1 reply to this topic

[bernardo]

J’aime ce vert laurier, qui dans l'hiver me glace
Mais n’effacera jamais cette juvénilité, toute glorieuse
Montrant depuis toujours, et à jamais cette bien heureuse,
Passions d’amour, qui durera éternellement et ne s’efface.

J'aime aussi le houx épineux, toujours verdâtre sur sa face,
De ses poignards en forme d’aiguillons, et épineuse
J'aime le lierre sur sa chevelure, et sa bouche amoureuse
J’aime le chêne qui abrite notre amour, et ton corps que j’embrasse.

J'aime bien aussi, tes yeux toujours verts ,qui ressemblent
A ces rêves immortels, dans ton cœur s'assemblent,
En toi amour, que nuit et jours, j’idolâtre,et j'adore :

Mais ma plaie ouverte y déverse mon miel, et enlève ces tourments qui me serrent,
Est plus verte encor amour, et dans ce vert laurier, et plus encore
Ce vert regard de tes yeux, et tes bras qui m’enserre comme ces lierres.

[séléné]

Tiens donc...


« J’aime le vert laurier... »
Étienne Jodelle


J’aime le vert laurier, dont l’hiver ni la glace
N’effacent la verdeur en tout victorieuse,
Montrant l’éternité à jamais bien heureuse
Que le temps, ni la mort ne change ni efface.

J’aime du houx aussi la toujours verte face,
Les poignants aiguillons de sa feuille épineuse :
J’aime le lierre aussi, et sa branche amoureuse
Qui le chêne ou le mur étroitement embrasse.

J’aime bien tous ces trois, qui toujours verts ressemblent
Aux pensers immortels, qui dedans moi s’assemblent,
De toi que nuit et jour idolâtre, j’adore :

Mais ma plaie, et pointure, et le Nœud qui me serre,
Est plus verte, et poignante, et plus étroit encore
Que n’est le vert laurier, ni le houx, ni le lierre.