Rêve des tréfonds.
Dans mes ébats sublimes, avec l'océan, j'entends mon nom.
Avec rage, il crie, de ses lèvres chargées d'écume blanche.
Las et lent, je coule, comme une lanche dont l'envie flanche.
Ravi par tant de temps pris à me posséder comme un démon.
Il vient et repart, jouant avec mon souffle, court et haletant.
Je suis devenu la proie de ses remous lents, lourds et enivrants.
Emporté aux fins fonds et tréfonds du bleu marin, joueur infâme,
Je crie, la gorge titubante de plaisir sourd, de plaisirs de l'âme.
Sa sombre houle, costumée de noir, caressant le dos de la nuit,
S'écrase en un râle sur les flancs épuisés des rochers maudits.
Je ne suis rien d'autre que de la poudre maritime, sable inédit,
Une symphonie, un concert mystérieux, récitant mes jeux interdits.
De la plage inerte, amorphe même de soumission exacte, intacte,
Mes bras trempés de sang, océanique, traînent, rompu est le pacte,
Je rends les âmes, dialogue rompu avec les vagues, refusé avec tact,
Ces élans immenses ou l'océan profond qui me meure les sens, sans trac.