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Nautrel

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Naufrage D'une Vie.

06 May 2006 - 02:21 PM

Naufrage d'une vie qui pendouille et s'achève
En heures "bavardeuses" où l'on est sans défense:
Le lit, la nuit, l'ennui.  La vie ne fut qu'un rêve,
Des jours et puis des jours, très loin depuis l'enfance.

C'est vrai qu'ils furent beaux et divers, les blés d'or:
Petit jour, grand soleil, ô saisons! Le silence
Des champs, les chants d'oiseaux, la belle incandescence
Des soirs, le crépuscule, le ciel qui s'endort

Sans savoir qu'ici-bas, s'il faut mettre à la voile
Et cesser de gémir, on ne croit qu'aux étoiles.

Tu n'es jamais partie mais, pour combler tes voeux,
En ces temps ultimes où ton âme est en partance,
Te voilà "Comtesse de la Circonférence
Au pays des manivelles et des Princes Bleus".

Poisson D'avril

01 April 2006 - 09:00 AM

...

Carnaval

26 February 2006 - 01:54 PM

Tu regardes la mer, tu marches dans l'écume,
La pluie et le vent froid te dissipent la brume.
Tu es arrivé là, les yeux pleins de vapeurs
Et d'images de joie, farandoles, chaleurs
Et visages masqués portant rubans et plumes.

On danse dans les bourgs, décibels de flonflons
Où se perdent garçons et filles en tourbillons
D'insouciance belle où se leurre la vie.
Ivres jusqu'à plus soif et refoulés d'envies,
Les jeunes font les fous, mêlés aux cotillons.

Les pauvres se voient riches et le monde à l'envers.
On s'habille en pseudo et, le coeur grand ouvert,
On se voudrait un autre, oubliant  son chemin,
Puis l'on suit l'inconnu qui vous donne la main
Sans savoir s'il vous charme ou vous mène aux enfers.

J'aime trop ton regard et n'ai d'autre univers
Que ces rue de hasard qui m'acheminent vers
La rencontre de toi. Je te vois souriante
Mais ton loup vénitien dont le trouble m'enchante
Peut renvoyer mes rêves au diable vauvert.

Peu m'importe le diable quand cela m'arrange.
Si la vie n'est pas belle, on me donne le change,
Et je vais pour un temps, ne serait-ce qu'un jour,
Fermer les yeux, jouir et croire au grand amour
Avant que ne reviennent tous les mauvais anges.

La Petite Prostituée

29 January 2006 - 10:43 AM

Chaque fois que le diable m'emporte en ses terres
  Je me pare sans frais de quelques vieux atours.
  Nous allons à cheval ou en chemin de fer,
  Les capitales, Rome, Aden ou Singapour.

  Je me pare sans frais de quelques vieux atours
  Pour plaire à des messieurs qui me font prisonnière,
  Les capitales, Rome, Aden ou Singapour.
  Je ris, je chante et danse, à l'endroit, à l'envers

  Pour plaire à des messieurs qui me font prisonnière.
  Pour eux, pour leurs belles et quelque zeste d'amour,
  Je ris, je chante et danse, à l'endroit, à l'envers.
  M'en faut du courage et de la joie tour à tour

  Pour eux, pour leurs belles et quelque zeste d'amour.
  Mais je me lasse et pleure et cesse de leur plaire.
  M'en faut du courage et de la joie tour à tour
  Chaque fois que le diable m'invite en ses terres.

  Je retourne chez moi, je retrouve l'enfer...

Le ver cavernicole

30 December 2005 - 04:36 PM

Un ver cavernicole ondulait dans un lac
  Où venaient se mirer de frêles stalactites
  Echappées de la voûte, aux dragons de calcite
  Qui peuplaient cette grotte en pays de Larzac
  Ou de Périgord, née de souterrains séracs.

  Depuis la nuit des temps, s'y lamentent des hydres
  Ténébreuses et froides, dont les yeux suintants
  Vous pleurent des larmes que dessèche le temps
  Qui se fige. Elégantes colonnes anhydres
  Qui pourtant, sont autant d'éternelles clepsydres.

  Là je suis retourné quelque vingt ans plus tard.
  J'ai revu la grotte et mon ver cavernicole
  Qui ondulait encore, étonnante bestiole,
  Blanche, primaire et nue, attendant au hasard
  Dans son monde obscur et pas même blafard,

  Que lui vienne un printemps, je ne sais, la lumière,
  Une étoile peut-être ou l'aube d'un jour,
  Opiniâtre espérance qui finit toujours,
  Même s'il en demeure des traces amères,
  Par connaître l'éclat d'un amour éphémère.

  Mais hélas, c'est le noir sous la terre, un tombeau
  D'où ne peut s'échapper notre pauvre annélide,
  Condamné pour la vie à naviguer, candide,
  Sur un sombre Achéron comme en un marigot
  Qui se meurt et croupit dans la nuit du Togo.  

  Il y aurait bien quelque hallo féerique
  D'oasis électrique à l'aplomb des piliers,
  Un fil d'Ariane en ces lieux inhospitaliers,
  Mais le ver ne voit là que pièges à moustiques
  Comme en ont les humains aux endroits domestiques.

  Ils n'ont rien à faire en ce monde minéral.
  Même avec la fortune ou cent mille artifices,
  La prière, la foi ou de grands sacrifices,
  Il ne connaîtra que l'absolu carcéral,  
  Ni lueur, ni le moindre électron boréal.

  C'est son lot, c'est écrit. Et alors il ondule,
  En silence, hors du temps et la sérénité
  Lui vient de se dire que le mot liberté
  N'a jamais plus de sens qu'un fidèle incrédule
  Ou qu'en hiver tout blanc, une bleue libellule.

  Mais il croit, il espère, on l'a dit, tout un flot
  De lumière ou de vie, un amour, une étoile,
  Tous ces mots inconnus qui soufflent dans ses voiles
  Et lui font la Volga de ce vieux marigot
  Qui le berce et l'emporte en la nuit du Togo.


  
  Envolées les années et des vents de paroles.
  Je n'ai jamais revu les lacs du Périgord
  Mais, les nuits de juillet, lorsque je vais dehors,
  Je vois luire dans l'herbe une faible luciole:
  Je crois, j'en suis sûr, c'est mon ver cavernicole.