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#362822 Rondeau De La Rondelle

Posted by Théagène on 13 December 2006 - 11:07 AM in Le petit salon...

Citation (mounette @ Dec 12 2006, 05:56 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Tiens cet après-midi je me suis faite effeuiller par un jardinier un peu rustaud qui cachait dans sa salopette une surprise bien proprette.


Un jardinier avec une surprise bien proprette? ça m'étonne! Lui qui a toujours les mains dans la terre...



#362645 Sonnet D'amour

Posted by Théagène on 12 December 2006 - 09:23 AM in Salon de publication principal

Citation (bernardo @ Dec 11 2006, 10:01 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Diriger lentement mes pas sur un chemin amoureux,
L’amour résonne comme un tocsin et appelle les jours,
Lorsque la nuit mon délire inquiet perce mes songes obscurs
N’aurais-je pas de cesse à cet amour si infinie

Je serais si terne dans mes angoisses et pour vous,
Amour dans vos apparences dissimulées, adoucissant mon destin,
Vous serez entièrement dévêtu dans mes bras s’étendre et espérer
Me séduire légèrement dans votre vie sincère

Je serais moi-même d’un amour violent d’une rigueur intraitable
L’amour si sincère vous aime dans une vraie intimité,
Je repose à côté de votre rêve, reposerez-vous dans ce mirage :

Je ne me suis renié en rien dans ce détachement si gentil
Trompant mes peines passionnées avec cette fausse réalité.
Dans l'amour ne voyez là aucun mal dans mes certitudes


Votre poème possède quelque chose de vraiment magnifique.
Pas de rimes, des pieds par quinzaine dans chaque vers, peu ou pas de ponctuation; tout cela est très troublant!
Mais le poème possède un rythme intérieur très fort, oscillant entre naîveté et grâce, suivant les tournures des phrases. Et tout cela est très en phase (justement) avec les sentiments qui se dégagent de l'auteur qui semble hésiter entre un amour fou, total et une façade plus convenue.
J'adore le vers 11:
"Je repose à côté de votre rêve, reposerez-vous dans ce mirage :"

Heureux de faire votre connaissance!

Théa.



#362644 Amour,_toujours

Posted by Théagène on 12 December 2006 - 09:13 AM in Salon de publication principal

Citation (socque @ Dec 11 2006, 08:19 AM) <{POST_SNAPBACK}>
J'ai voulu t'apporter de mes rêves malades
Un colifichet,
Un joyau replet
Aux pierres irisées comme sonne une aubade.

Mais mes songes toujours partent en débandade !
Voyages, projets,
Finissent en jet
Puant le sperme poisseux, le sang et l'algarade !

Je t'aime, ma douce...
Quand tu souffres, tousses,
Dans notre galetas infesté, froid, malsain,

C'est moi que tu tues !
Tais-toi donc, têtue...
Paniqué, je te frappe et clos notre destin.


Le concept est très fort, base de sonnet, quelques vers courts, lâchés avec retenue. Les mots sont pesés, nuancés, durs mais pas trop.
tout cela donne un sentiment de vérité dans un exercice de repentence difficile.
L'ensemble est une belle réussite!

Théa.



#362642 Rondeau De La Rondelle

Posted by Théagène on 12 December 2006 - 08:57 AM in Le petit salon...

Quel talent!

Un superbe poème qui donne envie de te connaître plus en profondeur, Mounette...



#361944 - 2 -

Posted by Théagène on 07 December 2006 - 03:19 PM in Le petit salon...

La vénus de Boticcelli rappelle naturellement au grand Amour de pétrarque, Laure, dont les sonnets 1 et 2 (dans cet ordre dans le Chansonnier) évoquent la première rencontre du poète et de la belle ainsi que l'éveil de la passion qu'il aura pour elle pendant quinze ans, puis vingt cinq ans encore après sa mort...




#361879 Les Coquelicots

Posted by Théagène on 07 December 2006 - 08:24 AM in Arts poétiques

Salut Jaco!

Beau sonnet, bravo!
J'y vois cependant deux petites fautes.
Au vers 1, "été" et "Au" enchaînés forment un hyatus et au vers 11 "étioler" est composé de 4 pieds (il me semble), ce qui en donne 13 sur le vers.
Mais bon, c'est presqu'un excès de zèle, je fais les mêmes erreurs dans les miens!

Théa.



#361876 Chemise De Nuit

Posted by Théagène on 07 December 2006 - 08:16 AM in Salon de publication principal

Des images qui te sont, somme toute, coutumières: le repli, le jour, la nuit et l'oeil...
Mais comme d'habitude, tu n'en abuses pas.
ton texte est, au contraire, plein de retenue, épuré et pour autant il possède un bel équilibre, une grande force intèrieure que tu contiens avec beaucoup de maîtrise.
Un chuchotement bien meilleur qu'un cri.



#361688 Apres L'escale 2

Posted by Théagène on 06 December 2006 - 09:08 AM in Salon de publication principal

Citation (serioscal @ Dec 5 2006, 01:29 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Je ne le fais qu'exceptionnellement mais, si tentant, un écho :


Il faut se lacher un peu, parfois!
Tiens, regarde, la mer et les bateaux m'amènent irréversiblement vers "Le vaisseau d'or" de Nelligan, toujours aussi magnifique!


Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!


Émile Nelligan (1879-1941)

Citation (socque @ Dec 5 2006, 07:20 PM) <{POST_SNAPBACK}>
J'aime ce sonnet, je le trouve fort, rageur !


Je le voudrais quand même pas trop agressif, car j'ai la secrète intention de me rabibocher avec un ancien camarade poète...

Au fait Sério, ton poème plus haut est très beau!
Une vieillerie sortie d'un de tes nombreux tiroirs?



#361532 - 35 -

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 04:36 PM in Le petit salon...

Solitaire et pensif, des champs les plus déserts,
Je vais me promenant lentement d’un pas grave
En portant mes regards pour les fuir comme esclave
Aux lieux où trace humaine imprime l’univers.

Aucun autre secret ne cache mes hivers
A l’acuité des gens. Leur regard dur entrave
Mon geste éteint d’amour qui léger se délave
Quand au dehors on voit au dedans mes enfers.

De sorte que je sens qu’aujourd’hui monts et plaines
Et fleuves et forêts connaissent la raison
De mon tourment, couvert aux yeux de tous les autres.

Pourtant, âpres chemins et sauvages fontaines,
Je ne peux les trouver sans qu’Amour, doux poison,
Ne vienne près de moi comme avec ses apôtres.



François Pétrarque, adapté de l’italien décembre 2006.



#361531 - 18 -

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 04:35 PM in Le petit salon...

Quand mes yeux tout à fait se tournent vers la part
De ma dame qui luit dans un trait de lumière
Comme dans mon esprit demeure la lumière
Qui brûle et me détruit lentement et qui part.

Moi qui craint que mon cœur ne voit la bonne part
Et de plus près la fin de mon humble lumière
Comme un aveugle sort guidé par la lumière
Et ne sait où aller mais cependant il part.

Ainsi, face aux coups de semonces de la mort
Je fuis ; mais non si promptement que mon désir
Avec moi ne s’enfuit comme coutume seule.

Silencieux je vais car mon discours est mort
Faisant pleurer les gens et moi j’ai pour désir
Qu’une larme s’échappe et se répande seule.



François Pétrarque, adapté de l’italien, décembre 2006.



#361530 - 2 -

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 04:34 PM in Le petit salon...

Pour accomplir une vengeance aux yeux de Dieu
Et punir en un jour pas moins de mille offenses
En se cachant, Amour prit son arc et ses lances
Comme qui veut léser attend l’heure et le lieu.

Pour retraite assurer, là, comme en plein milieu
Ma vertu dans mon cœur avait cherché défenses
Où généralement s’émoussaient toutes chances
Lorsque le coup mortel descendit en ce lieu.

Aussi fut-elle émue à la première charge,
N’eut-elle ni le temps, ni l’ardeur de saisir
Les armes dans sa main pour l’esquive entreprendre.

Ou bien sur l’éminence élevée et bien large
Me mettre prudemment à l’abri du désir
Dont je voudrais vraiment mais ne peut me défendre.


François Pétrarque, adapté de l’italien décembre 2006.



#361529 Notes De Lecture

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 04:33 PM in Analyse textuelle

Citation (serioscal @ Dec 5 2006, 01:23 PM) <{POST_SNAPBACK}>
D'où vient que la critique soit si difficile à recevoir ? De la dimension intime du poème. Attaquer mon poème, c'est m'attaquer moi, en somme. Dans tous les autres domaines, on a des questions dont on discute et on dégage le vrai du faux. Le débat peut s'enliser mais n'est pas exclu d'emblée. Avec le poème, effectivement, la critique est un risque.


Absolument d'accord!


Autre point.
Vu la multiplication des poèmes sur lesquels il y a beaucoup à dire (des dizaines par jour), le lecteur ne souhaitant jamais se redire, il serait judicieux pour tous les poètes de tirer parti des critiques constructives enoncées chez d'autres qui peuvent leur servir!
Certains ne reçoivent pas de post, tout simplement parce que le même poème a été critiqué il y a peu et qu'il n'est pas nécéssaire de s'appesantir dans les mêmes critiques.
Souvent, les poèmes souffrent des mêmes maux!



#361497 Fils De L'homme

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 11:52 AM in Salon de publication principal

J'y vois aussi pas mal de lourdeurs, et "notice" est assez peu approprié...
En fait, je crois que je me suis un peu "débarassé" de ce poème moyen, mal parti, parti d'une émotion forte mais mal interprêtée, fini quelques semaines après.
La deuxième partie est certainement plus fluide.
Mais avec un poème pareil, je vais au "casse-pipe"!
Ca tombe bien, j'ai envie de prendre des coups!



#361495 - 1 -

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 11:47 AM in Le petit salon...

Vous qui prêtez l’oreille à mes éparses rimes
Le son de ces soupirs dont mon cœur est repu
Lors de ma jeune erreur, en acte corrompu
Quand j’étais un autre homme au milieu d’anonymes.

De ce style divers où mes propos intimes
Entre les vains espoirs et le chagrin rompu
Auprès de qui l’amour, en rêve interrompu,
J’espère rencontrer pitié de mes victimes.

Mais pourtant je vois bien comment de tout le monde
Je fus longtemps la fable ; de sorte que souvent
Aux tréfonds de mon cœur se réveille la honte.

Et de ma déraison, la vergogne est féconde
Et le repentir et l’usage poursuivant
Car ce qu’aime la foule est un fugace conte.


François Pétrarque, adapté de l’italien, décembre 2006.



#361484 Apres L'escale 2

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 11:17 AM in Salon de publication principal

Mais je ne suis qu’une ombre et toi, badaud floué,
Tu peins et tu repeins mon reflet qui s’imprime
Au creux de se poème à quoi ton cœur s’arrime.
Mais mon corps sans relief t’aura fait déjouer.

Tremblant, ton poing serré s’échine à secouer
Des chimères de vent, de poussière anonyme
Dont tu fais des pâtés que l’océan décime
Comme vaisseaux amers ou navire échoué.

Tu dis : « Tes vers confus sont loin d’être faits d’or
Mais d’air si fermentés qu’ils languissent fétides. »
Ils sont pourtant mon cœur que je crois bon. A tort ?

Désancre donc ton art ! Va-t-en sans compromis !
Pour partager ainsi mes poèmes candides,
Mon port ne veut prier que des vaisseaux amis.



A Del'île, ton poème était quand même beau, presqu'un cadeau!



#361478 Fils De L'homme

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 10:57 AM in Salon de publication principal

Fils de l’homme étouffé, comment donc la justice
Remboursera le souffle et l’œil observateur
Dont ton petit corps frêle a perdu la notice ?

Aucun homme en effet car seul le Créateur
Est en mesure de redonner l’existence
A l’intime en mémoire. Immense bienfaiteur,

Il délivre du joug de la mort, la distance,
- L’âme outragée à tort n’avait que cet espoir –
Garde sa main tendue et donne l’assistance.

Petit homme essoufflé, ta mère n’a pu voir
Le bleu de l’avenir, le ferment de vos vies
Comme un bonheur à deux qu’il fallait concevoir.

La misère présente a couvert ses envies
Et laissé déborder la noirceur de son cœur.
Pensant délivrer vos attentes asservies

Elle a fermé ses mains, étouffant sa rancœur.



#361461 Notes De Lecture

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 09:44 AM in Analyse textuelle

Citation (serioscal @ Dec 5 2006, 08:44 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Il y a deux écueils à cette attitude.


C'est peut-être plus simple que cela...

Le poème est mauvais, ne plaît pas, n'est pas compris, n'inspire rien, alors on n'a rien à en dire et on ne commente pas. Au moins, il n'y a pas d'hypocrisie dans la démarche...
Pour le poète, çà reste constructif puisqu'il se dit:" On ne m'a pas compris mais ce n'est pas forcément mauvais, ce sont les jugements des autres qui sont mauvais!"
Et il se dit que la prochaine fois il touchera peut-être quelqu'un.
Là où çà dérape, c'est quand un poète n'admet pas que personne ne commente son poème et qu'il force le lecteur à un témoignage, même méchant.
C'est extrêmement dangereux!
Il ouvre la porte à un linchage direct qu'il n'est sans doute pas prêt à affronter...



#361446 Notes De Lecture

Posted by Théagène on 05 December 2006 - 08:32 AM in Analyse textuelle

Citation (serioscal @ Sep 23 2006, 06:05 PM) <{POST_SNAPBACK}>
* Commenter un poème n'a rien d'évident ou de naturel. Tout commentaire recèle une part d'implicite, statue sur la nature du poème et de la poésie et sur sa place à la fois sur le forum et dans la vie.

* Le commentaire participe de l'identité du forum : une tradition de commentaires complaisants, attachés à la personne plutôt qu'au poème, se finit sous nos yeux. Les méandres poétiques ont été la première proposition alternative, d'autres ont suivi : lespoetes.org, audiotax, la foumilière, l'établi, j'en passe.

* Personne ne détient la clef de ce que devrait être le commentaire d'un poème, sur un forum de poésie. Mais l'attention qu'on porte à cette question témoigne aussi de l'attention que l'on porte, que l'on rend au poème, lui-même avec sa part de silence.

* En toute chose, la compréhension devrait être la chose la plus importante d'un site de poésie. Pas la communion : la compréhension commence par la non-compréhension. L'auteur ne doit pas se mettre "à la portée" du lecteur ; il n'a pas vocation non plus à lui compliquer l'existence. Il offre sur porte sur les vastes étendues de la compréhension.

Je te pensais notre maître à tous, tu es plus que cela, tu es sur la voie de la papauté!
Mais qu'est-ce qui te rend si sage, Serio?
Une drogue, certaines lectures, le poids des années?
Dis-moi Serio, oh oui, dis-moi!!!



#360757 Fragment Oublié.

Posted by Théagène on 01 December 2006 - 03:27 PM in Salon de publication principal

Il va sans dire que ton poème est très empreint de "séries" qui devraient éveiller l'intérêt du maître en la matière...
Sinon, j'aime assez l'idée de cacher quelques phrases pures et fragiles sous des monceaux d'écrits inertes, robotiques, des séries sans fin.
L'idée est sans doute à développer, je t'y encourage en tous cas!

Théa.



#360746 Un Moment (particulier)

Posted by Théagène on 01 December 2006 - 02:28 PM in Le petit salon...

De belles images!

"La mélancolie qui part sans faire d'histoires..."
"Une vie sédimentée..."
"Une balle perdue..."

Y'avait matière à faire un beau sonnet!



#360744 Un Autre Regard

Posted by Théagène on 01 December 2006 - 02:23 PM in Le petit salon...

çà fait beaucoup de questions...
Mais où sont les (bribes de) réponses?



#357644 Homme Sans Série

Posted by Théagène on 17 November 2006 - 09:11 AM in Salon de publication principal

La séparation serait-elle la fin d'une série?
C'est triste, une série qui s'arrête.

Je trouve ton poème plus intime, résigné qu'à l'habitude. Cà lui donne du charme. La montée en puissance est très maîtrisée, jusqu'à la fin forte et troublante "cruelle et ta beauté ne fait qu'accroître la douleur" .
Un seul être vous manque et... c'est pire que la fin du monde.



#357468 Mi Pena

Posted by Théagène on 16 November 2006 - 01:11 PM in Salon de publication principal

Citation (Alba @ Nov 16 2006, 11:47 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Je ne connaissais pas,
je t'en remercie beaucoup, j'aime toujours découvrir,

cependant,
j'avoue avoir un penchant plus particulier
pour les textes romantiques, pour citer :
Richard Cocciante par exemple bien que certains diront : "dépassé...ou..."
smile.gif A+


Qu'à cela ne tienne...

La femme adultère

Je la pris près de la rivière
Car je la croyais sans mari
Tandis qu'elle était adultère
Ce fut la Saint-Jacques la nuit
Par rendez-vous et compromis
Quand s'éteignirent les lumières
Et s'allumèrent les cri-cri
Au coin des dernières enceintes
Je touchai ses seins endormis
Sa poitrine pour moi s'ouvrit
Comme des branches de jacinthes
Et dans mes oreilles l'empois
De ses jupes amidonnées
Crissait comme soie arrachée
Par douze couteaux à la fois
Les cimes d'arbres sans lumière
Grandissaient au bord du chemin
Et tout un horizon de chiens
Aboyait loin de la rivière

Quand nous avons franchi les ronces
Les épines et les ajoncs
Sous elle son chignon s'enfonce
Et fait un trou dans le limon
Quand ma cravate fût ôtée
Elle retira son jupon
Puis quand j'ôtai mon ceinturon
Quatre corsages d'affilée
Ni le nard ni les escargots
N'eurent jamais la peau si fine
Ni sous la lune les cristaux
N'ont de lueur plus cristalline
Ses cuisses s'enfuyaient sous moi
Comme des truites effrayées
L'une moitié toute embrasée
L'autre moitié pleine de froid
Cette nuit me vit galoper
De ma plus belle chevauchée
Sur une pouliche nacrée
Sans bride et sans étriers

Je suis homme et ne peux redire
Les choses qu'elle me disait
Le clair entendement m'inspire
De me montrer fort circonspect
Sale de baisers et de sable
Du bord de l'eau je la sortis
Les iris balançaient leur sabre
Contre les brises de la nuit
Pour agir en pleine droiture
Comme fait un loyal gitan
Je lui fis don en la quittant
D'un beau grand panier à couture
Mais sans vouloir en être épris
Parce qu'elle était adultère
Et se prétendait sans mari
Quand nous allions vers la rivière





Traduction Jean Prévost [Extrait de "El Romancero Gitano"]



#357453 Mi Pena

Posted by Théagène on 16 November 2006 - 11:26 AM in Salon de publication principal

Mort d'Antoñito el Camborio

On entendit des cris de mort
près du fleuve Guadalquivir.
D'anciennes voix qui crient autour
d'une voix d'oeillet masculine.
Il mordit comme un sanglier
marquant aux bottes des canines.

Il faisait des bonds savonneux
de dauphin pris dans cette rixe.
Le sang ennemi fit des taches
sur sa cravate cramoisie,
mais ils avaient quatre poignards
et il a bien dû défaillir.

Quand l'estocade des étoiles
plonge ses piques dans l'eau grise,
quand les taurillons voient en rêve
des capes tournant en iris,
on entendit des cris de mort
près du fleuve Guadalquivir

.Antonio Torres Heredia
Camborio aux crins durs et vifs,
jeune homme brun de verte lune,
à la voix d'oeillet masculine,
dis-moi, qui donc a pris ta vie
près du fleuve Guadalquivir?


Mes quatre cousins
Qui viennent de Benameji,
Ce qu'ils n'enviaient pas sur d'autres,
sur moi, ils en avaient envie.
Mes chaussures couleur corinthe,
l'ivoire de mes pendentifs,
l'huile d'olive et le jasmin
qui pétrissent ma peau très fine.

Oh. Antoñito el Camborio,
toi, digne d'une impératrice!
Il te faut penser à la Vierge
car maintenant tu vas mourir.

-Oh, Federico Garcia,

appelle la garde civile!
J'ai déjà la taille brisée
comme une tige de mais.

Trois coups de son sang le frappèrent
et puis il mourut de profil.
Vivante pièce de monnaie
dont jamais on n'aura copie.

.Et lorsque les quatre cousins
arrivent à Benameji,
s'éteignirent les cris de mort
près du fleuve Guadalquivir

F.G.LORCA



#357443 Mi Pena

Posted by Théagène on 16 November 2006 - 09:08 AM in Salon de publication principal

N'est-ce pas un texte de Lorca?