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[Coycott]

Comme un lieu commun,
l'Himalya est la terre du vertige.

A contempler ce panorama, nous avions de
violentes montées d'adrénalyne.

Comme les passagers clandestins et
involontaires d'un grand 8 démentiel.

Certains d'entre nous étaient au bord
de l'évanouissement.
D'autres en avaient presque la nausée.

Si nous nous avions vomi, nous aurions fait
de grandes flaques de lumière.
Mais içi, tout n'était déjà que
clarté.
Nous gardâmes donc nos soleils
pour nous-mêmes au péril de nos âmes.

Nous étions le siège de mille développements
mordorés, mille gonflements chimériques enflaient
cahotiquement en nous tel l'échos d'un cheval
invisible qui s'approche au galop.

Devant, l'infini s'étalait comme une huile,
juste à portée.

Erosion instantanée, laissant nos yeux tels
deux trous béants, lisses, nets et sans bavure,
l'immensité s'y engouffrait sauvagement.

Le paysage que nous contemplions n'était rien
de moins que le papier peint de la chambre à coucher
de Dieu, gorgé de L.S.D. et qu'un monstrueux
malentendu aurait déposé sur nos rétines et
non sur nos langues.

Himalya, quand l'oeil et le monde se mesurent.