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5eme couplet. Fin du 1er acte.


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#1 subalterne

subalterne

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  • TLPsien
  • 45 posts
  • Parcours poétique:Plus d'heures perdues qu'il n'en aurait fallu a quiconque pour atteindre des sommets, sans doute.

Posted 23 December 2005 - 01:07 PM

Et la vérité s’est abattue. Comme un couperet. Comme bien souvent, la corde a cédé par le plus grand des incontournables hasards. Comme un endroit pour le plus strict des instincts de rectitude, la loi des grands nombres a fait son œuvre. Pourquoi ce déchaînement de violences intérieures, alors que ça n’a fait que confirmer ce que ma tête disait depuis tant, contre mon cœur ?



Pourquoi… Voilà, pourquoi. Pour causes et conséquences.


Tout et tous disaient que tu jouais. C’était vrai. Nous nous sommes connu sur le terrain de pratique d’un morbide jeu des âmes, des regards, de la manipulation, ou la force de suggérer, l’illusion étaient nos armes, la victoire sur le-moi-detestable-qu’on-voit-en-l’autre notre objectif. Et Dieu sait à quel point ce moi étais bien l’un en l’autre, image d’un reflet quasi-imperfectible … … Une forme de bras de fer mental… Ou j’avais trouvé en toi un adversaire comme personne avant. Et réciproquement. Pourquoi ce déchaînement de violences intérieures, alors que je sais, même sans me l’admettre, ce qu’il en est depuis toujours ?



C’est historique, rien de plus. Je plaide coupable.


J’ai ressenti de la colère. Une colère terrible, rageuse, transcendant les limites de mon humanité. Je n’ai rien contrôlé. Le barrage ultime de la peur a cédé dans un grondement sourd, me posant, seul et sans accroche, face à cette déferlante de haine féroce.



L’amour ?


Ainsi, tous ces maux que j’ai infligés à d’autres, toutes ces larmes que j’ai provoqué, toutes ces souffrances que j’ai déchaînés, ça ressemblait à cela …Ainsi, j’ai été capable de faire tant et pire, sous l’emprise de toutes les forces dérivées des peurs primales ? Ainsi, c’est ma propre cruauté que je m’inflige aujourd’hui, c’est le lit d’un tumulte destiné à m’emporter que je creuse depuis notre premier regard … Ainsi, j’avais bel et bien une conscience, moins sourde qu’elle n’en avait l’air, réduite au silence tout ce temps contre toute la rage qu’elle mettait à s’exprimer … Que pour mieux la laisser me noyer ainsi, aujourd’hui ?



C’est historique, rien de plus. Tu m’as parlé de ta culpabilité, tu m’as demandé si je voulais t’y plonger au plus profond. Je t’ai répondu que non. Tu n’étais déjà plus si loin, il ne restait qu’à corriger le pronom.


« Ecoute-toi, écoute ton cœur ». C’est bel et bien ce que j’ai fait. Je suis remonté, le plus loin possible, le plus prés possible de la source. Là, il y avait un barrage, énorme ouvrage aux fondations d’argile. Il ne restait qu’à attendre ici. Les flots m’ont emporté. J’ai suffoqué, je me suis écorché à tous les angles offerts par mes coups de pioches, données avec le cœur à l’ouvrage offert par une force qui dépassait parfaitement mon entendement. Ce chemin que j’ai mis tant de temps à tracer, je m’y suis laissé emporter, je l’ai dévalé en quelques secondes … sans autre forme de choix.



C’est historique, rien de plus. « Vous êtes des artistes, tous deux. Votre plus beau bébé est un roman écrit à deux mains ».


Le scénario que j’avais moi-même créé. Le même existe pour toi, de ta main, au versant, et tu es, à ton tour, en train de le remonter. Ou en es-tu, quelles armes as-tu laissé, toi, pour t’empaler toi-même ? Je suppose que tu en es encore loin, puisque tu ne sais cesser de lui infliger ce que j’ai tant infligé à d’autres …De t’infliger à toi-même à travers lui, tu creuses peut-être encore … Rideau, il n’est pas encore temps de te lever. A senestre, la pièce n’est pas finie. Préparez le salut, acteurs. Vous avez bien mauvaise mine, et ce n'est que la fin du premier acte. Allez donc vous rafraichir à cette source, juste là...



Ca n’a rien d’historique. C’est humain.


Et la vérité s’est abattue. Comme un couperet. Quand ta barrière sera à son tour emportée, restera deux rivières paisibles, prenant naissance à la même source, s’écoulant de part et d’autre de la même montagne, que l’on a créé toi et moi. De l’eau naît la vie. Tout ce qu’on y a brûlé autour n’en a rendu la terre que plus fertile.



Ce n’est pas la vérité qui s’est abattue. Rien qu’un simple fait. Tu m’as trahi, de la plus cruelle des façons qui soient. Je n’ai rien à te pardonner. T’en vouloir, pourquoi ? C’était la manière dont j’avais décidé que tu tuerais mon mal. Ce sera plus doux pour toi… Cette lettre est la tienne.



Je t’aime.


#2 subalterne

subalterne

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  • TLPsien
  • 45 posts
  • Parcours poétique:Plus d'heures perdues qu'il n'en aurait fallu a quiconque pour atteindre des sommets, sans doute.

Posted 24 December 2005 - 02:14 AM

"En haut", comme vous dites. Puisque tout ceci n'a d'autre dessein que ce seul sommet, ne m'en voulez guère ...




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