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Danse et écartèlement


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#1 sellatvn

sellatvn

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  • TLPsien
  • 163 posts

Posted 13 December 2005 - 02:12 PM

-DANSE ET ECARTELEMENT-


Malade sur le chandelier, et le bougeoir, objet têtu de son déchargement. Velu sur la table basse, l’ampoule avait terrassé les fils de la harpe, et le vase en pile sur l’armature en bronze de l’armoire. La forme que nos yeux soulignent évente le bol d’eau de vie. Il s’est levé, a pris la poche de l’oreiller dans les traits du matin, puis, repus de silence, s’est couché sur la natte en osier qu’élaboraient ses pas. L’homme est un enfant au cou tapageur, cet homme a détruit les recoins dorés du temps. Il cherchait, il cherche, et plié en douze dans sa tombe, dissertant sa chair avec les insectes rongeurs des tréfonds de son lit, il cherchera. Le museau de la fouine, ramassé par ses doigts au hasard d’un chemin, forme un masque de brume sous ses yeux, aux mesures de son amplitude. Sur les bras, sur les mains, il avance sans raison, la cloche remue régulièrement et par instant, frappe ses côtes. Un chant en résulte, il se déhanche au rythme infernal de l’horloge, puis, las et souriant sous la souche, apprivoise l’herbe grasse et dentue du revers de sa route.

L’homme avance sur la digue, il avance sur le songe, à cette heure, quand il ploie sous la pluie d’enclume enfonçant son dos, je voudrais pleurer. La pluie déplore la suie, et la douleur sur l’homme dentelle les résonances de sa voix. Un soubresaut frémit sous ses doigts, sous ses pas, l’ignorance d’un passé enfin dépecé. Et scrutant la lune, tapis sous les secousses du chèvrefeuille, j’essaye d’apporter les prismes d’argent aux sanglots de sa fuite. Mais ce qu’il ne dépasse le terre dans d’imposants gants de cuivre. Il décharne son cou, il densifie les raisons de son emportement. Allez, tombe la grêle, tombe la brèche sur la foule massée par poignées autour de son cadavre. Ce qu’il ne tue pas l’étonne, et la mort même scinde sa perception en deux : l’horreur de la chaux et l’enchantement de l’inconnu. La lenteur de ce blasphème sort de son être telle une bulle énorme, flottante, et pourtant sans raison et jusqu’à –sans but. L’homme, des élastiques plombant chacun de ses doigts, les liants l’un, l’autre, étanche sa soif au cou de la jeune enfant venue décharner son buste dans l’aigreur du petit matin. C’est le crépuscule, l’homme frappe son front aux poutres de mes mains. Et la vitalité, qu’est-ce ? D’où je suis, je vois la mer remuer ses phalanges, et l’homme glisser ses orteils dans l’embrasure de la porte.

#2 ginkobiloba

ginkobiloba

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  • TLPsien
  • 25 posts

Posted 13 December 2005 - 03:07 PM

Il faudra que je le relise, mais la je n'ai pas le temps, juste pour dire que j'adore la sonorite de tous ces mots, meme si c'est un peu trop compact pour bien digerer ce texte tres beau.
amities.




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