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#356218 Comme Le Faiseur De Marionnette

Posted by roxan on 08 November 2006 - 04:37 PM in Le petit salon...

Gepetto n’eut plus de peine, poême,
Que celle de ton père crayonnant,
Bravant mille mots, mille problèmes,
Pour t’embellir mon cher enfant,

De pieds en tête, de coq en pâte,
J’usais d’esprit et de tournures,
M’usant la foi misant ma râte,
A te voir luir de mes parures,

- « Petit, Patience et Perséverance furent tes marraines,
Pourrait-on voir plus beau baptême ? » -

Je vis tes jambes au bout d’une heure,
Mon verbe les fit frêles mais légères,
De jolies quilles pour fuir de peur.
Des gambettes à filer l’air !

Puis vînt le ventre, le torse, la gorge,
Un mot de çi, une rime de ça,
Ma ferronnerie usant de la forge,
La prose jamais ne marqua le pas,

Tes bras poussèrent en vifs éclairs,
Agiles et sveltes pleins de finesse,
Pour me serrer moi ton bon père,
Ces jours où s’enfuiera la liesse,

Et du coin d’une strophe, ta tête jaillie,
Magnifique pomme aux dardantes prunelles,
Des joues comme des brioches chéries,
Des moues qui me rendaient du miel ,

Mon fils, mon enfant, mon cœur,
Lève toi ! galope! fais le bambin !
Sème mon âme au vent du bonheur !
Envolons-nous main dans la main !

Volons par ces vallées de lettres,
Au dessus de ces monts emphrasés,
Rions aux strophes qui semblent paîtrent,
Dans les herbages de leur dictée.



#356193 Seconde

Posted by roxan on 08 November 2006 - 03:28 PM in Le petit salon...

Seconde,
Ma seconde,
Paillette temporelle,
Féconde,
Féconde,

Accordez-moi,
L’interstice durée,
Le temps d’en dessiner,
La courbe qui décroit,
Décroit,

Vers quoi,
Vers la…

La seconde
Ma Seconde,
Trait fuyant,
Telle l’onde,
Telle l’onde.

Qui expire là
Naissante à peine,
Disparaissant de la scène,
Filant vers son trépas,
Trépas,

Peut-être pas,
Peut-être pas…



#355290 Ces Matins Là

Posted by roxan on 03 November 2006 - 09:25 PM in Le petit salon...

Ces matins là,
Un doux parfum de renaissance,
Flotte dans ces fraîches travées,
Il vous confère toute cette aisance,
Qui vous transporte d’un pas léger,

Ces matins là,
La vigueur vous monte au corps,
Cette sève électrisante a la poignée,
De ces moments qui nous rendent fort,
Qui sonnent le cœur en bonnes cognées,

Ces matins là,
Les couleurs de l’air vous ravissent,
Il pleut de la lumière à gros rayons,
Sur nos verts prés à l’herbe si lisse,
Sur nos campagnes, sur nos maisons,

Ces matins là,
Il nous revient en bouffées de bonheur,
Adossés à l’ombre de notre marronnier,
Les rires, les peines, les chants, les pleurs,
Ces petits plaisirs de notre passé,

En ces matins là…
Rien n’étaient plus précieux que ces fleurs,
Qui percaient en jaune dardant ce gras gazon,
Et le noisette, ma douce, de tes yeux rieurs,
A cette époque, ma Belle, j’arborais ton blazon !

Alors ce matins là,
Malgré ce léger givre dans nos cheveux,
Jamais la pâquerette n’illuminera autant,
Que te coiffant, mon ovale si précieux,
Ce matins là au creux de nos champs



#354282 Les Forçats Du Boyau

Posted by roxan on 29 October 2006 - 08:16 AM in Chansonniers

Dès que le grateux joue d’son banjo,
Il trouve toujours dans l’assistance,
Quelques bonnes âmes pour un sanglot,
Grattes, grattes, prends ta pitence,

Joues du boyau, joues du boyau,

Et notre boucher sur son billot,
De son cochon fendant la panse,
Pour le chaland rien n’est trop beau
Coupe, coupe, prends ta pitence,

Joues du boyau, joues du boyau,

Et nos Connors, nos McEnroe,
Pour q’leurs passings refilent la transe,
Se r’fileraient presque des coups d’rateaux,
Cogne, cogne, prends ta pitence,

Joues du boyau, joues du boyau


V’la qu’l’assassin en beau salaud,
Tente sa loterie, son jour de chance,
Pointe l’égarée de son couteau,
Tranche, tranche, gagne ta potence,

Joues du boyau, joues du boyau.
Joues du boyau, joues du boyau.



#353040 Mon Littoral

Posted by roxan on 22 October 2006 - 09:20 AM in Le petit salon...

Quand cela me monte à l'âme,
Mes landes écheveulées,
ont ce côté sulfuré,
Suitantes dans l'air,
De biens tristes vers,

Mon patelot d'échalas,
Traine au souvenir de toi,
Ma tignasse saline,
Flottante aux abîmes,

Et le spleen me noit l'azur...

Quand cela me monte à l'âme,
Qu'importe la pluie glacée,
Et ces horizons aciers,
Il flottte dans l'air,
Les basques de la misère.



#352948 Vision D'ernst

Posted by roxan on 21 October 2006 - 03:35 PM in Le petit salon...

Le mulâtre eut tort...,sa caboche,
Casbetan poussif, fut "figue" au brasier,
Le paladin fut mis au carreau par l'ornière,
Sa panacée, sanguine, aux rênes saillantes,

Palombe moribonde des feuillus magnifiques,
Son sarment miroitant épouillait la toile,
Ces préludes ribaudes aux lumineuses carrières,
Et dont la lyre falacieuse ondulait au levant,

Ce pître au songe à la bile tiède,
Ce fêlon au pagne usé et cassant,
Ses frêles pylônes cornus naissant du magmat,
Rendaient à sa clique cette mine carmin.



#352947 Que Nos Mères Veillent

Posted by roxan on 21 October 2006 - 03:33 PM in Chansonniers

Des airs posthumes et des chimères,
Et les petits gars qui manquent aux mères,
Le maréchal te dédiera son étoile,

Gentil soldat reste dans ta toile,

Pour une parcelle, pour un drapeau,
« Qu’ils étaient fiers ! » nos petits marmots,
De partir là-bas faire la guerre,

Gentil soldat reste donc sous terre,

Les ministères, les ambassades,
Avec l’ennemi font l’embrassade,
Ta pauvre mère en pleure des flots,

Gentil soldat reste donc carro,

Ton carré d’herbe, ton monticule,
Pour épitaphe ton matricule,
Coûte pas bien cher à ces salauds,

Gentil soldat crie donc haro !

Ta mère, et ses pots de fleurs,
A chaque visite ces bouquets de pleurs,
Pour toi ces quelques chrysanthèmes,

Gentil soldat cache donc ta peine,



#352945 Un Son D'elle

Posted by roxan on 21 October 2006 - 03:05 PM in Le petit salon...

Pour un mot de rien, un son d’elle,
Je ferais fleurir en ribambelle,
Les asterix célestes, les galactées,
Du velour moiré de mes nuits d’été,

Pour un mot de rien, un son d’elle,
Mes cavatines auront Demoiselle !
La fraîcheur safranée des bouquets,
Que leur coupe sifflante au pré, défait,

Pour un mot de rien, un son d’elle,
Mes inéffables empires, pour ma belle,
Mes châteaux en Espagne, mes duchés,
Et ce cœur que vous userez à souhait !

Qu’importe les affres, les doutes et ces déserts,
Et ces airs de glace à votre boutonnière,
Si j’ai l’espoir un jour d’avoir mon tout,
Ce mot de rien, ce son de vous



#352940 L'ami Pierrot

Posted by roxan on 21 October 2006 - 02:32 PM in Le petit salon...

Roi des bistrots, prince des canivaux,
A, sans ses « coups », l’air étriqué,
Le vague à l’âme sur son front perlé,
La bouche clouée, mise au poteau,

Ses médecines à lui, lui recommandent,
Les visites journalières au « saint barreau »,
Celui à qui les boivrots se pendent,
Quand la valse des « ballons » sonnent le k-o,

Quand la vinasse, les tort-boyaux,
Allume ses mirettes telles des flammèches,
« L’ardoise y va, Vade la dèche ! »,
Et v’la le pierrot dans son argot,

Et il accroche à coups de jactante,
Des rires à son armée sinistre,
Aux gargarismes qu’il administre,
Les corps secoués dessinent la pente,

A l’heure du glaviot, il sonne le glas,
La bouche s’emballe, l’œil s’évapore,
V’la qu’aux cols blancs il crache des « porcs !»,
Et moque le taulier d’afficher « froid »,

Puis quand sa manche le tire dehors,
Ou que son col lui donne le gibet,
Ses guibolles lui giguent l’Armor,
Et ses relents doublent son gilet,

Nuit magique, tes haleines fraîches ont ce substrat romané…

Là les bancs publics ont ce moelleux,
Des édredons de son enfance passée,
Les squares donnant tout la tranquillité,
Qui rendent les marchands de sable heureux,

C’est dans ses moments que Colombine,
De la lune descendant par un mince fil,
A sa promesse d’un baiser sur ses cils,
Lui peint au bonheur de belles mines,

Et la nuit embarbée dans ses challes nuageux,
Veille l’ivrogne dormant, jouant du larigot,
Macérant, dans le rogomme et l’apéro,
Et dont les songes le rendent heureux