3 replies to this topic

[smoke]

A piétiner les coeurs de ces dames
Qui s’en vont, s’en viennent et se damnent
Dans les plis de ses draps où elle dansa nue
A pas comptés, son souffle un peu retenu,
Il fit jaillir des profondeurs de l’âme
Les étincelles d'une longue flamme.
Elle tomba de son perchoir un matin
Quand il voulut l'étrangler de ses mains.

Hirondelle.
Les cris de celle qui fut folle
A l'hiver s’envolent
Dans les fosses où jouent les violoncelles.

Au printemps ils fendaient l’air
D’une lame au goût de sang et de fer.
Dansez macabres étreintes,
Cette pavane pour saison défunte.

Vole, vole hirondelle
Vole à tire d'ailes.
Vole jusqu’à l’étai
Et vois si j'y serai.

Un peu de pluie a coulé de sa poche
Et rejoint l’eau claire d’une roche.
Il en reste un goût cruel et salé sur la langue.
Au bout du souffle, lasse et exsangue,
L’oiselle s’est suspendue
À un fil de verre si ténu, si ténu,
Qu’il ne put soutenir ni son regard ni sa mort.
Vole! vole ! hirondelle. Peux-tu voler une fois encore !

[balila]

Certainement beaucoup à lire entre les mots...

Très beau texte Smoke.

(j'aurais peut-être écrit dans le dernier vers : "Puisses-tu voler...")

balila

[Icefull]

Oh, j'aime !
A la lecture je vois en toile de fond des voiles blanc, des nuages, des cages dorées et je sens un air printanier.
Belle lecture pour un bon texte.
Néanmoins, pour la rime suivante :
"Elle tomba de son perchoir un matin
Quand il voulut l'étrangler de ses mains"
je ne la trouve pas chantante par rapport à tout le reste, l'image est brutale (réussie) mais la rime facile.

[Derek]

Hirondelle.
Les cris de celle qui fut folle
A l'hiver s’envolent
Dans les fosses où jouent les violoncelles.

J'aime le rythme de ces mots, les images ainsi décrites,

Amitiés

Derek