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[Clara]

Il a trouvé le miroir. Un énorme cadre qui focalise son reflet.
Il s’est vu. Happé par une image oubliée, jeune homme au coeur de l’été.
Il est nu. Exposé aux regards sans pudeur, brut et lisse de toute sa candeur.
Il a sauté de l’autre côté du miroir, et a perdu la trace.
Il est seul, sans abri sous un soleil de plomb.
Il marche dans le désert à perte d’horizon.
Son corps nu se brûle dans la lumière de feu. Sa marche l’épuise.
Le sable s’arrime à ses chevilles en chaînes de pierres.
Son avancée creuse un sillon de sang en pointillés de douleur, un sillon de chair en rançon de bonheur.
Il a rebroussé chemin, mort de soif.
Il a aperçu un scintillement d’argent au seuil du désespoir.
Ses mains tendues vers le miroir, il s’est coupé aux tranchants du verre brisé.
A ses pieds gisent les éclats de lumière.
Aveuglé, il a perdu la mémoire.
Il s’est assis face au cadre vide du miroir.
De l’autre côté est apparu un vieillard.
Les mains du vieil homme se sont posées sur ces yeux.
Doucement, lui ont fermé les paupières.
Il a senti l’eau étancher sa soif.
Il a senti se calmer le feu des brûlures.
Un souffle de vent a balayé son visage, dissipé la brume des souvenirs autour du miroir.
Il a traversé encore, retour vers l’autre rive.
Il est mort, enfin, trop plein de remords de vivre.

[lacape]

ton texte fait flipper
le temps qui passe, joliement ecxprimé
amitié

[Mélusine]

Simplement beau, émouvant, et malheureusement trop vrai pour certains qui n'ont pu négocier le passage du miroir sans y laisser le goût de vivre malgré les remords.

Amitiés

Laurence

[Clara]

Merci à vous Lacape et Mélusine... Un texte "flippant" mais qui s'est imposé à moi tel quel..
Amitiés,
Clara