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Acte Manqué (5) : Abstraction...


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2 replies to this topic

#1 Olivannecy

Olivannecy

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  • TLPsien
  • 687 posts

Posted 18 April 2006 - 06:40 PM

Acte manqué (5) : ABSTRACTION…


- SUIVANT !!!

Le décor reprend ses droits…


- (Franchement, tondre ma pelouse, faudrait être fou, en plus avec tous ces arbres…)

- Bonsoir Monsieur.
- Euh ! oui… Bonsoir, M.Dumaine.
- Exactement. C'est vraiment charmant ici. Que de senteurs en ce lieu. C'est un ravissement
pour la vue et l'odorat. Ceci me rappelle les fragrances du parc de ma grand-tante Daphné. J'y
passais souvent mes dimanches étant jeunot. Mes parents étaient de grands voyageurs, voyez-
vous, et mes week-ends se passaient ainsi, emprunts de découvertes de cette noble nature et
de ma cousine Berthe.
- Berthe ? Je croyais que…
- C'est une rime, cher ami. J'aime de temps à autre m'exprimer tel en Shakespeare, dans de
tendres rimes à tirer dont la nature m'inspire. Vous savez autant que moi que je n'ai jamais eu
de cousine…

- ( Bon sang, mais qu'es-ce que j'ai fait au bon Dieu pour… Oups ! Excusez-moi…) M.Dumaine,
voudriez-vous avoir l'obligeance de me prêter attention un instant ?
- Mais, je suis tout ouie. Vous n'auriez pas un endroit où se poser pour profiter pleinement de ce
cadre somptueux ?
- Si, là ! -dit-il succinctement en pointant du doigt un petit banc en pierre…
- Magnifique ! C'est sculpté à même le bloc ? Très beau travail ma foi. Regardez ces ciselures et
ses arabesques qui en décorent les pieds. Où l'avez-vous trouvé ?
- On me l'a offert gracieusement. -répondit-il en laissant nonchalamment ses yeux aller de
M.Dumaine au banc, et vice-versa, et inversement, et… enfin dans un laps de temps qui lui
parut une éternité.

- Très bon choix en tout cas. Je suis moi-même amateur de mobilier d'art et voyez-vous…
Excusez-moi, je vous fais peut-être perdre votre temps avec mes palabres, mais c'est plus fort
que moi voyez-vous ? ( Là il s'assoit enfin) J'étais d'ailleurs tout à l'heure en grande
conversation téléphonique avec ma cousine Eugénie, quand on a été brusquement coupé.
- Vraiment ? … Votre cousine Eugénie ?
- Oui, enfin c'est une grande amie de longue date, pour moi c'est pareil.
- Evidemment, une de vos nombreuses cousines dirons-nous…
- Oui, c'est fou ce qui peut lui arriver. Elle attire à elle seule toutes les misères de la terre. Si
quelque chose doit tomber du ciel pendant un de nos nombreux déjeuners champêtres… c'est
une tradition dans la famille de se réunir ainsi une fois par mois, si possible, ça distrait un peu
les femmes voyez-vous… et bien c'est pour elle. Un véritable aimant à emmerdes, si je peux
m'exprimer ainsi. Manquerait plus que cela devienne contagieux, tiens…
- Oh ! vous savez avec le progrès de vos technologies modernes, vous êtes à l'abri de rien…
- Ah ! Ah ! Vous m'êtes bien sympathique.
- N'intervertissons pas les rôles, s'il vous plait…

- Dîtes-moi juste une chose, je ne m'en suis vraiment pas sorti, c'est bien cela ?
- Effectivement. Vous avez fait de jolies cabrioles avec votre véhicule.
- Oui j'ai l'impression d'avoir été heurté par quelque chose, puis j'ai perdu le contrôle de ma
voiture. Je n'arrive pas après à me rappeler les détails, mais ceci explique ma présence ici.
- Oui, le changement brusque de décor surprend toujours un peu, mais je fais des efforts pour
l'adapter au mieux de la personnalité de mes transitaires.
- Grand bien vous en fasse. Le service laisse à désirer de nos jours, et cela dans bien des
endroits où je me fis héberger.
- Vous aussi, quelque part, vous fûtes un grand voyageur.
- Vous savez, le commerce, les hautes affaires vous contraignent à de multiples déplacements.
Toujours à droite et à gauche. Toujours dans le mouvement. A l'affût d'alléchantes occasions
financières
- Vous saviez particulièrement bien manipuler l'argent, surtout celui des autres.

- Voyez-vous, Montesquieu a dit " L'effet naturel du commerce est de porter à la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes: si l'une a intérêt d'acheter, l'autre a intérêt de vendre; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels. Mais, si l'esprit de commerce unit les nations, il n'unit pas de même les particuliers. Nous voyons que dans les pays où l'on n'est affecté que de l'esprit de commerce, on trafique de toutes les actions humaines, et de toutes les vertus morales : les plus petites choses, celles que l'humanité demande s'y font ou s'y donnent pour de l'argent. L'esprit de commerce produit dans les hommes un certain sentiment de justice exacte, opposé d'un côté au brigandage, et de l'autre à ces vertus morales qui font qu'on ne discute pas toujours ses intérêts avec rigidité, et qu'on peut les négliger pour ceux des autres. "

- Oui, je me rappelle, un grand bavard aussi ce Montesquieu.
- Plaît-il ?
- Rien, je disais que c'était un grand homme.
- Très grand philosophe, s'il en est. Voyez-vous, mes parents me destinaient à de hautes études
littéraires et finalement, je pense que c'est un virus familial, les entremises monétaires et
boursières m'ont beaucoup plus inspiré. Monter des affaires, les faire fructifier, titiller la
concurrence et toujours en tirer le meilleur prix.

- Pour ça vous étiez doué, il n'y a pas de doute là-dessus. Investir la confiance des gens dans
des plans plus ou moins louables. Doué aussi pour jouer au plus favorable des rivalités.
- C'est la concurrence qui met un prix juste aux marchandises et qui établit les vrais rapports
entre elles.
- Etablir les rapports, oui, c'est plutôt les liens qui vous unissaient à certains de vos clients ou
débiteurs qui étaient souvent difficiles à établir.
- Vous savez, la transparence n'est justement qu'une apparence dans nos milieux.
- Et les moyens de pression, un simple jeu d'enfant, c'est ça ?

- Hum ! Je vois où vous voulez en venir. Il n'est pas si simple d'assurer ses crédits et d'inspirer
le respect dans sa propre famille. Je ne regrette pas particulièrement les méthodes que,
parfois, j'ai dû employer pour arriver à mes fins. Mais, contrairement à d'autres de ma
profession, je n'ai jamais eu de sang sur les mains.
- Non, pas directement, jusqu'à aujourd'hui, quand on s'assure que chacun fait son travail
consciencieusement.
- Que voulez-vous dire par jusqu'à aujourd'hui ? J'avoue que je ne vous suis pas.
- Oui, l'esprit fait le plus souvent abstraction des derniers faits, dans le cas d'une mort violente,
histoire d'alléger le transfert jusqu'ici. Après, ce n'est qu'une question de méthode et
d'appréciation, un peu comme dans votre business.
- Encore faudrait-il que l'on puisse négocier quelque chose.
- Peut-être… Je vais vous accorder une faveur.
- Vraiment ? Ne seriez-vous pas également un peu expert en manipulation ?
- Je vous l'ai dit, je m 'adapte à la personnalité de mes " clients ". Regardez-moi M.Dumaine,
et ouvrez votre esprit ".

Saisi d'un fort tressaillement, M.Dumaine se cramponne aux rebords du banc. La douleur vive en ses entrailles, aussi ravageuse qu'une tornade, lui donne l'impression d'imploser tout en commençant de lui imposer son flot d'images…


" Bon sang, quel temps de chien… "
La pluie fine mais battante ruisselle de bonne humeur le long de la carrosserie noire du véhicule de M.Dumaine.

" P'tain d'merd de temps pourri, j'aurais pas dû aller récupérer ma bécane 'jourd'hui. Puis mon casque qui déconne… "
Rachid Benrib peste contre la fine pluie battante, ruisselant par son casque, qui manifestement
présente un petit défaut d'étanchéité, embuant sa visière.

Heure de légère affluence sur le périphérique Nord, la circulation est dense mais reste fluide, comme l'onde couvrant l'asphalte de cette fin d'après-midi.

Rachid, pressé de se mettre à l'abri, se glisse aussi vite qu'il le peut entre les voitures, passant
d'une voie à une autre sans se soucier des jurons proférés à son encontre. De toute manière, vitres closes, pluie tapante et les écouteurs de son lecteur MP3 à fond sur les oreilles se moquent bien des paroles véhémentes que balancent les automobilistes.

M.Dumaine converse joyeusement avec sa ''cousine'' Eugénie au téléphone.
S'esclaffant avec violence, il apporte à son attention un peu moins de constance.

Rachid, musique en résonance, léger brouillard devant les yeux, sent l'humidité s'insinuer dans tous ses membres et le roidir. Il se faufile, traçant sa route dans l'insouciance d'un trajet connu sur le bout des doigts, déboîte sur la voie de gauche dégagée et accélère.

M.Dumaine s'égosille sans retenue en écoutant la dernière mésaventure de sa ''cousine'' quand deux lueurs vives et rouges s'affichent à ses yeux égarés dans sa joie. D'un simple réflexe, jaugeant la voie dégagée, il dévie brusquement à gauche, de son allure lancée.

" P'tain quel con !!! "
L'exclamation fuse de la bouche de Rachid.

''PAN''

Le bruit sourd explose en ses tympans, le cri du choc rude le laisse sans voix, son casque ricoche sur l'arrière de la berline, accompagnant le mouvement brusque de sa tête. Il se sent glisser sur le toit, fuse tel un missile au-dessus du capot, son corps finissant sa course avec fracas sur la rambarde de sécurité.
M.Dumaine ouvre de grands yeux, oublie sa conversation téléphonique, aperçoit furtivement quelque chose, ou quelqu'un, passer par-dessus le capot de sa caisse. Machinalement, son pied ripe de l'accélérateur à sa pédale de frein, mais il est trop tard.

Son regard qui a suivi le vol de l'inconnu l'a fait sortir de la trajectoire. Son freinage sur le remblai ne fait qu'amplifier sa perte de contrôle. Son véhicule percute de plein fouet la barrière du terre-plein central, se soulève sous l'impacte, décrivant un soleil, pour atterrir sur la voie inverse. Deux ou trois tonneaux, puis le temps s'immobilise…

Il veut bouger, mais n'y arrive pas, perçoit une vive douleur sur le côté gauche et une douce chaleur s'épandre sur ses reins. Sa voiture est couchée sur le côté droit, perdant elle aussi un fluide essentiel.
Il est là, les yeux fixes, le corps atone, un goût de fer lui remonte dans la gorge.
Il distingue, à travers son pare-brise, le corps inerte du motard, enchevêtré dans la glissière.

" Comment peut-il avoir sa jambe dans une telle position ?" Se dit-il.
" Mais, qu'ai-je fais ? " Ses mots résonnent dans son crâne comme s'il les avait hurlés.
Suit une période voué à l'infini, avant de constater, enfin, que l'on s'affaire autour de lui.
Tout lui paraît flou, engourdi et si lointain…
Pourtant la douleur est là et n'attend pas sa peine. Il se sent partir, se désincarner.
Une sensation horrible qui l'arrache à sa peau vive.


- Ah ! Mon dieu, c'est infâme, comment avez-vous pu me faire subir cela ? Je viens de revivre ma
mort.
- Il est toujours difficile de la regarder en face. Vous n'aviez aucun souvenir car vous ne l'avez
pas vu arriver.
Contrairement à ceux qui savent ce qui les attende et qui ont se souvenir qui les hante.
- Mais pourquoi ? N'ais-je donc mérité que ça ? N'ais-je pas apporté à ma famille le confort et une
vie respectable ?
- Ne dites-vous pas que tout a un prix, aussi négociable soit-il ? Disons que vous avez eu droit à
un bonus…
Vous pouvez lâcher le banc, la séance est terminée, et prenez le temps de penser à tous ces
gens qui grâce à vous l'ont subit.
- Soit, je reste quand-même un homme responsable. Que dois-je faire maintenant ?
- Oh ! Assurer vos responsabilités ne sera qu'une mince affaire. Prenez le temps de respirer
encore un grand coup en ce lieu. Vous verrez que la notion de paradis artificiel n'est pas un
vain mot.

Avant qu'il n'ait eu le temps de rétorquer, M.Dumaine se retrouve seul, crispé sur son siège.
Il porte son regard à droite puis à gauche, mais rien que ce long horizon désolé où le vent se lève brusquement.

Il se met à trembler, tant le souffle froid et violent le saisit. Puis, comme si tout venait de se geler, il ne distingue plus un bruit, plus un fil d'air.
La panique monte doucement en lui. Il fixe les arbres qui soudain se sont figés dans son aire.
Il crie, ne libérant qu'un son rauque.

Et les feuilles tombèrent !

- SUIVANT !!!!!

22 et 31/03/06 - 10/04/06 ohmy.gif.j
[i][i]

#2 Coycott

Coycott

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  • TLPsien
  • 60 posts

Posted 18 April 2006 - 07:06 PM

Et les feuilles tombèrent !

Prises, les observé-je, prises dans le vent.

Eprises dans ma nature humaine, indéfiniment.


"Nature humaine", c'est avec amusement que je contemple ces quelques mots négligemment abandonnés ; amusement car je sais qu'avec les mots on peut faire n'importe quoi : "seuls les gens sales se lavent".
J'ai scruté bien des chemins alentours et en ai arpentés certains : point de nature humaine ...mais que d'hommes !
C'est sous la botte de maintes générations sales que j'ai pleuré la mort de cette idée.

Si je trace un enclos sacré : reste sur le chemin ,au-delà du cercle et tu entendras : “je te hais”.
Glisse du chemin, pénètre le cercle, charge toi d'un fardeau de curiosité au dépend de tout autre et nous irons nous reposer au creux de l'herbe, à l'heure où tout part en fumée. Sous les saules nous rirons à chaudes larmes.
Allez ,viens et surtout retire tes sandales, ici tout est sacré. Naie crainte, j'y ai laissé beaucoup de parcelles rocailleuses et tes pieds y retrouverons vite leur propre nature.
Viens! Leur lent chemin s'efface déjà, j'ai tracé le cercle tout autour et c'est à tatons que nous allons discuter.
Puisqu'il faut commencer : je hais les hommes !
Regarde celui là ,il s'est glissé jusqu'ici comme à cloche-pied et avec empressement .
Il ricanne déjà en entendant nos bontés ; en effet : "je hais les hommes ", quelle aimable discussion entamons-nous là mon ami.
Prends garde homme, retourne au sein du troupeau, ici tu ne peux que t'égarer : ni goulets, ni tranchées, au mieux une pierre aiguisée là-bas pour blesser ton pied nu. Mais garde-toi d'un faux pas car le sol sacré brulerai ton unique sandale, les autres peuples t'ont enseigné cela .
Oui, je hais les hommes et leur histoire. Cette créature déjà collectionneuse à l' échine courbée par la charge, au bras ballants munis de mains usées par la collecte et le vol.
Je les hais car ce n'est pas par imbécilité seulement qu' ils ont regardé le doigt et non la lune : depuis longtemps déjà tous avaient remarqué cette admirable pierre perchée au-delà mais chacun avait gardé son secret , substitut de petit trésor miniature.
Stupéfaction ! Voilà la charge furieuse qui riva tout les regards sur ce doigt tendu loin au dessus des têtes.
Quel était cet être à la nature étrange qui n'ayant su prendre a voulu partager ? Et se faisant leur a volé leur très intime secret. Qelle autre pierre pourrait désormais combler celle-là : tout était nié.
Il jurèrent que cet homme était un loup pour eux-mêmes et tuèrent le loup .
Décrétant que leur nature collectionneuse ne serait jamais plus exposée, ils l'enfouirent sous de longues écritures, fixant toujours plus de choses profondément. Ils se parèrent des masques les plus subtils et grotesques.
Cependant ils ont tué tous les peuples loups, ces traites! Inventant chaque jour un nouveau piège. En diétètisant les âmes, en lobotomisant les corps, ils ont marché et marché sur les autres peuples dont certains enfants disaient simplement : "je suis le premier et le dernier de ma nation". Ils ont creusé un sillon impur dont il est difficile à présent de s'échapper. Enfin ils ont jeté un petit morceau de plastique coloré sur cette pierre sacrée, se battant là encore pour être les premiers, mais c'est à croire que tous ils ne savent compter que jusqu'à un! Un grand pas de plus que ce petit dard planté loin au dessus des têtes : c'est avec amusement qu'ils peuvent regarder fièrement tout doigt levé.
Mais ce ricannement, homme boitant, jète-le et entends nous rires sous les saules, tu n'es qu'une synthèse d'homme synthètique et de nature humaine tu crois en fouler encore de ton pied nu, mais voie : tu es a nouveau égaré sur ton sentier étranglé, tu entends encore : je te hais!
Tu a conservé cependant tout ton équilibre et possède encore ta dernière sandale, l'autre gît loin en amont du chemin et une longue ascension t'en sépare désormais.
En effet nous avons prospecté loin en dessous de ton monde et mon frère et moi sommes à présent proches de la pierre aiguisée contre laquelle je t'ai mise en garde tout à l'heure.
C'est là-bas, à l'ultime instant de ton ricannement , au centre de notre royaume que je lui révèlerai l'unique inscription du domaine sacré, doigt tendu ,dressé loin au dessus, pointant le bord de ton univers, là où ton envie de grands pas sera toute relative, à l'heure de la fumée dissipée quand il sera tout à fait difficile de rire des choses sacrées.
Lève-toi mon frère, le repos va nous permettre de faire quelques pas et tu vas comprendre pourquoi je hais les hommes,cette phtisie galoppante, fourbe et honteuse d'elle-même, qui se cache derrière les mots plutot que de se révèler à la lumière d'un silence. Voie, ils ont assomé le dernier mythe à la faveur maligne de leur toute nouvelle invention : l'ère de la communication. Hystéries quotidiennes, colliques verbales et imagées que certains disent surfer, eux qui on déjà grand peine à boitiller sur le sol de notre terre sainte, sous les cieux étoilés.
Va-t-en , homme, t'ai-je dis car je lève le doigt et la force de toutes les fois dont tu ricannes va balayer toute formule.
Je m'apprête à te voler ton petit tresor secret et à le pointer loin au delà de toute approche .

N'écoute plus! Ame sourde :


Toute mort résume la vie.
Lors de cette ultime synthèse le temps suspend son souffle et l'infini s'installe, le réel se chiffone sur lui-même et cherchant à alimenter son propre effondrement, il happe tout et tout défile.
Les gens de mon peuple ont appris le vrai sens de la foi et c'est encore emprunts de mythes et de légendes que chacun se laisse glisser dans le dernier instant, celui qui se fige et devient temps en soi.
Où t'emmènerons ta collection de fagots et ton petit feux de vérités ?
A l'instant ultime de ce replis fantastique, quelle force te restera-t-il à lancer dans cet allongement démesuré qui veut mordre l'éternité ? N'auras-tu pas les yeux écarquillés en contemplant ta dernière petite buche se consummer elle-même et rejoindre les mythes, toi qui ne crois en rien de sacré ? Oui, toi qui ne crois en rien, c'est exactement ce qu'il te restera couché là devant ton regard hebeté.
Stupéfaction ! Voilà le grand vent aréolé d'antiques rires vengeurs qui t'emportera dans l'oubli et le silence tel un fétu de fausse paille.


Stupéfaction, enfin : c'est les pieds nus ,l'un crument entaillé, l'autre cuit par le feu de ta sandale que tu dois maintenant choisir entre le troupeau et la prairie ; oui, mon ami: je hais les hommes.

#3 Olivannecy

Olivannecy

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  • TLPsien
  • 687 posts

Posted 28 April 2006 - 09:04 PM

Citation (Coycott @ Apr 18 2006, 06:06 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Et les feuilles tombèrent !

Prises, les observé-je, prises dans le vent.

ami: je hais les hommes.


blink.gif ça c'est du commentaire... parfois abscons, mais quand même....

Amitiés
ohmy.gif.j




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