RUPTURE
#1
Posted 18 November 2005 - 06:37 PM
qui portent aux lèvres closes l'aveu de ton péché
et ton regard se creuse pour assoiffer le vide
que le pardon d'amour ne saurait étancher.
La blessure est sereine et tenace l'incise
qui trace la douleur et la sente des larmes
et je vais endeuillé de ton âme déprise
rebelle mais vaincu en te rendant les armes.
Tu sais le goût du jour et le froid de son ombre,
l'élan froissé du cri, l'amertume des menthes,
le saccage étiolé de tout amour qui sombre,
la plainte de l'étier au lâcher des eaux lentes.
Je sais le goût de cendre et l'âpreté du fiel
le vertige esseulé qui s'abîme en l'absence
le brou noir des lauriers, la vanité du ciel
pour oser la prière et l'émeute des sens,
et le cœur au néant qui s'attarde au sillage
d'un ultime parfum, d'une dernière audace
comme vague lissée aux laisses du rivage
s'écume au désespoir d'un dernier face à face.
J'ai brisé mon visage au souffle de violence
où s'éreinte le chant comme une pierre vive
j'ai lassé ton regard au désert, à l'errance,
du frisson de la chair que le désir n'avive.
Et je vais sans visage et je vais sans raison
dans l'anonyme oubli du passant inconnu
et j'irai sans lier l'ultime floraison
sur la pierre et la ronce de ton corps mis à nu
J'ai remisé ton jeu de phalène affolée
dans la nuit des greniers aux senteurs de fruits mûrs
Tes ailes brisées fuient la mémoire violée
dans l'étoile de sang sur la blancheur des murs.
#2
Posted 18 November 2005 - 08:58 PM
La perfection de tes alaxandrins et leur fluidité sont remarquables, comme toujours. Même si on sent dans leur lecture que ta plume est rapide, je voulais mettre en avant la qualité de tes poèmes et le travail que celà demande. Et si je ne suis pas un inconditionnel des alexandrins, ni d'aucune forme particulière d'ailleurs, force est de reconnaître que jamais on ne sent de rimes forcées.
Chapeau, Alain
Cordialement
Quercus
#3
Posted 19 November 2005 - 03:49 PM
Mais te lire est toujours (pour moi et qui sait lire) . . .
Un énorme plaisir . . .
Si je ne sais pas comment te le dire . . .
C'est qu'à tes poèmes il n'y a rien à redire . . .
La perfection n'étant pas de ce monde . . .
Es-tu d'un autre monde ? ? ?
Très content de te retrouver (je ne suis ici que de passage) . . .
Mais il se peut que pour te relire . . .
Par ici je vais plus souvent revenir . . .
Toutes mes amitiés et ne portant pas de chapeau . . .
Ce sont mes plumes que j'étale de bas en haut . . .
J'ai attendu longtemps . . .
Mais il n'est plus de temps . . .
Devant tant de talent . . .
Jean-Michel (un peu fou et un peu fan) . . .
#4
Posted 19 November 2005 - 04:18 PM
Amicalement,
Luce
#5
Posted 21 November 2005 - 09:30 PM
Merci à toi Quercus: je ne suis pas un fana des alexandrins ni d'une forme poétique particulière; j'aime tous les jeux possibles, rimés ou non, hiératiques, légers, longs, brefs, graves ou humoristiques, sans autre limite que la seule nécessité d'être centré sur le sujet abordé afin chaque mot trouve sa place exacte pour l'assonance et le sens. Un travail d'artisan en somme!
Merci à toi, cher Mouet (volage et de passage) pour donner l'occasion à quelques vieux nostalgiques de retrouver ton allant, ta verve, ton humour et ton amitié. A quand un retour plus régulier?
Merci à toi Lucile, toujours aussi gracile et douce, humble et fidèle. Te retrouver et te lire est un plaisir toujours renouvelé pour moi. Ton savoir-faire m'enchante et me piège chaque fois avec autant d'efficacité.Tu te faisais cependant bien rare ces derniers temps! La même chose pour moi d'ailleurs!
#6
Posted 21 November 2005 - 11:48 PM
Alain, je suis éperdument admirative de ces vers, que je t'imagine avoir longuement forgés, améliorant l'incise et le parfait liant de mots et de leur rythme.
Rassure moi, dis moi que tu n'as pas écrit ça en 5 minutes sur un coin de nappe, au moins!
C'est vrai, on te lisait peu ce temps-ci.
Mais c'est un d'autant plus grand plaisir de te lire à nouveau.
#7
Posted 22 November 2005 - 12:36 AM
A ce seul vers, il me semble avoir déjà lu ton poème, ou alors je suis fatigué!
En tout cas, je l'ai apprécié
#8
Posted 23 November 2005 - 12:30 AM
#9
Posted 23 November 2005 - 04:04 PM
Mais ce n'est pas l'unique raison pour la quelle je déserte un peu TLP . . .
Par expérience, je sais que je ne peux pas m'occuper de plus d'un site à la fois . .
Et j'ai opté pour l'arche cette fois . . .
Je crois que beaucoup de naufragés sauvés par ce site (qui bouge plutôt pas mal ces temps-ci) . . .
Aimeraient comme moi . . . t'y trouver toi aussi . . .
Quel que soit ton choix (et tes moyens au niveau du temps) . . .
Si tu ne viens pas à nous je reviendrais ici . . .
(Irrégulièrement et (trop) rapidement) pour te trouver toi et quelques autres amis . . .
Je ne veux pas non plus vider TLP de ses plus beaux pilliers . . .
Amitiés . . .
J-M.
#10
Posted 24 November 2005 - 06:39 PM
Alain, je suis éperdument admirative de ces vers, que je t'imagine avoir longuement forgés, améliorant l'incise et le parfait liant de mots et de leur rythme.
Rassure moi, dis moi que tu n'as pas écrit ça en 5 minutes sur un coin de nappe, au moins!
C'est vrai, on te lisait peu ce temps-ci.
Mais c'est un d'autant plus grand plaisir de te lire à nouveau.
Merci de ta visite et de ton commentaire. je ne suis pas un familier de l'alexandrin et de la forme classique, préférant naturellement des formes plus libres et diversifiées (voir par exemple "je sourcerai l'éveil de l'aube" ou les " brèves de passage" qui sont d'une toute autre facture. En revanche, je me lance des défis pour forger l'exigence et la cohérence d'un thème, d'un sujet ou d'une tonalité. C'est une discipline tonique d'apprentissage et d'artisan pour tendre vers une forme d'achèvement où le sens et les mots sont en symbiose et où j'ai l'impression que tout se tient sans que rien ne puisse être ajouté ou soustrait.
Par ailleurs, j'ai une activité professionnelle particulièrement exigeante et envahissante qui ne me laisse guère de temps d'écrire... alors je ne suis que de passage et de hasard. bien cordialement.
#11
Posted 24 November 2005 - 07:58 PM
je lis finalement assez peu de poésie, parce que (je l'ai deja dis deux fois alors que j'arrive juste sur ce forum, donc je ne le redirai plus trop pour ne pas devenir lourdingue) parceque disais-je souvent je ne comprends pas ce que je lis. Ok, je sais, souvent la subtilité, c'est de faire entrevoir les choses, de les efleurer, de les faire sentir, ou meme de simplement "evoquer", bref... Mais souvent j'ai l'impression d'une arnaque de mots alignés facon "randomize moi de jolis mots"... et bien ta poesie, du moins les deux poemes que j'ai lu de toi, je les ai lu d'un trait, meme pour ce relativement "long" texte, et j'ai l'impression d'avoir lu une nouvelle, une fin de roman, fluide, evidente et forte... Qu'on me pince bon dieu, c'etait un poème en fait ! Non? si, c'etait rimé en plus! Hein!?!!
#12
Posted 25 November 2005 - 07:48 PM
je lis finalement assez peu de poésie, parce que (je l'ai deja dis deux fois alors que j'arrive juste sur ce forum, donc je ne le redirai plus trop pour ne pas devenir lourdingue) parceque disais-je souvent je ne comprends pas ce que je lis. Ok, je sais, souvent la subtilité, c'est de faire entrevoir les choses, de les efleurer, de les faire sentir, ou meme de simplement "evoquer", bref... Mais souvent j'ai l'impression d'une arnaque de mots alignés facon "randomize moi de jolis mots"... et bien ta poesie, du moins les deux poemes que j'ai lu de toi, je les ai lu d'un trait, meme pour ce relativement "long" texte, et j'ai l'impression d'avoir lu une nouvelle, une fin de roman, fluide, evidente et forte... Qu'on me pince bon dieu, c'etait un poème en fait ! Non? si, c'etait rimé en plus! Hein!?!!
merci de ce commentaire chaleureux mais excessivement élogieux pour l'artisan que je suis. Ravi toutefois d'être compréhensible pour quelques uns. Je te souhaite la bienvenue sur le site TLP... même si je le déserte bien souvent. La poésie est vivante et multiforme... Bien cordialement et bonne continuation.
#13
Posted 02 December 2005 - 12:41 PM
A ce seul vers, il me semble avoir déjà lu ton poème, ou alors je suis fatigué!
En tout cas, je l'ai apprécié
Prosaïque: il s'git d'un texte ancien que j'avais publié sur TLP à mes débuts sur le site... et comme le cercle des poètes apparus est particulièrement renouvelé, je l'ai réactivé!
Snob: ce texte a été publié dans la revue Poésie1-vagabondage dans sa livraison de décembre 2004 (Editions de Cherche-Midi)
Merci de ta visite. Cordialement.
#14
Posted 08 December 2005 - 09:01 PM
Mais une sensation de connaître
Cà fait longtemps que je voulais commenter cet écrit, sans toutefois savoir que dire.
#15
Posted 08 December 2005 - 10:25 PM
Effectivement du très bel ouvrage!
Plein de charme et d'attraits...
Reste une sensation de "grand classique" qui explique peut-être cette impression de déjà lu que nous sommes nombreux à partager.
#16
Posted 09 December 2005 - 07:36 PM
Moonage, effectivement vieux texte remonté des abîmes de TLP. Par ailleurs, comme j'aime toutes les formes de poésie, et tous les sujets, je me suis lancé ce défi d'académisme.
Merci de votre visite. Cordialement.
#17
Posted 09 December 2005 - 08:25 PM
ca touche un maximum.
Serge
#18
Posted 09 December 2005 - 09:17 PM
#19
Posted 10 December 2005 - 09:25 AM
Je sens toujours une écriture fluide et précise dans tes poèmes... (sans aspérité, ni de gras)
Amitiés,
Titibou.
#20
Posted 12 December 2005 - 12:44 PM
#21
Posted 12 December 2005 - 09:32 PM
Amitiés,
Béa
#22
Posted 14 December 2005 - 05:46 PM
Amitiés,
Béa
Merci Béa de ton détour. Amitiés
#23
Posted 14 December 2005 - 09:17 PM
Amour rime avec poésie, rupture rime avec ignorance et naïveté. Pourquoi rompre ?
Jamais tu ne seras poète tout comme moi si tu continus ainsi.
Ma fleur ? Et l'une de mes poésies.
#24
Posted 15 December 2005 - 12:30 PM
Viens Quezan dire doucement, un beau murmure,
Ce n'est plus le talent, c'est la perfection.
Très grand fan
Igor
#25
Posted 26 December 2005 - 12:27 PM
Amour rime avec poésie, rupture rime avec ignorance et naïveté. Pourquoi rompre ?
Jamais tu ne seras poète tout comme moi si tu continus ainsi.
Ma fleur ? Et l'une de mes poésies.
J’avoue ne pas comprendre la teneur du propos et du conseil. Rejeter un texte parce qu’il n’y a pas de majuscule en début de chaque vers relève d’une attention exclusive ou excessive à des codifications graphiques d’usage et non de sens. Cela n’a apparemment pas offusqué la revue Poésie1-vagabondage (Editions du Cherche-Midi) qui l’a publié dans sa livraison de décembre 2004. En quoi la « rupture »est-elle incompatible avec le sentiment amoureux qui n’en est peut-être que l’ultime floraison ? Merci de ne me reconnaître aucun talent (je ne le revendique pas). Etre poète n’est pas un statut… mais un état d’être. Cordialement (et sans rancune aucune).
#26
Posted 01 June 2006 - 08:15 AM
à bientôt.
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