Embâcle
#1
Posted 27 August 2005 - 08:34 PM
Année après année, pierre après pierre,
J’ai bâti ces hauts murs qui m’emprisonnent,
Dans la certitude que la vie est une rivière,
Un long fleuve tranquille qui tourbillonne.
Bien sûr, il y eut des tempêtes, des orages,
Des rapides, des montées des eaux,
Quelques remous et de nouveaux rivages
Où bâtir des murs encore plus hauts.
Mais le fleuve est devenu torrent
Quand l’embâcle de ma vie s’est brisé,
Il charrie des tonnes de sentiments
Et rompt sans fin les murs lézardés.
Sur la crête de cette vague déferlante,
Je regarde défiler sur chaque berge
Le paysage de ma vie morne et lente,
De mon âme et mon esprit qui gambergent.
Cette vague sape le fleuve de mes certitudes
Ronge inexorablement les murs qui m’incarcèrent
Elle ralentit alors en déposant, par habitude
Les ruines d’un passé dont je veux me défaire.
Et je t’aperçois enfin, au détour d’un méandre
Sur un îlot aride aux aspérités saillantes.
Et, de mes cris je t’appelle sans attendre
Pour que tu m’emportes comme une déferlante.
Et nos amours ont gonflé le fleuve,
Brisé les chaînes de nos habitudes,
Voyagé en des lieux que le ciel abreuve,
Et embrasé l’apaisement de nos certitudes.
Mais le mal insidieux qui t’a rongée
A asséché tous les affluents de nos jours
Me laissant seul comme un naufragé
Au bord d’un delta déserté par l’amour.
Et je suis ivre de ce passé si proche
De ce passé au devenir impossible
Qui me laisse comme un fantoche
Sans avenir, sans présent, sans possibles.
Mes pas se meuvent maintenant
Sur les instables amoncellements
De ces souvenirs tristes et émouvants
Du deuil, de la sérénité et de l’apaisement.
Quercus
© La Croisée des chemins I
Septembre 2004
#2
Posted 27 August 2005 - 08:49 PM
Amitiés
Erre
#3
Posted 28 August 2005 - 09:35 AM
Je ne devrais peut être pas te le dire, mais je préfère la lecture de tes poèmes graves, comme celui-ci, grave et émouvant. Ce n'est pas que les chansons ou les textes de "la croisée des chemins" ne soient pas émouvants, mais leur forme impose une longueur qui dilue quelque peu l'émotion.
Les images sont superbes, le delta déserté par l'amour..et l'écartèlement de ce passé charrié par le fleuve de la vie, dont tu aimerais mais ne peux te défaire, car il ne te donne ni présent ni possible..
J'espère et attends pour toi l'apaisement.
Amicalement.
#4
Posted 28 August 2005 - 01:10 PM
Amitiés
Laurence
#5
Posted 28 August 2005 - 03:18 PM
Deux ans après l'écriture de ce poème, un an après ce recueil "La Croisée des Chemins", l'apaisement est là, mais les souvenirs, l'absence demeurent à fleur de peau.
Merci infiniment
Amitiés
Quercus
#6
Posted 28 August 2005 - 03:24 PM
Amitiés
Bohémia
#7
Posted 28 August 2005 - 03:26 PM
Je pense que tu compares mes chansons rassemblées sous le titre "Chemins vagabonds" et ce recueil "La Croisée des Chemins" qui rassemble 57 poèmes, les siens, bien sûr et également les miens.
L'émotion et l'écriture ne peuvent être les mêmes, Deirdre, quand on compose des chansons (au ton souvent badin) et qui sont pures fictions et quand on évoque un vécu d'abord partagé à deux, puis malheureusement, marqué par l'absence. Si j'ai bien compris, tu perçois ces derniers de façon plus intense. C'est logique, ils n'effleurent pas le même registre.
merci pour ton commentaire
Amitiés
Quercus
#8
Posted 29 August 2005 - 07:19 PM
Merci pour cette délicate attention Laurence, elle me touche beaucoup.
Amitiés
Quercus
#9
Posted 29 August 2005 - 07:23 PM
#10
Posted 31 August 2005 - 05:37 PM
Les cicatrices du cœur ne se referment jamais complètement... malgré le cours du temps et ses réminiscences des douleurs vécues.
Merci pour tes mots, Bohemia.
Je suis d'accord pour la présence de la nostalgie, qui ne le serait pas dans le souvenir des jours heureux ?
Merci pour ton appréciation poésianne.
Amitiés à toutes les deux
Quercus
#11
Posted 31 August 2005 - 06:56 PM
Bises,
Béa
#12
Posted 31 August 2005 - 07:37 PM
cette relecture me fait toujours le même effet....!!!! viens te poser prsè des eaux de la Fontaine Quercus.... elles sont moins tumultueuses et apportent du bonheur...!!!
#13
Posted 31 August 2005 - 08:20 PM
Les souvenirs font souffrir surtout les bons.
Le temps passe mais rien ne se remplace.
Courage.
Amicalement.
#14
Posted 01 September 2005 - 01:01 AM
je me sens comme au moment d'une rupture brutale avec les passé...
par non-choix. Tu finis sur une note positive ce qui en fait un poême charmant. Rafraichisseur de nostalgie.
Sue
#15
Posted 01 September 2005 - 02:54 PM
Respect.
#16
Posted 01 September 2005 - 05:20 PM
Merci pour ton compliment et pour t'attacher à la forme que j'ai voulue donner à ce poème lourd de sens et de peine.
Le vocabulaire et la métaphore du fleuve ne sont là que pour traduire ce regard sur un pan de ma vie : le plus heureux mais aussi le plus douloureux.
Bises
Quercus
#17
Posted 01 September 2005 - 05:23 PM
Oui Babette, toujours... Comment pourrait-il en être autrement ?
Bien sûr, je viendrai près de la fontaine pour y couler des jours heureux. Bises
Quercus
#18
Posted 01 September 2005 - 05:31 PM
Le temps passe mais rien ne se remplace.
Courage.
Merci pour tes encouragements et ta lecture.
Amitiés
Quercus
#19
Posted 01 September 2005 - 06:24 PM
J'aime bien ton qualificatif !
Merci
Cordialement
Quercus
#20
Posted 01 September 2005 - 06:42 PM
Un commentaire qui fait plaisir à lire !
Merci
Cordialement
Quercus
#21
Posted 01 September 2005 - 07:24 PM
Seul, vous êtes plus grand, encore...
Magique.
Amitié
Hauteur
#22
Posted 02 September 2005 - 12:01 PM
Tu as bien suivi le cours de ce long fleuve, Hauteur... Fleuve trop vite tari, certes...
Merci
Amitiés
Quercus
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