5 replies to this topic

[Blackjack]

SONNET LIBERTIN

Il sentait son coeur battre au rythme de la pierre
Et l'exil de la chair monter au petit jour
Son esprit exhalait une haleine d'hiver
Ivre de voeux amers et de débris d'amour

Venise s'embrumait Venise se troublait
Sous l'étrange reflet d'un vague vague à l'âme
De la cendre de larme et d'un dernier regret
Que l'aube charriait dans son regard infâme

Il entendit longtemps l'écho des pas perdus
Ruisseler en lui les longs appels inconnus
Et frissonner sous son masque embué d'aurore

Et des manteaux de brumes, brouillards bruissants
Tordaient leurs plis profonds comme un vol de condors :
Don Juan gravissait l'Escalier des Géants


(13.1.86)

Note : ce poème est le second poème du Tryptique Vénitien inclus dans mon premier recueil "Indécisions" composé en 1986. Hier j'ai publié sur ce même site "Brumes à Venise", premier poème du Tryptique. Je publierai le troisième demain. Le Tryptique a été composé lors de mon premier voyage à Venise.

[lacape]

bonjour !
super ton poème, j'ai aimé !
amitié

[Deirdre]

excellent, ce sonnet!
Bienvenue sur TLP!

un petit bémol concernant ce vers
Ruisseler en lui les longs appels inconnus qui selon les règles de la prosodie classique compte trop de pieds. Je ne suis pas une adepte inconditionnelle de la prosodie classique, note, mais à l'oreille, il me plait quand même moins que les autres.

Amitiés

[Marygrange]

C'est un très beau poème où Venise est exprimée sous tous ces charmes mystérieux, quoique je ne la connaisse pas... J'ai hâte de lire les autres poèmes du Tryptique.

Bienvenue aussi de ma part

Cependant, et là je m'adresse à Deirdre, je ne vois pas en quoi le vers que tu cites ait des pieds de trop. Voilà comment je les compte les pieds (peut-être pas façon classique, mais...) :

Rui/sse/ler/ en/ lui/ les/ longs/ ap/pels/ in/con/nus= 12, non?... Je ne trouve pas qu'il faille y mettre des diérèses aux syllabes "Rui" et "lui". Mais bon, je peux me tromper.


Amitiés,
Béa

[Igor]

Venise porte la magie des mystérieux,
Ceux des canaux, des portes rougies et des cieux,
Venise ici, merci Blackjack, merci gracieux,
Venise sublime, on y braque les yeux

Bien à toi.

Igor

[Blackjack]

Merci pour vos appréciations.
J'ai ouvert un blog sur lequel je place tous les poèmes que je publie ici. Vous pourrez ainsi les relire si bon vous chante.
Je vais publier dans les minutes qui suivent le troisième - mon préféré mais c'est très personnel-