouche.
- C’est chaud. C’est chaud. Ça brûle.
La boulangère s’est retournée. Elle hausse les épaules en souriant. Elle commence à la connaître. Elle ne changera jamais. Elle a encore rêvé. Elle s’est encore envolée dans les effluves de la fumée. Et puis de toute façon, un morceau de pain, ça se vole. Ça se chaparde.
Corinne
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