Pour une fois, j’étais dans le rôle de l’homme qui discutait.
Je brassais l’air, je faisais de grands gestes.
Mon interlocuteur, quel était-il, je ne distinguais plus alors qu’un ESPACE de paroles. J’écris sans innocence ESPACE et non espace, car un halo d’attention palpable séparait nos corps de la rue et de ses cris sans fonds.
Même il me semblait que nos pas perdaient tout but ; sans destination autre que la suite d’une vague mouvance, diffuse, diffuse.
Le visage de celui qui écoute n’est plus le visage qui de celui qui regardait le ciel se déployer en sortant du restaurant, tout à l’heure. Ni d’aucun feu rouge. C’est un visage pétri dans une glaise identifiable, la preuve de la notion de création humaine. Ou l’homme défroqué. Etrange, donc, lorsque quelques paroles dénudent l’appareil des corps jetés ici bas. Faces de rocs et gueules de glaises. Dieu est mort, l’homme de seule substance ne l’est peut être pas, mais est-ce bien mieux ?
Comprenez, peut être suis-je malade, parce que trop proche du NU. Et j’écris Nu, etc. La maladie étant un signe de santé mentale lorsqu’elle est clairement diagnostiquée par son sujet, la réalité de mon atmosphère ne me dépasse certainement pas. Je suis convaincu que nous sommes des rocs émergeant à la surface des choses. Et quels rocs ! Je ne pourrai les cacher plus de quelques phrases directes… car je fige la substance de l’homme sur chaque visage d’écoute.
Une chose me fut acquise au croisement d’un carrefour : nous n’avons rien à cacher aux singes.
Faces De Rocs Et Geules De Glaise, Partie 2
Started by (cloud), Dec 06 2006 01:05 PM
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