Sécheresse
#1
Posted 15 November 2006 - 08:06 AM
La lune à l'œil glacé verse ses rayons blêmes.
Désert dur de mon cœur où nul ne dit : "Je t'aime",
Où le chacal blessé à mort hurle en crevant !
Le jour, de lourds chameaux viennent mourir devant
Une oasis étique où le sec simoun sème
Poussière et désespoir en un seul noir poème
Qu'on se récite, affalée nue sur un divan.
Dans mon appartement, la tempête de sable
Bouscule effrontément mon mobilier minable,
Brique les murs crasseux qui n'en croient leur bonheur.
Un serpent égaré rassemble ses anneaux,
Une scorpionne met sur son dos ses minots,
Tout s'apaise à la fin. Où est l'aspirateur ?
#2
Posted 15 November 2006 - 01:57 PM
---------------------
ouf! j'ai cru que tu sombrais "au désert dur de ton coeur"
mais si, mais si,
le désert ressemble aussi à une" banquise chaude" finalement
que j'aime bien
faut qu' je r'lise les images se précipitent....
#3
Posted 18 November 2006 - 04:43 AM
Où le chacal blessé à mort hurle en crevant !
Le jour, de lourds chameaux viennent mourir devant
Une oasis étique où le sec simoun sème
Poussière et désespoir en un seul noir poème
Qu'on se récite, affalée nue sur un divan.
1 com sur celui-ci... mouais...
J'ai vraiment apprécié le travail sur les strophes citées. "le désert dur de mon coeur ne m'a pas emballée du tout, mais le chacal et les chameaux sonnent exprès pour prolonger l'idée et aident à creuser plus dans le son. Ces trois lignes nous apprennent donc à persévérer dans l'écoute.
"dans mon appartement"... ouvre une voie dans l'imagination. Aiguille sur une situation mais qui nous laisse libre.
Les dernières lignes donnent une couleur absurdement cuivrée. Cependant, le tout n'est pas entièrement emportant. Malheureusement, je ne saurais dire pourquoi. Bon, mais c'est déjà pas mal de dire ce qui emporte.
Voilà.
Félice.
#4
Posted 18 November 2006 - 12:25 PM
#5
Posted 18 November 2006 - 01:05 PM
ce vers est comme un incommodant ramponneau dans le rythme établi par ce qui le précéde
sur ce qui précéde justement, je te félicite
#6
Posted 18 November 2006 - 03:24 PM
bon, je précise mon premier com... "1 com sur ce texte"... c'est vraiment pas assez. Mais bon.
Oui, ou il manque quelque chose... ou Gaston a raison... ou quelque chose râpe. Ou alors il faut pousser l'idée encore plus loin. Le cuivre absurde.
Malheureusement, je dois à nouveau me séparer de ma connexion internet. Je disparais à nouveau.
Mais je serai curieuse de voir ce que donnera ce texte poussé, raboté, ou épuré.
Félice.
#7
Posted 18 November 2006 - 03:37 PM
Je trouvais fort le début puis il y a des touches loufoques :
les murs n'en croient pas leur bonheur
où est l'aspirateur
et même avec les serpents.
Alors que le sens métaphorique du début est aisé à saisir,
ensuite je ressens beaucoup moins.
#8
Posted 18 November 2006 - 04:11 PM
Merci à tous, vos réflexions sont en tout cas fort pertinentes.
#9
Posted 18 November 2006 - 04:39 PM
c'est pas forcément une question de conclusion. Et la brutalité est nécessaire, je trouve, en tout cas, elle paraît nécessaire dans ton texte... là. Mais c'est qu'il y a des images qui ne se clipsent pas bien, pas aisément. Pas fluidement.
De passer d'un ton à l'autre, moi, ça ne me choque pas et même... je trouve que ça picote, c'est chouette. IMais il faut trouver une manière plus cohérente encore.
Bon, cette fois...
Félice.
#10
Posted 18 November 2006 - 05:20 PM
Sur une dune pâle effilochée au vent,
La lune à l'œil glacé verse ses rayons blêmes.
Désert dur de mon cœur où nul ne dit : "Je t'aime",
Où le chacal blessé à mort hurle en crevant !
Le jour, de lourds chameaux viennent mourir devant
Une oasis étique où le sec simoun sème
Poussière et désespoir en un seul noir poème
Qu'on se récite, affalée nue sur un divan.
Dans mon appartement, la tempête de sable
Bouscule effrontément le mobilier minable,
Râpe mes joues au vif. Je veux fermer les yeux,
Ne plus voir ces instants d'inutilité crue.
Je crie sous l'air cruel, cède à sa force accrue.
Paupières arrachées, je perds mon sang odieux.
#11
Posted 18 November 2006 - 05:31 PM
Mais je ne vois pas pourquoi ton sang serait "odieux" (sinon à cause de la rime!)
Alors pourquoi pas carrément "Adieu" ?
#12
Posted 18 November 2006 - 05:40 PM
#13
Posted 18 November 2006 - 05:49 PM
Tu verras comme "adieu" va si bien à la fin car "sang odieux" ou "sang affreux",c'est un peu du pareil au même. Et puis dire adieu ne signifie pas forcément que ce soit la fin.
#14
Posted 18 November 2006 - 06:07 PM
Alors, Harry, tu as le choix entre trois versions du texte. Je laisse reposer pour l'instant, on verra si autre chose survient. Bonne soirée ! (De toute manière le dernier vers est faible, quand je relis.)
#15
Posted 20 November 2006 - 02:13 PM
et si ce morceau avait pour sujet le "sang" plutôt que "je". Mon sang sécoule ... quelque chose... je sais pas, hein. Je trouve que tu cherches d'une manière très dynamique. Cherches-tu le sens ou le son ? Ou les deux ? De toute façon, tu cherches à dire quelque chose, là.
Je voudrais pas chipoter, mais après la lecture de la deuxième version... j'ai la nostalgie de la première... pffff... le roseau est toujours plus vert dans le marais d'à côté...
La deuxième est mieux, même si j'aime moins la fin. L'aspirateur m'avait aspirée. Mais je voulais seulement qu'il le fasse avec plus de chien. Si je puis dire.
Félice.
#16
Posted 20 November 2006 - 02:34 PM
La deuxième est mieux, même si j'aime moins la fin. L'aspirateur m'avait aspirée. Mais je voulais seulement qu'il le fasse avec plus de chien. Si je puis dire.
Félice.
Hé hé ! Aucune des fins ne me satisfait, à vrai dire, à ce stade-là. Le dernier vers achoppe encore, et tu as raison, je n'arrive pas à conclure avec "chien". Merci de ton passage et de tes remarques ! (Sans vos interventions à tous, je serais restée sur cette première version, et il aurait manqué encore plus au texte qu'il ne manque à présent.)
#17
Posted 20 November 2006 - 08:36 PM
Je ne voudrais surtout pas avoir l'air d'insister, ce n'est pas mon but.
Mais je ne sais pourquoi, ça m'a rappelé une chanson de Pink Floyd (où l'on dit adieu alors qu'on est tout seul !!) :
Goodbye cruel world
I’m leaving you today
Goodbye
Goodbye
Goodbye
Goodbye cruel world
Goodbye all you people
There’s nothing you can say
To make me change my mind
Goodbye.
#18
Posted 20 November 2006 - 09:46 PM
Le désert du coeur
Quand nul ne vient nous dire je t'aime
Ou peut-être pas le je t'aime que l'on voudrait
Retomber dans le quotidien des tâches ménagères
Alors que la passion... la passion...
Je ne suis pas aussi forte que toi pour les coms
Bien à toi
#19
Posted 20 November 2006 - 10:52 PM
#20
Posted 21 November 2006 - 10:06 PM
Sur une dune pâle effilochée au vent,
La lune à l'œil glacé verse ses rayons blêmes.
Désert dur de mon cœur où nul ne dit : "Je t'aime",
Où le chacal blessé à mort hurle en crevant !
Le jour, de lourds chameaux viennent mourir devant
Une oasis étique où le sec simoun sème
Poussière et désespoir en un seul noir poème
Qu'on se récite, affalée nue sur un divan.
Dans mon appartement, la tempête de sable
Bouscule effrontément le mobilier minable,
Râpe mes joues au vif. Je veux fermer les yeux,
Ne plus voir ces instants d'inutilité crue.
Je crie sous l'air cruel, cède à sa force accrue :
De mes globes crevés sourd un fluide visqueux.
#21
Posted 21 November 2006 - 10:27 PM
Plus que bien, coulée, logique en enchaînement,bondée d'images odorantes...J'aime
C'est juste le "visqueux" qui me laisse un goût bizarre
mais ça claque assez bien si tu l'as voulu en fin.
Bravo encore
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