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peltador

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Offline Last Active Nov 10 2006 09:13 PM
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Poeme

23 February 2006 - 01:48 PM

Lassitude enracinée aux pieds du corps
depuis une infinité de matins insoutenables
Lassitude éventrée dans la chair des épaules
parce qu’il faut traîner sa propre carcasse
dans le changement dérisoire des jours.
La bouche aspergée de douleurs crues
il faut avaler la densité du vide
Un pied devant l’autre entre les cadavres
on ramasse les éclats de rire
tranchés à la faux. Heureusement,
mes petits coffres en osier
sont remplis de papiers importants
dont l’ordre est, je peux le dire, définitif.

my poem

04 December 2005 - 02:38 PM

Le temps frappe
Son numéro du jour
Jusqu’à la dernière goutte de lumière
Et de conscience
Je bave et pleure intérieurement
D’appartenir à ce défilé
De passage coloré et d’oubli
Je veux rejouer quelque chose de bon
Je m’étends dans les branches
De verdure fraîchement coupée
La gueule pleine d’ombre.

des que cela vous chantera

02 December 2005 - 04:41 PM

Un de ces jours j’aimerais rendre
aux vides des évènements la légèreté
qui leur correspond
mais dans le parc à fumier où je vis
les gens les plus lourds et les plus gros
sont les moins discrets
ceux qui ont pris soudainement
une ou deux responsabilités
s’emballent dans des explications
qui durent des heures
les mères de famille sont incapables
de discerner le moins réussi du lot
tous sont persuadés d’être intéressants
lorsqu’ils ouvrent la bouche
le niveau sonore monte alors inévitablement
tous veulent parler en même temps
et tous dorment en même temps
c’est toujours le coq le plus con
qui reprend le dessus du tas de fumier
les visites de mon poulailler
se font sur rendez-vous uniquement
si vous êtes intéressés
contactez moi dès que
cela vous chantera.

un poeme normal

02 December 2005 - 03:31 PM

Le peu que l’on traîne
pèse trois lourdes années de vie commune
il n’est plus question d’orner la pièce
avec nos clichés de saint julien sur mer
celle dont je médite le parcours douteux
vient de m’envoyer
un rouleau de pellicule à la figure
elle a débarrassé la table du petit déjeuner
sans que je m’en aperçoive et
a pris sa décision dans un vacarme infernal :
nous n’irons pas en vacances cette année.
ma voiture est stationnée à l’autre bout de l’avenue
et je regarde par la fenêtre trempée
les passants qui marchent en sa direction.

poeme like usual

01 December 2005 - 02:03 PM

La pâte s’étale sous le rouleau
presque toute la farine est absorbée
j’essaie de suivre les mouvements de ma mère
elle peste contre le beurre trop dur
il ne se réchauffera pas davantage
la minuterie interrompt un geste
que je connais bien
la gifle ne m’atteint pas
je détale dans un vacarme
de plats métalliques
contre le sol
contraint à passer la journée dehors
je retourne à mes travaux
la cabane ne sera pas prête pour l’hiver
il me faut des branchages pour les toits
si j’osais demander à mon père
un ou deux madriers je gagnerais un mois
mais j’ai choisi d’exploiter un territoire seul
et on ne se retranche plus comme autrefois
maintenant la guerre est partout
je les ai entendus dire que la neige
allait tomber d’une minute à l’autre
il nous faudra davantage de bois de chauffage
ma cabane va y passer
mais si on a de la neige après tout
c’est déjà énorme
à la rigueur pourquoi pas me fabriquer une luge
ou décamper d’ici
avec les vieux skis de fond
qui pourrissent au grenier.