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Gulliver

Member Since 31 Oct 2006
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C’est Une Autre Vie, Jeune Encore...

17 November 2006 - 03:27 PM

C’est une autre vie, jeune encore.
C’est un autre fruit, juteux, léger.
Nue, agile,
dans un grand théâtre de formes,
toujours la même scène
jamais répétée.
            Ce n’est pas une idée,
c’est peut-être un prélude,
profil angélique,
une rare lueur dans les arbustes.
Pommes d’Adam, psalmodie, or dans les nuages,
doux évanouissement qui laisse des traces.
Maintenant je la respire,
bois ou limbes,
je tombe amoureux
sur ses épaules, passé innocent,
peut-être Chardin, Watteau, Boucher...

Carlos Barbarito
http://d-sites.net/barbarito
http://carlosbarbarito.lalupe.com

Insecta

17 November 2006 - 03:23 PM

Au sol, dans l’air,
au bord des fissures,
dans les branches des arbres.
Solitaires, en colonies, légers,
lourds. Ils attendrissent ce qui est dur
avec leur suc ou ils le trouent,
même dans le noir de la nuit
ils voient les lignes invisibles des pétales.
Ils se frottents les ailes, raclent leurs pattes postérieures,
chantent, captent ce chant
de très loin.
Ils volent, ils courrent, ils sautent,
ils disparaissent dans le sable,
marchent sur les eaux des lacs,
patinent, s’accouplent en plein vol, deux à deux,
les uns avec les autres en essaim abondant.
Comme nous, ils semblent
être partout,
ils laissent penser que rien ne leur est étranger,
que tout leur appartient.
mais, comme nous,
ils ne peuvent respirer dans l’eau
et le feu finit par les détruire.

Carlos Barbarito
http://d-sites.net/barbarito
http://carlosbarbarito.lalupe.com

C’est L’eau Que J’accuse, Le Nu...

15 November 2006 - 01:40 PM

C’est l’eau que j’accuse, le nu,
le pied enfoui,
la fumée qui s’estompe au loin presque dans la mort.  
Qui a ceint le jardin,
qui a possédé jusqu’à réduire en cendres
ce qui était censé couler,
se transfigurer, parler en langues ?
Chaque animal, diurne et nocturne,
prend conscience de la fragilité du désir,
de la puissance de la peste,
de l’inutilité de se laver
dans des gîtes édifiés dans la boue.
Et, impie, dieu retentit, poussière.

Carlos Barbarito
http://d-sites.net/barbarito

Cendres De Midi...

15 November 2006 - 01:37 PM

Cendres de midi,
une possibilité incertaine sous
un calcul erroné.
L’assise du seul pont lâche.
Il reste une pierre,
un objet en ferraille écrasé,
une brique moisie
sur laquelle copulent les mouches.
Le pont cède, il tombe
vers la nuit,
le gros filet dans lequel nous sommes tous des poissons
plats, à peine fluorescents.
Fruits vides du crépuscule,
Pourquoi ne pas être le hasard du sang,
l’empreinte cryptée de la lumière
sur un papier léger et sensible ?
La pitié brûle en son propre sein.
La mémoire s’embrase dans une place en pierre.  
Une porte s’ouvre mais personne n’entre.
L’écho se méfie de l’ombre.


Carlos Barbarito
http://d-sites.net/barbarito

Il Goutte, Perfore Le Silence...

14 November 2006 - 02:23 PM

Il goutte, perfore le silence.
Le robinet qui laisse tomber une goutte, seulement une
à la fois, et à chaque goutte
s'ajoute à l'angoisse une nouvelle portion d'angoisse
à qui, insomniaque, écoute.
Cela, et non les autres choses dont parlent
les Ecritures, m'a toujours semblé
l'Enfer.

Carlos Barbarito
http://d-sites.net/barbarito