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D'où es-tu ?


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3 replies to this topic

#1 subalterne

subalterne

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  • TLPsien
  • 45 posts
  • Parcours poétique:Plus d'heures perdues qu'il n'en aurait fallu a quiconque pour atteindre des sommets, sans doute.

Posted 03 January 2006 - 08:40 PM

C’est demander le nom de la maladie, comme s’il était plus important que celui de son remède.

« D’où es-tu ? »

Il aurait sans doute mieux valu que la réponse ne vienne de nulle part … que de là, où on ne l’attendait pas. Qui lui aurait imaginé ce genre de propos, ce genre d’irruption aussi spontanée qu’impudique, à lui, qui avais passé une bonne partie de sa vie à désapprendre le prix de la vie au profit de ce qui n’existait que d’irréel, qui fuyait devant tout ce qui n’était pas assez mécanique et classifié pour pouvoir être qualifié de concret ?

« Il est d’ici et d’ailleurs, de partout et de nulle part … Si on ne savait ou se trouve son cœur, on ignorerait même sans doute qu’il est quelque part ».


Et ce sourire satisfait ? Quel état pouvait bien traduire cet air puéril, à la juste mesure entre la suffisance et la veille attentive du politicien au guet d’une occasion de briller plus encore, au regard de quelque bête de troupeau en quête de quelque réconfort sur le bien-fondé de sa volonté d’y figurer au cœur de liste?

Et le leur. Peur, envie, dégoût ? Le silence juste trop long n’a laissé que trop de place à mes propres déchaînements. Détestables, cruels, archaïques tourments… Ainsi, de quelques fractions de temps sous l’emprise de leurs propres, mais si chaotiques remises en cause …

L’image de ces terres à l’histoire aussi rude que l’image et le sentiment d’appartenance m’était ces derniers temps salutaire s’est imposée, a dansée dans mon cœur et a tiré une révérence si cruelle dans la manière que je n’ai su faire mieux que de vouloir la suivre, hors d’ici, hors du temps. Est-ce bien moi, misérable, à genoux au beau milieu de mon propre néant, qui suis là en train d’implorer, pitoyable, tremblant ?

Terres, je ne l’ignore pas, je ne suis pas votre, vous n’êtes pas miennes … Mais de quelle blessure infligée je dois à présent apprécier, puis par là même subir le coût, pour que l’illusion si salvatrice à mon âme se froisse, que la toile se déchire ainsi, que le tissu parte en lambeau, pour me laisser de nouveau face à ce non espace, à ce vide qui ne laisse place qu’au vide, que vous, votre âme, votre image, dérobiez si bien à ma vue ?


Suis-je plus libre, à présent que le voile est tombé, que je peux retourner de l’autre coté ? Jamais plus, non, cessez de vouloir me faire croire qu’ici se trouve une quelconque liberté !
Maudit espace ! A quoi dont sers-tu, si rien en toi ne peut se fixer ? Sans ombre, sans âme et sans écho, immensité sans reflet … Tu es bien la plus sordide des prisons !

Elle disait « fidèle à toi-même, et à personne d’autre ». Sans comprendre que toi-même, c’était déjà un peu elle…



Et de là, a jailli la formule que j’aurais tant voulu savoir, créer, de moi-même, pour fin pouvoir mettre un mensonge sur un sentiment auquel j’appartenais depuis toujours… Mais à jamais, elle sera venue de là. D’où on ne l’attendait pas.

Implorant, pitoyable. Tremblant. Fébrile.


Puis ce navire, égaré au milieu de cet océan de nul part. Porté à contrevent par les pales d’immenses rames, battant le vide avec une force aussi puissante qu’incertaine, aussi capable qu’hésitante. J’ai parcouru le bâtiment de leur regard. Peur, envie, dégoût … y cherchant désespérément mon propre visage. Pourquoi leurs yeux me ramènent-ils une image aussi brouillée que les miens ?

Le navire appartient à son port, le marin appartient-il à sa terre natale, à la femme qui y attend son retour ? Aux simples plaisirs de la prochaine escale ? Le découvreur à la terre promise qu’il atteindra, bientôt ? Ou seulement à la gloire qu’elle lui apportera ?


J’entrevois l’infini, par cette minuscule lucarne. Je sens l’acre puanteur de ma propre sueur, de ma propre douleur. Je ne sais pas si cette toux qui jure la mort est la mienne. Ici, personne ne nomme la maladie, ni son remède. Rien, rien que l’obscurité à portée de bras. J’aperçois, par une grille au dessus de moi … Le pavillon. Sous cet angle, à cette distance, je ne peux en saisir ni le symbole, ni la couleur. Le pavillon qui flotte et bat le vide, s’élève et danse aux vents … contre lesquels je rame.


Ce navire n’est pas mien. Ce pavillon ne représente rien pour moi. Ici et pour cela, je ne suis ni navire, ni marin … Rien. Rien qu’un anonyme galérien.


#2 subalterne

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  • TLPsien
  • 45 posts
  • Parcours poétique:Plus d'heures perdues qu'il n'en aurait fallu a quiconque pour atteindre des sommets, sans doute.

Posted 04 January 2006 - 11:33 AM

Là haut ....

Celle-ci n'y tient pas ?

#3 Deirdre

Deirdre

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  • TLPsien
  • 1,592 posts
  • Location:France

Posted 04 January 2006 - 12:43 PM

de belles envolées et une belle construction.
un peu long et décousu, pour moi, vers la fin, mais ça tradut bien un sentiment de futilité et de non-appartenance...
Tu as choisi un pseudo plutôt maso, dis donc.

#4 subalterne

subalterne

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  • TLPsien
  • 45 posts
  • Parcours poétique:Plus d'heures perdues qu'il n'en aurait fallu a quiconque pour atteindre des sommets, sans doute.

Posted 04 January 2006 - 01:54 PM

Citation (Deirdre @ Jan 4 2006, 12:43 PM) <{POST_SNAPBACK}>
de belles envolées et une belle construction.
un peu long et décousu, pour moi, vers la fin, mais ça tradut bien un sentiment de futilité et de non-appartenance...
Tu as choisi un pseudo plutôt maso, dis donc.

merci Deirdre. maso? on me l'avais encore qualifié comme ça... non, je ne vois pas. peu importe merci pour ton commentaire smile.gif




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