Sangres Compartidos
Started by Ariel, Apr 26 2006 11:28 AM
9 replies to this topic
#1
Posted 26 April 2006 - 11:28 AM
Sangres compartidos
Temps anciens qui ont porté sur les murs les comptes en rouge de leurs jours, alignés dans le choral comme des troupeaux de cornes. Quels combats, quelles reconquêtes, déjà.
Nous marchions sur des eaux-fortes qui couvraient nos voix.
Nous allions, genoux à rebrousse-vallée traversant les chants de pierres et les rivières d’yeuses qui nous fixaient de leurs troncs noircis.
« -Que disent-ils ? »
Aux portes des cellules les membranes ossifiées du dire ont planté là le silence entre leurs mains de bure, doigt du cyprès posé sur les lèvres de l’arroyo.
Leur nom est signé du même sang sur les arcs. Les voûtes de l’apprendre couvent de leur prudence l’Aljibe du savoir. Ombres, où les eaux courent protéger leur clarté, où est notre peur de nous … »
Temps anciens qui ont porté sur les murs les comptes en rouge de leurs jours, alignés dans le choral comme des troupeaux de cornes. Quels combats, quelles reconquêtes, déjà.
Nous marchions sur des eaux-fortes qui couvraient nos voix.
Nous allions, genoux à rebrousse-vallée traversant les chants de pierres et les rivières d’yeuses qui nous fixaient de leurs troncs noircis.
« -Que disent-ils ? »
Aux portes des cellules les membranes ossifiées du dire ont planté là le silence entre leurs mains de bure, doigt du cyprès posé sur les lèvres de l’arroyo.
Leur nom est signé du même sang sur les arcs. Les voûtes de l’apprendre couvent de leur prudence l’Aljibe du savoir. Ombres, où les eaux courent protéger leur clarté, où est notre peur de nous … »
#2
Posted 26 April 2006 - 11:32 AM
mieux qu'excellent
#3
Posted 26 April 2006 - 11:37 AM
Simplement beau
Très pur
Très pur
#4
Posted 27 April 2006 - 02:41 PM
Un très beau texte
#5
Posted 13 September 2006 - 06:56 PM
(aaaaa)(.....)
#6
Posted 13 September 2006 - 07:35 PM
aaaaaaaa oui
#7
Posted 14 September 2006 - 10:28 AM
Sublime
Beau et efficace
Un voyage.
Beau et efficace
Un voyage.
#8
Posted 14 September 2006 - 11:59 AM
Merci aux baillements qui se répriment ......
Un voyage dis-tu ...
Tout à fait.
Aux confins de l'Estremadure et de la Castille.
Je reviens sur ton mot sublime, Je suis toujours méfiant vis à vis de l'extrapolation du sens premier, physique, de transformation directe si j'ai bonne mémoire - par endroits - du solide en gazeux.
De l'état tangible, à la représentation.
Je suis assis sur une roche bleue-verte, je regarde une eau couler à mes pieds, je l'écoute, je la sens.
Et il me prend de l'écrire ... puis de ne pas.
- sublimer, c'est déjà une sorte d'imposture, car aucune opération inverse ne pourra jamais offrir la moindre révélation du monde existant, perçu, senti, sensitivé, à celui à qui on offre l'écrit,
Ecrire est un ersatz, une manipulation habile d'un objet du décor qui se prend à vouloir un rôle dans la pièce. On masque cela en torturant un peu les mots
Mais c'est vite la sortie du théâtre, les trottoirs humides et froids.
Il y a une histoire chinoise, je crois. Le peintre échappe à son Maître en prenant le sentier qu'il a dessiné sur le mur...
...
Un petit mot, Valérie, sur ton dernier poème.
Je lis souvent ici ou là des textes où la douleur (sa, ou celle qu'on imagine) est mise en scène.
J'appelle ça la littérature des souffrants (au demeurant très respectable car elle prend sa source dans une tentative d'émotion sincère, même si à l'embouchure elle reste un peu convenue).
Tu as su passer au dessus de ça, comme on saute par dessus un feu.
Ce n'est pas un prêté, ni un rendu entre nous, qui nous connaissons bien.
C'est une lecture, je la prends pour ce jour,
comme un ciel qui dégringole.
Un voyage dis-tu ...
Tout à fait.
Aux confins de l'Estremadure et de la Castille.
Je reviens sur ton mot sublime, Je suis toujours méfiant vis à vis de l'extrapolation du sens premier, physique, de transformation directe si j'ai bonne mémoire - par endroits - du solide en gazeux.
De l'état tangible, à la représentation.
Je suis assis sur une roche bleue-verte, je regarde une eau couler à mes pieds, je l'écoute, je la sens.
Et il me prend de l'écrire ... puis de ne pas.
- sublimer, c'est déjà une sorte d'imposture, car aucune opération inverse ne pourra jamais offrir la moindre révélation du monde existant, perçu, senti, sensitivé, à celui à qui on offre l'écrit,
Ecrire est un ersatz, une manipulation habile d'un objet du décor qui se prend à vouloir un rôle dans la pièce. On masque cela en torturant un peu les mots
Mais c'est vite la sortie du théâtre, les trottoirs humides et froids.
Il y a une histoire chinoise, je crois. Le peintre échappe à son Maître en prenant le sentier qu'il a dessiné sur le mur...
...
Un petit mot, Valérie, sur ton dernier poème.
Je lis souvent ici ou là des textes où la douleur (sa, ou celle qu'on imagine) est mise en scène.
J'appelle ça la littérature des souffrants (au demeurant très respectable car elle prend sa source dans une tentative d'émotion sincère, même si à l'embouchure elle reste un peu convenue).
Tu as su passer au dessus de ça, comme on saute par dessus un feu.
Ce n'est pas un prêté, ni un rendu entre nous, qui nous connaissons bien.
C'est une lecture, je la prends pour ce jour,
comme un ciel qui dégringole.
#9
Posted 14 September 2006 - 12:42 PM
J'apprécie, appréhende ce regard sur mon dernier texte, merci.
J'en reviens moi aussi à l'emploi que je fais du terme "sublime" dans mon commentaire ci-dessus, tu vois qu'il vient avec "beau" et sublime pour moi est ce beau qui affect...cela est bien subjectif et c'est ainsi puisque je me place dans le ressenti quand je lis ou du moins quand le texte me permet ou m'offre cet espace, le créer. Voilà et à vrai dire je suis ravie qu'il t'ait emmené à écrire au delà.
J'en reviens moi aussi à l'emploi que je fais du terme "sublime" dans mon commentaire ci-dessus, tu vois qu'il vient avec "beau" et sublime pour moi est ce beau qui affect...cela est bien subjectif et c'est ainsi puisque je me place dans le ressenti quand je lis ou du moins quand le texte me permet ou m'offre cet espace, le créer. Voilà et à vrai dire je suis ravie qu'il t'ait emmené à écrire au delà.
Edited by Salam, 14 September 2006 - 12:49 PM.
#10
Posted 15 September 2006 - 09:03 PM
Ariel,
Je ne sais pas commenter, mais à cette lecture, je reste pantois d'admiration. J'aime.
Thierry.
Je ne sais pas commenter, mais à cette lecture, je reste pantois d'admiration. J'aime.
Thierry.
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