Qu’elle heure est-il ?

Les lumières sombrent dans l’abîme d’une nuit d’encre
Qu’elle heure est-il ?
Un homme revenu de nulle part attend
D’être saisi d’un éclair de folie
Les mots sont vains
Ainsi en est-il quelquefois
Lorsque tout s’envole au loin

L’orage à peine fini, une femme magnifique apparaît
Toute de nacre et de feu
Enchantement sublime jusqu’au fond de l’âme
Vision à se damner
A se perdre dans un ciel primitif

L’homme n’a jamais eu pareille apparition
Entre crainte et certitude, il  accueille ses souvenirs :
L’art, la vie, la mort
Alors seulement il comprend
Que le femme est secrète et solitaire

Qu’elle heure est-il ?
C’est presque l’aube
Dehors, le bleu s’habille de rose
L’homme ferme les yeux à l’oubli……

Banalité

Corps rejeté par la rivière
Un homme d’une trentaine d’années
Qui n’a pu être identifié
Un simple fait divers

Perdu au milieu du journal
Ainsi s’achève le destin
Dans l’anonymat, d’un pantin
Victime d’un accident banal

Ou d’un acte délibéré
Une sorte d’ultime espoir
Pour d’oppressants déboires
Se trouver enfin libéré

Pas de témoin, pas un indice
L’inconnu vomi par les flots
Est parti sans laisser de mot
Selon les dires de la police

Prenons bien garde de nous leurrer
Car qu’elle soit ou non commentée
Notre mort, pour l’humanité
Est d’un commun triste à pleurer.

Attiré d'elle
Dans ma mémoire
Une demoiselle
En désespoir
De cause
M'impose
Le souvenir
De ses soupirs[size=4]