Il y a derrière la vie des choses
Une toute petite lumière
Et quand on s’éloigne au loin des choses
Il arrive que cette lumière
Se mettent à leur ressembler
Un peu comme les lumières dans le ciel voilé
Qui se font passer pour des étoiles
Une toute petite lumière
Et quand on s’éloigne au loin des choses
Il arrive que cette lumière
Se mettent à leur ressembler
Un peu comme les lumières dans le ciel voilé
Qui se font passer pour des étoiles
C'est marrant cela. Comme à 21 ans on découvre qu'on a jamais grimpé sur la pointe des pieds pour paraître plus grand... puis tromper qui ? Quand on est persuadé que les autres ne sont que des cartes postales, on se contente de les visiter, de les envoyer de là où on se trouve à là où on aimerait se trouver... puis on inverse... puis tromper qui ? Je n'avais pas besoin d'impressionner les filles, elles m'apartenaient toutes quand je fermais les yeux, et j'avais l'impression de toute manière que c'était la seule façon de vraiment les voir belles... de ne pas se laisser bouzillés d'images... fermer les yeux et voir enfin leurs verrus que j'écartais d'un pouce consolateur... Elles me suppliaient de laisser allumé, et je les perdais une à une... elles se montraient le lendemain avec d'impropables rivaux qui n'avaient de réels qu'une poignée de main pour moi et un peu plus pour elles.
Je me demande comment on peut croire pendant plus de dix ans voir la verité dans le pas tout à fait noir, et ensuite en éprouver une gène terrible jusqu'à se forcer à dormir paupières relevées, jusqu'à même prendre la nuit comme un endroit trop calme pour prouver sa confiance. Je projetais mon jubilée toute la journée. Une ambiance de célébration jouait dans ma tête. Elle m'accompagnait la journée, et quand un nouvel arrivant faisait son entrée dans ma vie, je réorganisais ma kermesse intérieure. Le speaker annoncait que les précedentes affiches contenaient une surprise... cet invité de dernière minute c'était le nouveau que j'avais toujours en fait connu... On me prend, lorsque je me proclame dieu, pour un mégalo sans foi ni loi... ce n'est pas à moi d'infirmer un avis si sain ! C'est que je me sens envers les hommes comme un système totalitaire... je ne leur laisse guère loisir d'être lâches à mon égard. Ce que j'ai aimé chacun ! comment ? l'un a de sang froid tué un autre ? quelconque histoire, dessin s'y cache à mes yeux, que je ne tarderais d'apprendre, de comprendre, et tout ainsi rentrera dans l'ordre ; on verra plus tard les ennemis partager en moi leur tombe... rien ne pouvait se finir tant que je vivais.
Chaque fois que je découvre qu'une femme n'a pas de moi l'image que je me donne dans l'univers que j'établirais au moment voulu, je douterais presque de mes impressions... ne serais-je finalement qu'un aveugle de plus au royaume des lumineux ? est ce que je me fends de vivre, est ce que je veux traverser en sain une existence crasseuse... est ce que je repousse les pisses d'un coup de pompe, en me disant : "pas moi, pas moi, ce sont mes chaussures qui raclent par terre, je vole, je vole, il suffirait de lever les yeux pour me voir, et puis non, même pas, il faudrait encore changer d'oeil, et savoir oublier aussi, je pense que l'imagination, oui c'est cela, l'imagination c'est surtout un effort de mémoire avant d'être de l'invention" ... ou : est ce que je repousse la souffrance par peur ? Ce serait si facile à croire ! que j'ai tout faux ! que tout est parfaitement normal ! c'est d'ailleurs ce que tout le monde a accepté ! sans rechigner ! qui me dira le contraire ? je vous croise tous les jours ! je vous vois marcher... souvent je restais de longues heures à me promener en ville... je repassais par les même places... je traînais une ou deux heures en gare, devant les trains... je voyais les gens disparaître et d'autre venir, les mêmes, les remplacer. Y avait des gamins qui revenaient adultes, des vieux qui furent des attirances, qui avaient perdu leurs mains en se curant les poches pour répondre aux controleurs qui veulent des billets des billets des billets, comme si les voyageurs revennaient pas demain, comme si on allait plus se revoir et qu'il fallait bien vérifier que chacun ait une bonne raison de partir si vite. Des fois, je montais dans un wagon juste avant son départ, pour tester si moi aussi on me demanderait de me déguiser, ou pourquoi j'étais venu... eh bien, malgré l'immersion, je n'ai jamais pu y croire ! que vous trouviez ça parfaitement normal ! que vous continuiez ainsi vos chasses ! les trains, comme tout ce qui avance, n'ont qu'une destination ! la jeunesse s'y meure ! pleine d'impatience elle rentre, en arc vouté elle sort.
Tout ce qui compte, c'est qu'on puisse s'omettre assez de son corps pour enfiler sa tenue fluorescente. J'avais horreur qu'on attache mes lacets... j'ai appris très tot à les faire seuls, et je les laissais se dénouer... si je devais décoller, je voulais être prêt, ne pas douter de ma croissance particulière. Alors, comprenez, j'avais mon monde, et faudrait que j'acquiesce celui ci ? que je dise "non merci, pas aujourd'hui" quand on me propose d'occire à mon tour, en attendant qu'on se rende compte que je passe toujours la main ? Tant que je pouvais me refugier dans le noir, je laissais courir... mais maintenant alors ? je vais faire comment ? Je vous disais, je ne montais pas sur la pointe des pieds pour faire plus grand. Quand une fille m'a embrassé la première fois, c'est elle qui s'est baissée pour se mettre à ma hauteur. Mon premier baiser, c'était déjà une fellation.
(word m'ayant abandonné, je crains un amas de fautes)