béber

Ami,

Ici les jours s’étiolent, les chiens malmenés courent dorénavant seuls.
Les hommes se musèlent et pourrissent aux carcans des nations.
Ami, ici, se souvient-on de l’Europe ?

Pas de rêves à porter, d’étincelles dans les pupilles de la France,
Que des jours sans levées, que des nuits sans éclats ou nulles autres brillances.
Ami, ici, on ne se souvient de rien !

Qu’on soit là ou ailleurs, plus de belles salaces aux rires étouffés,
Que de vaines promesses que l’on s’est de toutes pièces fabriquées.
Ami, ici, les idéaux sont morts.

L’Aquilon des armées érode le fruit de nos ripailles cinglantes.
Les jardins d’orangers naissent au mitan de campagnes mourantes.
Ami, ici, rien ne vaut plus le détour.

Peut-être nous reverrons-nous, ami,
Peut-être, cette fois, l’arme à la main.

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Dans nos espaces proprets, où voguent filaments de rêve cataleptique,
Et sur nos astres argentés, étoiles étalées sur la toile de la nuit,
Nous restons las de toutes idées ingénues d’acide chimérique,
Pecques et belles maîtresses du cinéma affleurant sur ces terres épanouies.

Venez, disaient-ils du lointain de leurs rêves, tous beaux et immaculés,
Rejoignez nos Adam qui attendent leurs Êve, saouls d’être compassés,
J’ai pris de cette mixture vide d’ennuis et y ai tout retrouvé,
De l’Espagne livide aux guinguettes militaires, je n’ai plus souvenir d’éden.

Saluons camarade! au pied levé de la belle tendresse qui s’éloigne.
Les charrues  nous promènent sur ces astres captieux étamés de cocagne.
Mais j’ai pris peur de la belle, d’une douceur caressée sur l’effluve de ses jambes,
Et j’attends, impatient, mon retour parmi vous.

" béber "
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