8 replies to this topic

[Paname]

Covent Garden nous happa au débouché de Henrietta Street et nous aspira dans sa spirale de vie, lieu magique où tous les sens étaient sollicités.
La vue, qui ne pouvait qu’être frappée par la beauté des voûtes et le charme des proportions, la cacophonie des couleurs au ras du sol, dominée par l’harmonie du bleu des structures qui s’élevaient à la Baltard.
L’ouïe également, assaillie par le bruissement permanent de la foule que venaient hacher les appels des enfants, les vagues d’applaudissements des badauds bon public, les cris de l’artiste de rue cherchant ses spectateurs. Et surtout les belles notes classiques des instrumentistes venus se produire dans la fosse centrale du sous-sol qui leur abandonnait, petite concession de l’appétit du corps à celui de l’esprit, quelques mètres carrés de l’espace réservé aux tables en terrasse des tea-shops voisins.
Autour de cette fosse d’orchestre d’un jour, la grande scène du monde alentour vous montait aussi au nez : ambiance populaire qui ne coupait donc pas aux odeurs diffuses qui flottaient dans l’air en y mêlant sucre et sel, ni aux effluves plus riches s’échappant par chaudes bouffées au hasard des portes des nombreux traiteurs qui ouvraient sur le marché.

Peu d’endroits combinaient un tel foisonnement de vie capable, sur une surface aussi réduite, de parler ainsi à toutes les composantes de votre corps, et jamais je ne passais à Londres sans accorder ne serait-ce qu’un instant à cette réduction de vie qu’était Covent Garden, microcosme optimiste et chaleureux que l’on ne pouvait quitter que réconcilié avec l’espèce humaine.

Et si l’heure, le jour, ou la saison faisait que le marché était vide, vous ne perdiez pas vraiment au change, car d’autres émotions, architecturales et esthétiques, vous y comblaient :
La belle place aux larges pavés inégaux de l’entrée Est vous faisait rêver d’un Londres d’antan... La minuscule église de la façade Ouest, authentique joyau aux merveilleuses proportions, si discrète qu’elle ne pouvait être repérée et appréciée qu’en contraste avec le vide de la place...
Les belles maisons du pourtour et des rues avoisinantes, dont la rigueur géorgienne séduisait mon appétit de logique si peu enclin aux fioritures ou digressions d’un baroque tarabiscoté...

Aujourd’hui, Covent Garden vivait, bruissait, assourdissait, un peu trop même, avec à cette heure les bruyants essaims d’écoliers autochtones uniformisés ou étrangers reebockisés qui vrombissaient en tout sens au dessus du pavé alentour à la recherche du coin idéal pour leur pique-nique.

Cette fois-ci comme toutes les autres, je m'y sentais tout simplement vivant...

[ducon]

tu proposes quoi là?

[Paname]

tu proposes quoi là?

Une vision esthétique et personnelle d'un lieu fort commun qui peut m'être poétique.
ça te va comme ça ?
Manifestement, il ne te l'est pas, à toi !
C'est pas grave...
Mais s'il y a quelques com plus gratifiants que le tien, j'en sortirai sans doute d'autres de ma besace.
Il te suffira d'ignorer.


Merci d'être passé par là
Paname

[ducon]

oui, je m'attendais à ce genre de réponses.

j'aurai néanmoins proposé: Une vision esthétique, rétrograde et personnellement inintéressante d'un lieu fort commun qui m'est poétique.

peace. y'a du talent. mais pas d'intérêt.

Edited by ducon, 14 December 2006 - 12:56 PM.

[Paname]

oui, je m'attendais à ce genre de réponses.

j'aurai néanmoins proposé: Une vision esthétique, rétrograde et personnellement inintéressante d'un lieu fort commun qui m'est poétique.

peace. y'a du talent. mais pas d'intérêt.

Je ne vois rien de rétrograde dans le respect du beau ressenti...
Quant à l'intérêt qu'on y voit, c'est évidemment très subjectif.
Je n'ai fait ici qu'exprimer le mien.
Et si tu accordes un peu de talent à ma manière, merci.

Pax tambien

[ducon]

bé ouais, c'est bourré de talent.

[Paname]

Thanks again.
Je ne dirai pas que ça ne fait pas plaisir. Je mentirais

[Jakolarime]

Covent Garden nous happa au débouché de Henrietta Street et nous aspira dans sa spirale de vie, lieu magique où tous les sens étaient sollicités.
[...]
Cette fois-ci comme toutes les autres, je m'y sentais tout simplement vivant...

A mon avis, tu peux continuer sans problème, je suis preneur.
Ce qui est admirable dans cette description, c'est qu'elle décrit assez peu le lieu dont elle parle (sauf par quelques esquisses, bien sûr, mais rien à voir avec le buffet de Balzac sur dix pages), mais qu'elle nous donne la visite guidée des impressions qu'il produit chez le narrateur. En cela, elle est vraiment originale. Et intéressante, M. Ducon.

Jakolarime

[Paname]

Grand merci, Messire Jacobo...
Venant de vous...
Je vais faire une pause, et s'il y a quelques com's dans le style du tien, on (en)verra la suite...
Pan'm