7 replies to this topic

[Tyi]

L’image, ce qui pourrait être doué d’un :

‘Sous la maille diabolique jaillit l’œil en rampant, il composa ainsi
(à la marge) :
L’éclaircie des départs
Brûlés par l’acide
En bas-joue
Jeu
Tentation
Première croyance : l’existence n’est qu’un poème.’

souffle.

Il y a là toute l’impossibilité de la douleur repliée- un soi en lenteur. Lenteur, mollesse, sourde digestion de l’âge des possibles à l’âge des désillusions. C’est ainsi que, de nos mastications/mystifications du vide, nait le temps qui n’est…
Jamais qu’une promesse insuffisante…
Il est le désir imparfait, la poursuite de la contingence car on n’aime jamais un objet parce que objet.

‘Au delà,
Il n’y a pas même l’autre,
Sujet retourné au sujet.
Pas d’auteur.
Je est un juge corrompu,
Un regard ivre de peintures,
Nos chemins en découlent.
Choix ?’

Une imagination créée pour moins de vide, moi, un en dehors.
Nécessité.

Le je se débat avec l’imperfection ; IL, qui est, parfait et imparfait, n’a de sens que par là :
Tension, énergie, abaissement, et seulement après…ascension anonyme.
Je voudrais pouvoir soutenir le vide et le plein, comme s’ils n’étaient qu’un, contempler la souffrance ; je t’aime finitude !
Alors si cela était, ne pourrions-nous pas dire qu’au-delà de ce nous regardant, il faudrait consentir à nouer le renoncement à nos socles et croire ….
… Avec le désintérêt de tous nos morts, des morts, nos nerfs, nerfs,

‘Dénerver la Grâce:
Prière secrète des mots :
Logos sur la croix :
Transcendance :
-Pouvoir
-Permission
-Pardon (fusion ?)’

Le consentement à la douleur mécanique qu’est la vie, n’échappe pas au mariage des contraires. IL est ce mariage et ce je qui renonce.

Une larme endormie fut si tant éprouvée par un cil, qu’elle aggrava le bijou de l’épaule indéfiniment ; la pesanteur haute prit le maître fil des temps amovibles en génuflexion :
Le haut en haut, le bas en bas.


* Cahier VI - Simone Weil

[Silences...]

j'ai toujours été fasciné par Simone Weill une intellectuelle qui essayait de faire coller ses idées à la réalité mais comme tous les grands penseurs je l'ai toujours pensée comme à coté de la réalité et sa haute exigence morale parfois incompatible avec les taches qu'elle s'étaient données, elle a voulu être du monde ouvrier mais elle restait une philosophe en usine, avec peu de sens pratique, elle fait partie de ces êtres moraux qui vous tirent vers le haut mais qui sont loin du quotidien j'ai lu son livre "la grace et la pesanteur", ses notes mystiques sont-elles faites pour le lecteur que j'ai été? Je n'ai lu que quelques passages, c'est loin d'être une philosophe pragmatique, elle est plus dans les idées même quand il s'agit de choses politiques

[Tyi]

j'ai toujours été fasciné par Simone Weill une intellectuelle qui essayait de faire coller ses idées à la réalité mais comme tous les grands penseurs je l'ai toujours pensée comme à coté de la réalité et sa haute exigence morale parfois incompatible avec les taches qu'elle s'étaient données, elle a voulu être du monde ouvrier mais elle restait une philosophe en usine, avec peu de sens pratique, elle fait partie de ces êtres moraux qui vous tirent vers le haut mais qui sont loin du quotidien j'ai lu son livre "la grace et la pesanteur", ses notes mystiques sont-elles faites pour le lecteur que j'ai été? Je n'ai lu que quelques passages, c'est loin d'être une philosophe pragmatique, elle est plus dans les idées même quand il s'agit de choses politiques

J'ai également été toujours fascinée par cette philosophe hors norme. cet esprit éveillé. Ce ne sont pas tant ses écrits politiques qui m'attirent (l'expérimentation directe empêche tout lyrisme dans le ton ) mais plutôt ses retours de lectures de textes sacrés judéo-chrétiens, grecs, indoux...
J'y retrouve toute la force, la ferveur et presque la fièvre des mots.
Excessive, intransigeante, obstinée.
Je m'y sens bien.
C'est 'la pesanteur et la grâce'.

Désolée, mais je ne sais pas discourir politique ou morale de la politique. Je ne sais même plus ce que c'est. Cela est très pénible car je devrai voter.

[Silences...]

S'il existait des moniales juives ou des rabbins femmes
je la verrais bien comme une nonne
consacrée aux commentaire du "Livre"
Livre pouvant être beaucoup de choses

[Tyi]

S'il existait des moniales juives ou des rabbins femmes
je la verrais bien comme une nonne
consacrée aux commentaire du "Livre"
Livre pouvant être beaucoup de choses

Oui mais le 'cloître' n'entre pas vraiment dans sa vision du 'Livre' qui comme tu le dis est plusieurs.
Ses commentaires ne sont-ils pas plutôt des points de vue, des axes permettant à chacun une lecture propre.
Plus qu'une nonne, une direction de conscience?

Une bonne journée

J.

[Carla.]

J'aime te lire Juliette. Tes mots réveillent toujours des interrogations, parfois laissées de côté avec le temps ou par lâcheté.

[missix]

Excellente parabole.

Les mécréants dont je suis devraient en prendre le plomb de l'encre qui se fait l'ivraie là où la graine d'espoir est parole divine d'un homme : je t'aime trop pour jouer avec toi et pas assez pour tuer ton espoir.

C'est tout ce que j'ai gardé, je garde et garderai au fond de moi.
Et carbonisée devenir cubes de charbon au milieu de mots lancés, brisés. Engrais remplaçant très bien le fumier quand on n'a pas d'étables sous la main pour faire fleurir le reste du jardin.

Au delà des ans, au delà des jeux qui se font art.
Ce fait rare que l'on appelle croyance, confiance, totale en l'autre.
Inexplicable foi sans laquelle toute amitié, tout amour, toute relation n'est que lettre morte, au-delà des ans, au delà de l'espace, des mots, des essais, des compositions d'oeuvres bancales.

Objets inanimés avez-vous une âme ?

Non. Merci pour ton texte. Il vient à point nommé m'aider à faire mon travail de deuil inter minable.

[Tyi]

Excellente parabole.

Les mécréants dont je suis devraient en prendre le plomb de l'encre qui se fait l'ivraie là où la graine d'espoir est parole divine d'un homme : je t'aime trop pour jouer avec toi et pas assez pour tuer ton espoir.

C'est tout ce que j'ai gardé, je garde et garderai au fond de moi.
Et carbonisée devenir cubes de charbon au milieu de mots lancés, brisés. Engrais remplaçant très bien le fumier quand on n'a pas d'étables sous la main pour faire fleurir le reste du jardin.

Au delà des ans, au delà des jeux qui se font art.
Ce fait rare que l'on appelle croyance, confiance, totale en l'autre.
Inexplicable foi sans laquelle toute amitié, tout amour, toute relation n'est que lettre morte, au-delà des ans, au delà de l'espace, des mots, des essais, des compositions d'oeuvres bancales.

Objets inanimés avez-vous une âme ?

Non. Merci pour ton texte. Il vient à point nommé m'aider à faire mon travail de deuil inter minable.

Missix,

En attendant...


'Parfois prend le miroir
Entre ciel et chambre
Dans ses mains le minime
Soleil terrestre.

Et des choses, des noms
C'est comme si
Les voies, les espérances se rejoignaient
A même rive.

On se prend à rêver
Que les mots ne sont pas
A l'aval de ce fleuve, fleuve de paix,
Trop pour le monde,

Et que parler n'est pas
Trancher l'artère
De l'agneau qui, confiant,
Suit la parole.'
[...]
I de A même Rive - Bonnefoy

Tes mots méritent beaucoup d'attention, permet moi de revenir avec les miens.

Bise

Juliette