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Limbes Entrouvertes -4-


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15 replies to this topic

#1 Eden

Eden

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Posted 25 October 2006 - 09:54 PM

Je laboure. Incertain d'être intronisé par mon labeur, je tiens fermement mes élans divins et j'épie avec perversité les incohérences de ses travers. Je parle en victime, j'aboie, je hurle comme l'animal meurtri dont l'antre est perdue dans une clairière affolée de lumière et tel un dictateur borgne j'assène à ma douce folie les adages de l'autisme. Sous l'ombre massive des baobabs d'Azazel, j'écoute le bien me singer et je souris au mal qui me trahit, la symétrie de ce transport pénible me ridiculise par sa morale implacable. Silence, un mot et un silence, si je le pardonne je fais un malaise de coeur. Que je ris, que je ris d'avoir avoué être le coupable ! Pour ma défense, je refuse qu'on me couvre d'un linceul immaculé de souvenirs pour que mes attentions les plus primaires soient prises sous les facéties d'une inertie sadique. Transparence, dans les hauteurs sans maître. Renouvelable songe clopin-clopant je parsème encore l'insolence du sang, des garrots trop lâches pour nos gorges si nues.

Le premier pas défait, avec des doigts intacts je referme de larges lèvres humides sur les richesses de mes entrailles. Désormais. Suintantes. J'ai ce regard qu'on ne pose plus. En-dedans j'ai saisi l'ouverture, je me soûle de liqueurs amères, amen. Tant de silences décousus pour m'interpeller, il suffit que je fixe pour qu'un mot s'échappe et que les mystères d'outre-sens s'emmêlent les uns aux autres en d'interminables prémices. Le voyage à l'énergie. Et je n'invite personne au risque de décevoir mon intimité. J'ai refermé le plus visible pour atteindre l'espérance, un vent béant d'apaisement, un vaudeville d'éternité : j'ai entrouvert mes propres limbes. Je ne le sais que trop, pourtant ma curiosité funambule bat toute constance ; humeur qui me retient si bien que les lymphes que j'invente, si après si, dorent mollement dans ces mélanges d'ego à ego. Trop plein humide. Un foetus fou se ballade, à l'intérieur blanc de tripes en bataille. Là je m'éprends tout entier à l'égard des sensations nées du spasme qui transcende mon nouvel espace, ma nouvelle nature ; aucun autre sursaut ne peut dévier mon intention de quêter l'amour. Je cherche je chasse nulle épargne, chaque parcelle de cet opiacé m'appartient de fait. A la superbe des ruisseaux, la crue viscérale n'envisage plus de reflux mais sa limpidité. Mordicus secret dans l'oubli de la mort, l'aveugle embardée fulmine incorporée, elle fulmine.

Un vol et me voilà en partie. Nonchalamment marché-je sur les berges de la création ? Décoction de dégradés, il y a cette fade improbabilité des événements qui m'apaise. Au détour d'une ruelle sans nom, j'aperçois une petite fille. Elle est brune, elle vient de s'endormir sur le dos, la joue collée sur la terre. Son souffle rythme le sommeil d'une naissance emplie de ce tout mélange, possible union des impossibles. La pénombre qui couve la scène me calme, me rassure. Comme si j'avais eu un journée difficile. Avec lassitude je me perds, une dentelle flotte sans bruit au dessus du berceau. Qui m'accompagne ? Félinité des soupirs de la nuit au passage des filantes, un étouffement de proche en proche. Tendre la main pour une caresse, offrir sa fébrilité pour accueillir d'une peau à l'autre la brûlure tel un don, un perpétuel remerciement. Cette vérité je veux l'écouter, je veux l'écarter puis revenir à chaque fois plus vrai, je l'écoute. Face à face, yeux fermés j'apprends. Mon âme-enveloppe s'enrichit de non-dits, ma bouche s'estompe dans l'interdit : la petite fille fait des bulles, elle doit rêver maintenant. De cette profondeur du songe jamais atteint qui s'appuie sur l'agitation des soleils décampent les avatars de l'automne pour libérer le repos de la guerrière, le diffuser comme l'essence distillée dans le sang, chaleur. Qui m'accompagne ? Je suis sur le seuil, le baptême est oublié, l'ange ne passera pas la porte m'a t-il dit. Il importe que l'enfance s'envisage seule, légère au gré des contrastes. La porte est refermée, la fenêtre de la chambre baille. Fillette de douleur, doucement tu t'éveilles. Une image de fumée hante tes yeux, je suis en marche pour battre l'air et t'amener voir la grande rue qui hurle trop. Suis-moi, je te montre la peur et son antidote. La voix qui prie, cueillir la primevère sur le gué, enceinte du ciel elle vagabonde dans l'imaginaire. Ma réponse, mon hurlement, elle et moi.


Transgresser l'utopie, s'improviser curiosité, transgresser transgresser pour détourner le manège de son désenchantement. En un retournement vif d'où proviennent les ondes qui ont dessiné mes rivages. Réponse sans question, c'est l'évidence même du jeu que je raconte. Si près de la colline, si près que le panorama ne s'appuie sur aucun horizon, inutilité de la limite. Toujours, camarade dans le franchissement, je parcours les laies familières à la recherche de l'éphémère cabane. La chaîne ignorée s'attache au crépuscule. Est-ce un souvenir ou une impulsion ? Je conserve le sublime perché sur les noeuds d'un cerisier mûr. L'espace fonde l'espace. A l'abreuvoir des loups l'agneau s'abreuve d'une candeur simple, j'aime l'observer éperdu dans le déni de la meute. Majorité des plaisirs mineurs, c'est sous l'ourlet de l'émotion que se cache le mystère de la vague et que l'oreille préserve l'équilibre du monde dans une spirale de peau. Je me construis par la multiplicité des mélodies qui me nourrissent. Bouche en manque, chaussures ensablées, dans la frénésie des présences la glaise luit sur les treilles massacrées de pas. Plus haut le chat poursuit ses souris vers le feu qui brûle impunément dans le petit bois des amours cités. Les règles du jeu transcende l'utopie en instant, il y a un halo d'espièglerie qui cercle les figures innocentes. Apaisement de la dictée du savoir, tu me manques. Le tourniquet n'a plus ses mains, la cage a perdu ses poules, le toboggan est en plastique et le bac à sable pleure ses enfants sous terre. Nostalgie du mieux, peut-être de l'être. Tout entier j'ai la conviction de me référer aux malices d'un guide pour désigner l'ombre de ce royaume qui est le mien.


#2 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
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Posted 25 October 2006 - 11:08 PM

Je ne sais pas s'il y a à modifier.
Les deux dernières phrases

"Transparence, dans les hauteurs sans maître. Renouvelable songe clopin clopant je parsème encore l'insolence du sang, des garrots trop lâches pour nos gorges si nues."

se détachent magnifiquement, ben oui!

#3 Eden

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Posted 26 October 2006 - 12:13 AM

Modifier...je crois plutôt qu'il y'a à poursuivre, je m'y attacherai. Merci du détour.

Edited by Eden, 26 October 2006 - 12:14 AM.


#4 Tyi

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  • TLPsien
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Posted 26 October 2006 - 08:46 AM

Citation (Eden @ Oct 26 2006, 01:13 AM) <{POST_SNAPBACK}>
Modifier...je crois plutôt qu'il y'a à poursuivre, je m'y attacherai. Merci du détour.


Quand j'écris, je ne sais pas s'il y a à modifier, j'écris je ne crois pas qu'il y ait à modifier...
J'exprimerai mieux.
J.

#5 Eden

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Posted 01 November 2006 - 11:08 PM

deuxième jet fini... ouf

vraiment

Edited by Eden, 01 November 2006 - 11:28 PM.


#6 Tyi

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  • TLPsien
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Posted 02 November 2006 - 04:28 PM

Bien.
Bon,
Fusion ou sublimation, transition de phase rejoignant le principe du divin. Universalité?
Les questionnements 'sur' sont un adossement sans fin comme une variante douée de profondeur, on y est ados ou contre-mur et le langage va bien au-delà de l'apprentissage et de l'apparent. La nature n'aura aucune clémence envers les sens.
L'agriculteur du, doit, devra travailler.

Je me dis aussi, entre 'prêtre' et 'vaurien' qui suis-'je', né?
Et si l'auteur (la création) était un autre je auquel on ne réchappe?
Conscience de soi et sclérose de soi, en bataille: je et ses réprésentations?
Azazel est cette image là, Prométhée une autre, Appolon et Dionysos se donnant la main, sont-ils, cette 'intimité et la limpidité, clé de tes textes et de ceux à venir?
J'ai la folie atone des espérances, l'amour est le plus beau des discours.
Et après, fulmine, fulmine, les (nos) gorges ne sont pas si nues!

#7 Eden

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Posted 02 November 2006 - 10:49 PM

On s'est compris.

Je poursuis pour nous, vous, je.

à suivre

#8 Eden

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Posted 05 November 2006 - 12:27 AM

Troisième Jet !

Edited by Eden, 05 November 2006 - 12:27 AM.


#9 Tyi

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  • TLPsien
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Posted 05 November 2006 - 12:13 PM

Les deux premières phrases du troisième jet m'ont replongée dans "Le pays de mes rêves" de Leiris (recueil Haut Mal).
L'ensemble est merveille ; sans peur de le dire, parce que vrai à mes sens.

#10 Eden

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Posted 06 November 2006 - 12:29 AM

Grazie, je retiens l'auteur.

Un jet plus loin...

#11 La Distillatrice

La Distillatrice

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Posted 06 November 2006 - 03:23 PM

Carissimo amore,

Mi stupisce sempre leggerti o a dire meglio mi stupisce sempre di più in quanto la tua poesia diventa sempre più "cerebrale" e complessa senza per questo mancare né di fantasia né di spontaneità. Certo mi sono innamorata maggiormente di alcuni versi che ritengo stupendi perché chiavi di bellezza, istantanei delle tue verità che certo cosi diventano universali...per lo più si tratta di versi abbastanza brevi e privi di artifici come "Je suis sur le seuil, le baptême est oublié, l'ange ne passera pas la porte m'a t-il dit. Il importe que l'enfance s'envisage seule, légère au gré des contrastes." "l'espace fonde l'espace" "Je me construis par la multiplicité des mélodies qui me nourrissent"
"Apaisement de la dictée du savoir, tu me manques. Le tourniquet n'a plus ses mains, la cage a perdu ses poules, le toboggan est en plastique et le bac à sable pleure ses enfants sous terre. Nostalgie du mieux, peut-être de l'être. Tout entier j'ai la conviction de me référer aux malices d'un guide pour désigner l'ombre de ce royaume qui est le mien" ou encore "J'ai ce regard qu'on ne pose plus." "Et je n'invite personne au risque de décevoir mon intimité.", etc.
Dovresti semplicemente evitare versi pesanti o, a mio parere , "surfaits" tali "à je m'éprends tout entier à l'égard des sensations nées du spasme qui transcende mon nouvel espace, ma nouvelle nature ; aucun autre sursaut ne peut dévier mon intention de quêter l'amour et sa traîne fumante." (qua va criticata anche una certa banalità di questa "traîne fumante" associata all'amore, un'immagine di troppo che appiatisce il discorso, lo banalizza, secondo me).
In questo senso sarebbe opportuno alleggerire un po' le tre ultime strofe, sbarrazzarle dei fronzoli che nuociono un po' all'integrità del tuo pensiero e alla semplicità della bellezza.

IO

#12 Raoul

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Posted 06 November 2006 - 03:34 PM

heu...vous vous parlez pas à la maison?

#13 Eden

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Posted 06 November 2006 - 03:42 PM

Pour si peu je ferai l'effort.

Il y a un lieu pour tout cher A., on aime les chemins de traverse. rolleyes.gif

#14 Raoul

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Posted 06 November 2006 - 03:57 PM

Ecco! vous faites sécher les poèmes sur les cordes à linge...

#15 Eden

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Posted 06 November 2006 - 08:58 PM

nos fringues sont des loques d'ailleurs

#16 bohemia

bohemia

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Posted 27 November 2006 - 05:28 PM

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