15 replies to this topic

[Théagène]

Tes instants sont comptés, le jour a disparu
Emportant avec lui les bonheurs et les rêves.
Il ne reste plus rien. Lentement tu achèves
Les quelques souvenirs qui avaient accouru.

Tu peux même essayer de dévorer à cru
Ou de brûler mon cœur, la douleur sera brève,
Mon cœur est déjà mort… Mais comme un bon élève
J’ai compris ton errance et je t’ai secouru.

Et tu me haïras jusqu’à ton dernier souffle
Comme tu hais le monde et comme tu te hais
Jusqu’à ce que le monde exténué s’essouffle.

Moi je crois en l’amour et j’y veux croire encore
Et je te jure aussi que mon âme éprise est
Unie à ton destin, et ce destin m’honore.

[comtedormestconti]

Quelques ET de trop... peut etre pour que onze plus 1 fassent douze mais ils sont de trop a mon gout!
C'est pourtant le style que j'aime entendre... lisant a haute voix!


A bientot

[Théagène]

Quelques ET de trop...

Tu trouves?

Dans les tercets, ils apportent beaucoup de rythme, un changement de style à 180° avec les quatrains qui,eux, sont volontairement très lents.
C'est prémédité mais peut-être un peu excessif...

D'autres avis?

J'ose rajouter que la syllabe "et" s'allie volontairement aux autres "hais" et "est" pour appuyer au maximum l'idée d'un même flot qui s'écoule rapide et harmonieux...
Entends-tu la musique?

[comtedormestconti]

Certes l'idée est bonne... le changement de ryhtme!
Mais peut etre avec d'autres mots amis qui sauraient lier tout autant... des mots alliés!



Le premier Et j'aurais mis VOIS! Il repondrait a MOI dans le second tercet!!!

AMI(E) te jure que mon ame eprise est
Unie a ton destin, et ce destin m'honore.


Qu'importe... j'aime le travail de tes mots... parfois la ou je les lis...

Merci

[Théagène]

Merci comte!

[socque]

Non, j'ai trouvé les "et" bien venus, surtout
"Et tu me haïras jusqu’à ton dernier souffle
Comme tu hais le monde et comme tu te hais"

Beau sonnet je trouve !

[vélo]

Toi qui est poète de pointe, je suis étonné du dernier vers qui me paraît moins taillé que le reste et justifie la critique du Comte. Le reste du poème est impeccable et riche de constrastes. La répétition des "et" ne choque pas, elle se justifie pleinement - rythmiquement et prosodiquement - et le remplacer par "vois" en ferait vraiment une béquille (le narrateur ne demande pas de voir, tout ici est dans la parole, presque rien ne renvoie au visuel). Par contre, le dernier vers... Je le voudrais plus ferme, le "destin" répété ne claque pas comme il devrait, il n'a ni la délicatesse de "Mon cœur est déjà mort… Mais comme un bon élève" (vers merveilleux) ni la force de frappe qui devrait renverser le lecteur.

Mais que de subtilité dans ce voyage par mots... Que de délicatesse dans leur choix, dans leur disposition, dans leur système d'échos (le jeu des é et è est très net, sans être appuyé). Preuve vivante tu es, Théagène, que la soumission à une forme classique n'altère en rien la force d'invention.

Oh ! une faiblesse ? L'e muet du dernier vers (décidément) ne compte pas comme une syllabe ? Sais-tu que je n'ai pas dormi de tout l'été à cause de ce point de discussion entre nous ?

[Théagène]

Cher Vélo (!?!),

Je crois que si je glisse encore quelques poèmes sur TLP, c'est dans l'intime espoir que tu les lises et me laisse ton avis hautement aiguisé, passionné et amical.
Et là, c'est jour de fête, puisque tu acceptes de formuler une critique entière et honnête de mon travail.
Cette semaine, une gentille dame qui avait la responsabilité de me former sur de sordides logiciels informatiques mais qui par ailleurs formait d'autres personnes à la "communication" et à la "psychologie" m'a plutôt troublé en me perçant à nu, me disant que tout ce que je faisais, je le faisais dans l'attente d'une reconnaissance, un peu par manque de confiance en moi...
Je ne sais si c'est bien exact en ce qui concerne mon travail profane, mais çà s'avère tout à fait juste concernant ma poésie (qui est mon sang, ma sève) lorsque je te la montre, puisque tu es un ami et un critique hors-pair...
Je veux bien accepter que le dernier vers soit moins bon, c'est difficile à évaluer pour un auteur. Je suis sûr que mes poèmes (comme le cernait aussi très bien Del'île que je salue), possèdent quelques fulgurances et d'autres zones qui s'apparenteront un peu à du remplissage prosodique (il appelait celà du vent...).
Mais je travaille à un meilleur équilibre, toujours et encore!

[vélo]

La nuit t'apportera les rêves que la veille ne sait pas.
Le besoin de reconnaissance, ah ! qui entre nous n'en est pas le sujet. Un seul conseil :
méfie-toi des manipulateurs et autres séducteurs, tu pourrais en être une proie privilégiée.
Si quelqu'un, sans te connaître, te couvre de flatteries, fuis-le comme la peste.
Une bonne lecture (je parle d'expérience : Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral).
Mais le poème, laisse-le dormir, sous lui couve une perle plus éclatante et nuancée encore.

Merci de ton amitié et de ta confiance.

[Deirdre]

d'accord y a quelques conjonctions superfétatoires
mais ça coule, ça se lit bien.
Pour le fonds, -si c'est du vécu! , bon courage!
Amicalement

[balila]

Superbe texte, Théagène.

Même les répétitions (que je n'ai constatées qu'à la deuxième lecture dans la troisième strophe) ne m'ont pas gênée parce que les mots s'entremêlent parfaitement, la lecture est douce malgré la haine retranscrite.

Je partage l'avis de Vélo en ce qui concerne le dernier vers, comme s'il manquait une force dans ces mots là pour emporter le tout.

balila

[Tatenka]

style réaliste ...ces mots m'ont touchés, le souffle de ton âme probablement ...

M

[Gaston Kwizera]

un texte bien écrit et bien commenté
que demander de plus ?

[vélo]

Qu'il soit déplacé dans le forum "de rien", la crème des crèmes !

[Théagène]

The Dears

[missix]

excellent petit clip

à une lettre retournée

j'adore