TO AQABARAMAZOV
#1
Posted 18 November 2005 - 09:59 PM
J’ai le sang bleu des coups qu’a enduré ma race
J’ai le regard oblique et scrutateur
Des nains enchaînés à leur forge
Ployant sous les triques
Traqués jusque dans les caves
Quand au-dessus trinquent les tyrans
Sous les lambris indécents
De Paris
Je suis un barbare
Urbain
J’ai soif de sang humain
Le soir pour inspirer mes mains
J’embrase les cités
Pour que Néron rimaille
A Matignon
Pendant que les Borgia descendent l’Elysée
Plus pétés que des bûcherons
Je suis un barbare
Venu de terre lointaine
J’ai la faim de vos ventres
Nul espoir ne me pousse
Mes sources sont taries et ma peau se craquelle
Je me réveille les nuits hurlant des hélicoptères en pointillés
Nuits vert-de-gris
D’outre béton j’envie vos rives
Je rêve cannibale
De me vautrer dans vos panses
Trop pleines de mes vies dévorées
Je suis un barbare
Un rebut une racaille
Mes gênes doivent bien être maudits
Pour n’avoir pas même entrevu le perron d’un ministère
Alors le monde !
Je ne le visite pas
Je l’éprouve
Je me fous des autres
Mon ventre crie famine
Mon corps est couvert de vermine
Mon cœur est comme rongé par la rage des loups
Je suis un fugitif devant vos ombres
Un étranger en des terres toujours étrangères
La peste hante toutes les commandes
Et trie les globules
Les derniers des derniers hommes couvrent d’injures la foule avide de chair crue
La racaille parvenue à la chefferie milicienne bombine orgueilleuse
Et contemple satisfaite son masque livide dans les glaces démesurées des monuments de la République violée
Elle ne parle plus
Elle rafle
Et s’endort enivrée rêvant ses rêves sadiques d’Etat policier
Les banlieues brûlent comme le Reichstag
Et leurs fumées
Défilent vent debout sous les hourras de la foule
N’ayant plus d’yeux que pour son Guide de pacotille au regard gorgé de haine et d’ambition perverse
Si c’est un homme
Je veux être un barbare
Celui-là
Portait le prénom du dernier Tsar
Il s’appelait
Cœur de boue
Benjamin Menasce
#2
Posted 18 November 2005 - 10:05 PM
pour le sinistre de la police
tu es trop bon
prurit moëlleux des édifices
enfoncement
renfoncement
règles rabattues enfoirure dorée
saint frusquin à matraque
et j'en lasse
misérable foire qui se fige
voilà
salut & fraternité, benjamin
Edited by vallée, 18 November 2005 - 10:06 PM.
#3
Posted 18 November 2005 - 10:30 PM
Fraternellement
Martine
#4
Posted 18 November 2005 - 10:35 PM
Fraternellement
Martine
Au pire quelqu'un lui fera un copier/coller
Mais même ça, ne le fera pas décoller ( de sa connerie...)
Amitiés Oliv.
#5
Posted 18 November 2005 - 11:17 PM
#6
Posted 19 November 2005 - 06:22 AM
(je ne pense pas que ce soit la faim qui tenaille ces "barbares")
Difficile de faire des généralités, des amalgames.
Les poètes, les intellectuels, mettent dans la bouche de ceux qui ne s'expriment pas (ou qui ne savent s'exprimer que par la violence) des mots qui ne viendraient pas, ou ne viendraient pas ainsi ; mais c'est un biais on le sait, biais politique aussi, quelque part...
Mais pour la description du fossé entre eux et les énarques polis, ce qu'on appelle le phénomène d'aliénation culturelle, oui c'est bien écrit, c'est poétique et joli ; de la poésie du XXIème siècle comme peu savent et sauraient écrire.
Quant à l'autre arriviste, nazillon politiquement correct, faussement populiste, démago enragé, il ne mérite pas une dédicace en effet ; son esprit étroit, forgé dans les écoles de politocrates faits au moule, ne comprendrait pas un vers de ce poème, ni sa beauté.
Mr Propre n'aime que son carrelage impeccable de Neuilly...
Amicalement
Christophe
#7
Posted 19 November 2005 - 07:12 AM
La posture "Zola" n'est pas donnée à tout le monde.Surtout que:
La racaille parvenue à la chefferie milicienne bombine orgueilleuse
Et contemple satisfaite son masque livide dans les glaces démesurées des monuments de la République violée
#8
Posted 19 November 2005 - 12:14 PM
Rien à foutre de Zola. Je n'aime pas le rap.
J'emmerde l'air du temps et la mode. Si la langue vous dérange, vous n'avez qu'à grogner. Ce n'est pas une étude de sociologie à la con, mais un poème.
Je ne met rien dans la bouche de personne et n'ai pas besoin de prouver quoi que ce soit ni d'où je viens. Je ne cherche pas le réalisme. Quant à la comparaison avec De Villepin, je laisse juge ceux savent lire, et aux autres le bruit et la fureur. En apprenant à parler, on apprend à penser.
#9
Posted 19 November 2005 - 07:11 PM
#10
Posted 19 November 2005 - 08:07 PM
#11
Posted 19 November 2005 - 08:15 PM
Un pauvre gars d'autre fois
#12
Posted 20 November 2005 - 06:05 PM
#13
Posted 22 November 2005 - 08:57 AM
#14
Posted 22 November 2005 - 09:23 AM
Nous sommes tous des lâches.
#15
Posted 22 November 2005 - 11:08 AM
On dirait le texte d'une BD qui traiterait de l'apocalypse, de la fin du monde moderne.
Un poème est un poème, c'est de l'art et qu'importe s'il met dans des bouches des mots qu'elles ne prononceraient pas, qu'elles ne sauraient pas exprimer, ou qui n'auraient pas forcément envie de dire ça. C'est évidemment enjoliver, mettre en mots ce qui ne sait s'exprimer que par la violence (ce qui est évidemment dramatique...)
Est-ce que Pablo Neruda a vécu ce que vivait le monde ouvrier quand il a écrit les Odes Elémentaires ?
C'est une fiction inspirée par la réalité, une réalité, celle qu'on perçoit en regardant les images, sur l'écran ou dans la rue, celle qu'on entend ou croit entendre à travers des mots jetés, crachés, celle qu'on devine, qu'on imagine être vraie.
Mais quelle est la vérité ? Et qui peut prétendre la connaître ? Existe-t-elle vraiment...?
Je ne crois pas qu'il existe une vérité ; il y a des vérités, comme de multiples facettes, multiples comme sont les êtres qui vivent, ici ou là-bas...
Il faut prendre ce texte pour ce qu'il est : un poème inspiré, de l'art, reflet de la perception du poète.
Amicalement et poétiquement vôtre
Christophe
#16
Posted 22 November 2005 - 01:43 PM
je veux que l'on prenne mon cynisme pour une rupture de la langue de bois
je fricote avec LVMH et vous me ferez confiance
je tuerai le travail
et vous serez sans effort
#17
Posted 22 November 2005 - 07:01 PM
#18
Posted 22 November 2005 - 09:36 PM
NH
#19
Posted 23 November 2005 - 10:47 AM
non il ne me plait pas
j'intitule même ce poème le cahier des charges du haut-mal
#20
Posted 23 November 2005 - 05:45 PM
ciao
#21
Posted 03 December 2005 - 12:59 AM
#22
Posted 09 December 2005 - 12:43 AM
"les banlieues brulent comme le reichstag". NON!
Serge
#23
Posted 09 December 2005 - 01:58 AM
Luttons ?
Ecrit que sans doute j'aurais aimé écrire !
Dune
#24
Posted 10 December 2005 - 07:37 PM
"les banlieues brulent comme le reichstag". NON!
et pourtant, demande à Nicolas... il comprendra... les RG aussi...
merci à tous...
#25
Posted 10 December 2005 - 08:58 PM
Ne crache pas sur Zola, il t'aurait aimé, je crois bien !
Ton poème va plaire à kerfon-le-faf !!!
Edited by Alain31, 10 December 2005 - 09:00 PM.
#26
Posted 11 December 2005 - 11:15 AM
#27
Posted 11 December 2005 - 11:22 AM
Tu places tout idéalement, c'est fort
Et reconnaissable.
Peace.
#28
Posted 11 December 2005 - 11:36 AM
Il est volontaire et fort...
Amitiés Oliv.
#29
Posted 12 December 2005 - 01:05 AM
et necessaire avant qu'ils ne brulent de nouveau les livres. ils les mettent deja sous cellophane, ou les font retirer de la vente quand ils racontent les turpitudes de ceux qui briguent le pouvoir absolu du premier ss de France.
#30
Posted 12 December 2005 - 02:25 AM
Luttons ?
Ecrit que sans doute j'aurais aimé écrire !
Dune
Idem pour mour moi.
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