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roxan

Member Since 18 Oct 2006
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Topics I've Started

Comme Le Faiseur De Marionnette

08 November 2006 - 04:37 PM

Gepetto n’eut plus de peine, poême,
Que celle de ton père crayonnant,
Bravant mille mots, mille problèmes,
Pour t’embellir mon cher enfant,

De pieds en tête, de coq en pâte,
J’usais d’esprit et de tournures,
M’usant la foi misant ma râte,
A te voir luir de mes parures,

- « Petit, Patience et Perséverance furent tes marraines,
Pourrait-on voir plus beau baptême ? » -

Je vis tes jambes au bout d’une heure,
Mon verbe les fit frêles mais légères,
De jolies quilles pour fuir de peur.
Des gambettes à filer l’air !

Puis vînt le ventre, le torse, la gorge,
Un mot de çi, une rime de ça,
Ma ferronnerie usant de la forge,
La prose jamais ne marqua le pas,

Tes bras poussèrent en vifs éclairs,
Agiles et sveltes pleins de finesse,
Pour me serrer moi ton bon père,
Ces jours où s’enfuiera la liesse,

Et du coin d’une strophe, ta tête jaillie,
Magnifique pomme aux dardantes prunelles,
Des joues comme des brioches chéries,
Des moues qui me rendaient du miel ,

Mon fils, mon enfant, mon cœur,
Lève toi ! galope! fais le bambin !
Sème mon âme au vent du bonheur !
Envolons-nous main dans la main !

Volons par ces vallées de lettres,
Au dessus de ces monts emphrasés,
Rions aux strophes qui semblent paîtrent,
Dans les herbages de leur dictée.

Seconde

08 November 2006 - 03:28 PM

Seconde,
Ma seconde,
Paillette temporelle,
Féconde,
Féconde,

Accordez-moi,
L’interstice durée,
Le temps d’en dessiner,
La courbe qui décroit,
Décroit,

Vers quoi,
Vers la…

La seconde
Ma Seconde,
Trait fuyant,
Telle l’onde,
Telle l’onde.

Qui expire là
Naissante à peine,
Disparaissant de la scène,
Filant vers son trépas,
Trépas,

Peut-être pas,
Peut-être pas…

Ces Matins Là

03 November 2006 - 09:25 PM

Ces matins là,
Un doux parfum de renaissance,
Flotte dans ces fraîches travées,
Il vous confère toute cette aisance,
Qui vous transporte d’un pas léger,

Ces matins là,
La vigueur vous monte au corps,
Cette sève électrisante a la poignée,
De ces moments qui nous rendent fort,
Qui sonnent le cœur en bonnes cognées,

Ces matins là,
Les couleurs de l’air vous ravissent,
Il pleut de la lumière à gros rayons,
Sur nos verts prés à l’herbe si lisse,
Sur nos campagnes, sur nos maisons,

Ces matins là,
Il nous revient en bouffées de bonheur,
Adossés à l’ombre de notre marronnier,
Les rires, les peines, les chants, les pleurs,
Ces petits plaisirs de notre passé,

En ces matins là…
Rien n’étaient plus précieux que ces fleurs,
Qui percaient en jaune dardant ce gras gazon,
Et le noisette, ma douce, de tes yeux rieurs,
A cette époque, ma Belle, j’arborais ton blazon !

Alors ce matins là,
Malgré ce léger givre dans nos cheveux,
Jamais la pâquerette n’illuminera autant,
Que te coiffant, mon ovale si précieux,
Ce matins là au creux de nos champs

Les Forçats Du Boyau

29 October 2006 - 08:16 AM

Dès que le grateux joue d’son banjo,
Il trouve toujours dans l’assistance,
Quelques bonnes âmes pour un sanglot,
Grattes, grattes, prends ta pitence,

Joues du boyau, joues du boyau,

Et notre boucher sur son billot,
De son cochon fendant la panse,
Pour le chaland rien n’est trop beau
Coupe, coupe, prends ta pitence,

Joues du boyau, joues du boyau,

Et nos Connors, nos McEnroe,
Pour q’leurs passings refilent la transe,
Se r’fileraient presque des coups d’rateaux,
Cogne, cogne, prends ta pitence,

Joues du boyau, joues du boyau


V’la qu’l’assassin en beau salaud,
Tente sa loterie, son jour de chance,
Pointe l’égarée de son couteau,
Tranche, tranche, gagne ta potence,

Joues du boyau, joues du boyau.
Joues du boyau, joues du boyau.

Mon Littoral

22 October 2006 - 09:20 AM

Quand cela me monte à l'âme,
Mes landes écheveulées,
ont ce côté sulfuré,
Suitantes dans l'air,
De biens tristes vers,

Mon patelot d'échalas,
Traine au souvenir de toi,
Ma tignasse saline,
Flottante aux abîmes,

Et le spleen me noit l'azur...

Quand cela me monte à l'âme,
Qu'importe la pluie glacée,
Et ces horizons aciers,
Il flottte dans l'air,
Les basques de la misère.