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(pas_de) Contemplation


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6 replies to this topic

#1 socque

socque

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  • TLPsien
  • 1,633 posts

Posted 09 November 2006 - 06:46 PM

Dans ces villes où nous nous serrons comme harengs en caque, nous allumons des milliards de lampes, la nuit, pour noyer la lumière céleste. Il est prioritaire de ne plus discerner la clarté des étoiles, écrasante d'indifférence.

Parfois un hasard malencontreux met face à la vérité crue un individu égaré dans une campagne suffisamment plouqueuse : il n'est rien devant la majesté glacée, ténébreuse, de l'univers. Le fait qu'en général ledit individu parvienne à survivre à la vision insoutenable du ciel nocturne sans devenir fou ni même entrer illico à la Trappe en dit long sur l'insensibilité crasse de l'espèce humaine.

Le fait que nous soyons tous capables de marcher sur un sentier sans rester fascinés devant le moindre caillou, immobiles et éperdus jusqu'à la mort devant le mystère de l'existence, montre notre impuissance à ressentir.

D'un autre côté, il faut reconnaître que, du point de vue de la survie du plus apte, une espèce où chacun est susceptible de mourir de saisissement devant la beauté des choses ne va pas aller bien loin. C'est peut-être ce qui est arrivé à Néanderthal, qui sait ? Cette race de poètes, un timide sourire rêveur aux lèvres, s'est-elle autrefois laissée supplanter par les Sapiens pragmatiques et brutaux ?

#2 vent

vent

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  • TLPsien
  • 182 posts

Posted 09 November 2006 - 07:48 PM

Citation (socque @ Nov 9 2006, 06:46 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Dans ces villes où nous nous serrons comme harengs en caque, nous allumons des milliards de lampes, la nuit, pour noyer la lumière céleste. Il est prioritaire de ne plus discerner la clarté des étoiles, cette vision d'écrasante indifférence.

Parfois un hasard malencontreux met face à la vérité crue un individu égaré dans une campagne suffisamment plouqueuse : il n'est rien devant la majesté glacée, ténébreuse, de l'univers. Le fait qu'en général ledit individu parvienne à survivre à la vision insoutenable du ciel nocturne sans devenir fou ni même entrer illico à la Trappe en dit long sur l'insensibilité crasse de l'espèce humaine.

Le fait que nous soyons tous capables de marcher sur un sentier sans rester fascinés devant le moindre caillou, immobiles et éperdus jusqu'à la mort devant le mystère de l'existence, montre notre impuissance à ressentir.

D'un autre côté, il faut bien dire que, du point de vue de la survie du plus apte, une espèce où chacun est susceptible de mourir de saisissement devant la beauté des choses ne va pas aller bien loin. C'est peut-être ce qui est arrivé à Néanderthal, qui sait ? Cette race de poètes, un timide sourire rêveur aux lèvres, s'est-elle autrefois laissée supplanter par les Sapiens pragmatiques et brutaux ?

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"il n'est rien devant la majesté glacée"
je veux rire pour me moquer d'elle mais elle sait que je ne suis pas un frondeur.
le contraire et l'habit de ton mensonge.
merci quand même de l'effort que tu as mené du début à la fin mais il est vain en mes yeux.

moi farid khenat.

#3 Tyi

Tyi

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  • TLPsien
  • 614 posts

Posted 09 November 2006 - 07:49 PM

Beau texte, chaque mot trouve sa place tant dans la dureté du constat que dans l'émergence de souvenirs (je veux dire qu'ils sont un bel accompagnement).
Et je me souviens d'une fin de journée
C'était en février de cette année
Je me suis allongée dans l'herbe mouillée
j'y suis restée longtemps tant j'étais à l'aise
C'était là bas dans ma campagne bordelaise
Je regardais les lumières, les étoiles briller
Je sentais sous ma nuque trembler l'humidité
Et mes yeux pleuraient
de rentrer à Paris ; je consultais
je m'étais enrhumée
...
Bah, désolée Socque, j'ai encore ce rhume.

#4 socque

socque

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  • TLPsien
  • 1,633 posts

Posted 09 November 2006 - 09:24 PM

Merci Tyi ! Heureuse si ce texte a pu être évocateur pour toi.

vent, je n'ai strictement rien compris à ton commentaire, sauf que l'effort que j'ai fourni est vain. J'en suis bien d'accord !

#5 Harry

Harry

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  • Tlpsien+
  • 419 posts

Posted 09 November 2006 - 10:13 PM

L'idée est intéressante et j'aime bien ce passage là
Citation
Le fait que nous soyons tous capables de marcher sur un sentier sans rester fascinés devant le moindre caillou, immobiles et éperdus jusqu'à la mort devant le mystère de l'existence, montre notre impuissance à ressentir.

De même que le passage sur l'homme de Néanderthal.

Mais globalement, je trouve le texte trop abrut et affirmatif.
Je pense qu'il devrait être développé et affiné.

et quant à la réponse à "vent", je te trouve bien indulgente !

#6 socque

socque

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  • TLPsien
  • 1,633 posts

Posted 09 November 2006 - 10:19 PM

Bonsoir Harry, et merci ! Je crois que je suis d'accord avec toi, j'ai fait tourner dans ma tête, mais le résultat n'est pas aussi affiné que j'aurais souhaité, je n'ai pas réussi à dire complètement ce que je voulais... Le premier paragraphe notamment, et le début du deuxième, pèchent je pense.

Bon, on verra si autre chose s'annonce...

#7 socque

socque

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  • TLPsien
  • 1,633 posts

Posted 11 November 2006 - 02:00 PM

Je remercie Felice qui, en commentant son poème "Pas de titre", a rappelé la nécessité de travailler pour faire émerger l'expression... Ç'a été le déclic nécessaire pour moi, et j'ai pu revenir à ce texte dont je découvre qu'il me tient à cœur.

Dans ces villes où nous nous serrons comme harengs en caque, nous allumons des milliards de lampes, la nuit, pour noyer la lumière céleste. Il importe d'abord que la clarté des étoiles cesse de nous écraser de son indifférence.

Parfois un hasard malencontreux met face à la vérité crue un individu égaré dans une campagne suffisamment plouqueuse : il n'est rien devant la majesté glacée, ténébreuse, de l'univers. Le fait qu'en général ledit individu parvienne à survivre à la vision insoutenable du ciel nocturne sans devenir fou ni même entrer illico à la Trappe en dit long sur l'insensibilité crasse de l'espèce humaine.

Nous sommes tous capables de marcher sur un sentier sans rester fascinés devant le moindre caillou, immobiles et éperdus jusqu'à la mort devant le mystère de l'existence, et nous signons ainsi notre impuissance à ressentir.

D'un autre côté, il faut reconnaître que, du point de vue de la survie du plus apte, une espèce où chacun est susceptible de mourir de saisissement devant la beauté des choses ne va pas aller bien loin. C'est peut-être ce qui est arrivé à Néanderthal, qui sait ? Cette race de poètes, un timide sourire rêveur aux lèvres, s'est-elle autrefois laissée supplanter par les Sapiens pragmatiques et brutaux ?




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