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satha

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Terminus Cul De Bouteille

07 April 2006 - 10:11 PM

Pour certains la vie est une course à l'échec. Ces gens-là, ils aiment marcher sur la plus grosse écharde du chemin. Et quand une âme charitable propose de l'extraire, il dit non. Joie de pas bouger, de rester là, de remuer son purin et de se dire que les autres le savent peut-être. C'est sans compter la peur. Avoir peur c'est tout un art. Ca s'apprend pas, c'est un don. On peut avoir peur de tout, à condition de s'en vouloir à mort. On peut refuser toutes les mains tendues en continuant d'appeler à l'aide. Les jusqu'au-boutistes attendront que toutes les mains se soient baissées pour estimer le devoir accompli, et se flinguer pour de bon. Tout le monde n'a pas cette détermination à échouer. Avoir peur de tout, tout le monde peut pas le comprendre non plus. C'est qu'il faut vivre suffisamment dans l'absurde pour se rendre compte de ce que c'est. On finit par se demander si c'est vraiment de la peur, ou de la flemme. Si on craint toutes ces choses ou si on est juste paumé, incapable de prendre une décision. Lui, il est incapable d'en prendre une. Il voit les autres foncer tête baissée n'importe où. Et lui, qu'est-ce qu'il a comme choix ? Tous ? Oui, mais il choisit les entre-deux. Ce qu'il connaît le mieux. Là où il est allé, ce qu'il a déjà fait. Ce qu'il a l'habitude de faire. Il désire tout un tas de choses mais ce sont des choses nouvelles alors il reste terrassé. Il y croit jusqu'à ce qu'il referme la porte. Il se sent con et merdeux mais pas assez abattu pour en finir parce qu'il s'en veut assez pour se haïr. Se haïr, c'est déjà pas mal. Et quand il a fini de se haïr, il se pardonne, et il recommence. Il est du genre à se dire "j'aimerais mourir", dés qu'il doit choisir entre deux sauces, deux viandes, ou deux filles. Et encore, les deux filles, c'est du bonus. C'est dommage. Vraiment dommage. Et le vin est pas super bon. Il est même pas bon du tout. Mais c'est tant mieux à la rigueur. Qui voudrait d'un bon vin dans un moment pareil ? Agoniser c'est tout un art aussi. Faut pas déconner avec ces choses-là. Y a déjà eu toute une génération d'écrivains dépressifs avant lui. Il a un rôle à tenir, même s'il est pas vraiment écrivain. Peut-être qu'il a sa place en tant que dépressif. Et puis non merde, c'est chiant d'être dépressif. Tout est chiant. Qu'est-ce qui ne l'est pas ? Se réveiller avec une vraie envie de chier ? Arrête de faire ton Buk. "C'est pas moi, c'est les autres". T'es pas assez soûl, retournes-y. Terminus cul de bouteille. Enchaîne. Picoler, c'est pas chiant. Etre alcoolique ça l'est. Ou plus avoir de clopes alors que la bouteille est pleine. La picole c'est comme le cinéma, il faut avoir tous les accessoires, sinon on y croit pas. Et picoler sans y croire, ça sert pas à grand-chose. On picole en dernier recours. C'est la dernière récré. Le dernier fun de l'agonie. Y en a qui ont choisi la drogue. Mais la drogue ça fait peur. Il a pas envie de voir des choses nouvelles. Il a juste envie de voir ses vieilles angoisses rassises devenir sublimes. Il a envie de bâtir des tours fabuleuses de balsa sur le terrain pourri de ses plaies. Il veut voir une cité fantôme merveilleuse s'élever comme ça, pousser du fond de son verre, de sa bouche toute amère de vin. Et pourtant au début il voulait tout voir s'écrouler. C'est fatiguant tout ça. Dire qu'elle voulait venir. Dire qu'il aurait bien voulu… Mais il avait choisi de pas choisir. Et c'est toujours pareil. A la fin, il s'ennuie lui-même. Y a un temps pour les mots, un autre pour finir la bouteille. Là, il a choisi.

Pas Besoin De Titre

04 April 2006 - 03:07 PM

Ouvrant les portes des bistrots
Sur des comptoirs sales et rétro
J'ai bu jusqu'aux derniers métros
Jusqu'au sommeil j'ai bu
J'ai trinqué aux merveilles
Qui n'étaient plus

Dans tous les verres où j'ai cherché
Je n'ai trouvé que la boisson
Pas un poème, ni une chanson
Je m'en allais toujours fâché
De n'avoir bu aucun poison

J'ai levé des rideaux de fumée
Dans tous les bars où tu allais
Quant à trouver ta chevelure
En arrivant toujours à l'heure
J'ai égaré vite l'allure
Forcément, la douleur…

Toutes ces filles que j'ai vues
Des corps faciles à mettre à nu
Qui rêvaient d'or et de couffins
C'étaient des livres déjà lus
Et je n'en aimais pas la fin

Et tout au bout de mes regards
Les yeux des autres entraient en gare
Leurs yeux fuyaient dans le brouillard
Des cigarettes et des cigares

Je n'ai pas retrouvé tes cheveux
Où s'était pris au piège un aveu
Ce "je t'aime" qui pendait à tes mèches
Raides et fines comme des flèches

Lapins

17 March 2006 - 02:40 PM

les trois coups s'il vous plait, et qu'on m'amène Fabrice Lucchini.

Hum hum...
Les lapins font pas le tapin, tous les matins après avoir rangé leur coussin, ils font leur lit et le font bien. Les lapins ne comprennent rien. La poudre de perlimpinpin se fait avec des sapins, pensent-ils. Y a pas plus crétin. Le lapin peint mais peindra bien qui peindra le dernier, le lapin s'en tire bien, lapin sapiens trouve toujours assez d'entrain pour cueillir des pommes de pin en baladant le chien. Sur la route il mange du pain, lapin n'est pas gourmand pour rien. Parfois il chausse ses patins, croise un poids lourd qui s'en revient, et paf ! lapin ne vaut plus rien, lapin devient sur le bitume un beau gratin. M'enfin lapin ! va plutôt faire le tapin, remets tes escarpins et arrête ton tapage, surtout que niveau rime, je vais bientôt faire du hors sujet. Lapin donc, ne rime à rien. Putain de lapins.

Dans la cuisine, 3h du mat'

04 December 2005 - 01:21 PM

Toutes les étoiles que j'aimais chez toi
Ont piqué dans ton ombre
Je t'avais vue comme la première
Mais dans le négatif de tes paupières
J'étais déjà tout nu
Je figurais au menu
Des denrées périssables

J'aurais pu croire que tu bluffais
Tout mon espoir s'était couché
J'étais un dés déjà joué
Déjà jeté
Sorti de table

As-tu jamais songé au mal
Que tu as fait ?
Regarde sous tes ongles
Tu y trouveras des pelotes de chair
Et quelques caillots de mon sang
Allez
Epoussette-moi
Fais-toi belle

"L'amour est cher
Mais laissez-moi l'échantillon
Je collectionne les flacons"

Tu m'as figé dans une pose antique
Déjà changé par des alcools
J'ai dû revêtir tous les masques
Dans l'éternité d'un rictus
Ma blancheur devenue argentique
Ma peau s'est tatouée de souvenirs
J'ai cessé d'être à chaque seconde
Suffoqué par l'injustice
J'ai mué par plaques
Comme un iguane de céramiques
Je suis redevenu moi
Et j'ai crissé à toutes les commissures
Incapable
De contenir les brisures

Tu m'as disloqué
Tu as repris jusqu'aux épingles
Qui tendaient tous mes sentiments
D'un bout à l'autre du présent
Et tu as dit pour te moquer
Je te laisse le soupirail
Pour le passé

J'ai dû cogner à la chambre mentale
Pour m'en déloger
Mais l'emmuré restait muet
Je me suis fait une couronne de bosses
Les dents fermées comme un piège à loup
Sur ma propre patte

Ah ça, tu m'as bien achevé !
De quelques mots abandonnés
Bien malgré toi tu ajoutais
Et j'ai sauté sur toutes tes mines
Je peux le dire
C'est sans rancune gamine
Les blessures cicatrisent

Mais dans la fuite

On s'enlise

Tabula Rasa

02 December 2005 - 03:19 PM

Un fil tissé, tout dans le blanc du deuil, absent
A l’horizon d’un ciel de craie, vient moribond
Se lacer autour de mon poignet, caressant,
Pour y dormir, s’y dévidant de tout son long.

C’est la foi qui m’enlace et me longe les chairs
Ce fil de clarté brute où naît le pleur des cordes,
Balbutiant «Au nom de la bonté du Père… »
Quand mon espoir s’élève afin que l’âme torde

Son cou enluminé vers le destin des peuples.
D’où vient l’innocente eau qui se verse, mystique,
Sur nos fronts craquelés ? L’innocence repeuple
Les stigmates taillés dans le cœur des cantiques