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[Benoimarie]

J'arrive.
Le paysage défile et déroule le fil de mes pensées.
Notre amour est si lent qu'il défie le temps, et se tend, au mépris des distances.
C'est un océan de nous où nos regards se posent.
Chaque séparation est une parenthèse.
Mon histoire me revient et je m'y assoupi.
J'en ressort reconstruit, mais déçu, de nous voir nous perdre.
Chaque jour nous ignore.
Raconte moi ton parcours et tout ce qu'il t'a appris.
Parle moi des angoisses qui t'ont fait arrêter, hésiter, repartir.
J'ai envi de t'aimer dans tes moindres détails.
Las eux aussi de nos gestes cent fois répétés, nos deux corps s'espèrent, se détournent, et s'attendent, irraisonnés mais sensibles, aux moindres frémissements de l'air, comme au moindre de nos signes, prêts à tous les compromis, jusqu'à s'en remettre à l'autre, sans plus de retenue.
C'est à ce seul moment que le silence sourd donne à ta voix sa vraie couleur.
Dans l'ombre je m'abandonne, victime de cet éclat de toi.
J'arrive.
Le soleil transparaît sous un voile lourd.
Pourvu que tout ce qui meurt autour…m'oublie.

[Loco]

"Vers toi" en est le titre, et tu dis "j'arrive", et pourtant, j'ai senti surtout la distance, bizarrement... Ou alors la route est tellement longue qu'on a le sentiment que tu n'en finis plus d'arriver ? En tout cas, j'aime !

Amitiés
NH

[balila]

Je ressens un mélange de sentiments lourds à porter et d'espoir vers plus de légèreté et de compréhension.

J'ai beaucoup aimé cet appel.

"Dans l'ombre je m'abandonne, victime de cet éclat de toi", cette phrase est très belle, je m'y abandonne...

balila

[Benoimarie]

Merci Nhand et Balila de vos encouragements pour cette prose à laquelle je ne cède que peu souvent.
Amicalement
Benoit