11 replies to this topic

CITADELLE

Des larmes d’enceintes
Ruines arrondies par l’ennui
Dans l’immense plaine aride
Incertain précipice
J’observe
Fragile et insignifiant promontoire
Les traces de leur visage
Presque effacées

Ces rivages ennemis
Alanguis s’observant du coin de l’œil
Des mers de sable
Un angle où les courants se mêlent et s’engendrent
Creusent la terre
Un angle une pierre déposée là il y a de cela des siècles
Là que fut bâtie la Citadelle
Que pleurent désespérées
Des sentinelles ne gardant plus
Que le vent

Là
Dans ce désert nu du cœur
Dans la longue nuit froide et solitaire
Ce long envol vers les lumières de jadis
Pointes piquant au travers du ciel
Opposé de la lune
Ils ont oublié le visage
Ils ont bafoué leur empire
Renié la couleur de leur sang

Là
Que fit rage la bataille
Jusqu’au matin rougeoyant
L’aube sur les vagues de dunes
Eclatante surface océanique
Mer de sang

Et de ce ravage
Il n’y eut
Aucun survivant
Juste résiste encore au sable
Hurlant dans le vent
Un caillou
Insolite souvenir
Trace incertaine
De temps toujours oubliés

Imperturbable
Mémoire du rocher
Qui brûle
Phare sans cesse
Guide les peuples errants
Au travers des éternités
Et de tous les recommencements

Car c’est ici que se recomposèrent les fragments éparpillés de mes histoires

Car c’est ici que je dresserai la Citadelle des hommes !
Ici que s’érigera
A nouveau
Pour les siècles des siècles
L’œuvre inachevée du Souffle
Qui anime la terre
Soutient les murailles
Et encombre les rues
De trésors et de rires et de pleurs

Citadelle !
Je t’édifie lentement dans le cœur des hommes
L’un après l’autre
Brique après brique
Je dresse tes remparts et tes maisons
Et construis pour réunir leurs cœurs
Des temples et des poèmes et des danses


Benjamin Menasce

pas le moindre petit commentaire, remarque, critique, suggestion... sniff...

Très beau texte, Bine. Epic et soufflant!

[Zeek]

J'aime beaucoup cette empreinte de pierre, cette ruine historique, ce caillou oublié par les gardes, qui guide les peuples. Ne nous bâtissons-nous pas nous même sur des ruines ?

Je ne trouve juste pas la dernière phrase à sa place, car il y a tant de choses à pouvoir construire dans des coeurs réuni, que n'en citer que trois me semble un peu déplacé, mais c'est personnel.

D'accord Zeek, j'ai cédé à la tentation d'un vers qui me plaisait. Tu as parfaitement raison, la mienne était obscure. Voilà pour l'éclaircir.
Je voulais symboliser par ce tryptique l'ensemble du commerce humain : dans les temples, avec les dieux; par les poèmes, avec les âmes; par la danse, avec les corps. Dans cette trinité équilibrée, on peut voir l'humanité entière, sa profondeur, l'harmonie de l'esprit, du coeur et du corps, la dernière Citadelle.
On aurait pu rajouter bien des choses encore, je te l'accorde, et là je pense en fait la liste infinie. Bref. Merci pour vos gentils commentaires. Je les attends avec impatience.

[Zeek]

Je comprend mieux l'envie, mais toujours pas sa place, je ne sais pas se qu'en pense les autres.

Merci d'avoir répondu.

Au plaisir de te lire encore

Honnêtement, je ne sais pas quoi te répondre. Il s'agit en somme d'un vers par défaut. Superflu, peut-être, un peu plat et informe sûrement, mais je ne voyais pas vraiment comment finir. et je ne le vois pas plus maintenant. Je suis cependant ouvert à tes suggestions.
A plus.

[moderateur]

UP pour DouceSarah


-moderateur

[.ds.]

UP pour DouceSarah
-moderateur

Alors merci.
Je l'ignorais.

Un grand moment !

[(cloud)]

c'est magnifique!
j'aime vraiment tes textes

par contre d'accord avec zeek
en fait je trouve que le dernier vers
casse un peu 'l'épique'
mais bon
waou

cloud

[balila]

Je relis... Et je dépose ici les mots déposés ailleurs, hier soir.

Magique...

Avec la lenteur d'un bâtisseur de citadelle, j'ai avancé pierre après pierre là où était enfermée l'histoire. Et puis, et puis... J'ai ouvert les portes d'un monde généreux et rempli d'espoir.

Superbe lecture ! Merci, Benjamin.

balila

[Marygrange]

Un très beau texte, benjamin. Peut-être y manque-t-il la musique dans le dernier vers, et encore. Elle se sous-entend dans la danse qu'elle véhicule. Non, tout y est ! Merci !

Amicalement,
Béa