48 replies to this topic

[Condor]

J’ai envie de pleurer, ce soir, excusez-moi
Mon lit est un tombeau dans la nuit qui s’effondre
Cette nuit qui m’étreint comme pour me confondre
Et frôle mon visage évidé par l’émoi

Mon crâne empli d’opprobre et d’angoisse et d’effroi
Recherche en vain une âme apte à me correspondre
Et questionne sans fin qui ne peut me répondre
Avant de s’enfoncer - brûlant l’oreiller froid

Immobile essoufflé respirant à grand-peine
Je ne me souviens plus des joies de la trentaine
Lorsque je me moquais du jour de mes vingt ans

La vie me semblait longue et je prenais la porte
Une femme à mon bras blonde comme un printemps
Mais mon être a sombré dans le temps qui m’emporte.


26 juillet 2005.

[Deirdre]

..c'est le blues de la quarantaine, alors?

Elle doit bien exister cette âme que tu guettes
se morfondre en rêvant de partage, peut-être
Pour elle aussi la nuit est un grand tombeau froid
J'espère pour vous deux qu'elle viendra jusqu'à toi..

[Luce-Île]

C'est très beau... parfois quand c'est très beau, c'est tout ce que je trouve à dire, excuse-moi mais je crois que tu comprends...

[Mélusine]

Très beau sonnet, Condor. J'espère que tu la trouveras ton âme-soeur

houuuuuuuuu
dur dur,il y a quand meme de la joie aussi dans la vie.
je plaisante,nos textes ne font que faire ressentir notre bien ou mal etre,je te souhaite d'en ecrire un plein d'espoir et de vie.
amitié

[Condor]

Deirdre : Eh oui ! La CMV (Crise du Milieu de la Vie) ! Le démon de midi ! Est-ce que tu crois que pour elle aussi la nuit est un grand tombeau froid ? Quel gâchis tout de même ! Merci.

Luce-île : merci. Je te comprends et je sais que pour toi aussi tout n'est pas simple.

Mélusine2149 : Je vais la trouver. Mais de temps en temps, j'ai des coups de blues. Merci à toi (au fait : est-ce que je peux t'appeler 49 pour aller plus vite)

bilcof : merci. Tu as raison. En fonction de l'humeur, j'écris des textes bleus, roses ou noirs, ça dépend.

Amitiés.

je suis passé tres souvent par la aussi et encore aujourd'hui sinon je ne serais pas sur ce site a publier mes poemes
lol
bon courage ete continu car vu comme tu ecrit c'est qu il y a un coeur d'or qui sommeil en toi et l'une d'elles finira bien par le comprendre :wink:
a bientot

[Mélusine]

Condor, tu peux dire Mélu pour aller plus vite!

[lacape]

trés beau
amitié

[andros]

le sonnet offre encore beaucoup de possibilités expressives. Il reste un instrument irrelplaçable pour l'expression de la tristesse qui est éternelle

[Hauteur]

Condor,

Blues de la mi-temps… Bien décrit, jolie musique !

« Avant de s’enfoncer - brûlant l’oreiller froid »

J’adore ce vers.

Par contre, je suis surpris que vous ayez deux vers de 13 pieds, (1 et 10), à moins que vous ne vous soyez classé dans la fameuse catégorie des excellents-qui-peuvent-ne-pas-suivre-les-règles…

Amitié
Hauteur

[Carla.]

Même dans le noir, il y a de très belles nuances. Beau texte et bon courage. Amitié. Carla.

[Condor]

bilcof : je sais que tu as raison. Et je crois que tous ceux qui viennent sur ce forum viennent pour s'épancher parce que ça fait du bien.

Mélu : pas de pb. Moi, mon vrai nom, c'est condor95220, mais je dis condor pour aller plus vite.

lacape : merci.

Hauteur : Merci pour ton compliment. Concernant les vers 1 et 10, ils ne comptent pas pour 13 pieds, car le "e" derrière voyelle non-élidé ne compte pas pour 1 pied. Il est soit interdit en poésie classique, soit autorisé en poésie néo-classique, auquel cas il compte pour 0. Comme il ne se prononce plus depuis environ 500 ans, j'ai pensé que c'était un délai raisonnable pour me permettre de rallier les règles néo-classiques, en vigueur depuis environ 100 ans. Il faut remonter aux années 1400 et des poussières pour compter comme 1 pied le "e" final derrière voyelle non-élidé. C'est un ralliement que j'ai fait basé sur une intime conviction. Mais je respecte les autres règles classiques, et je suis un des rares dinosaures à faire rimer les singuliers entre eux et les pluriels entre eux. Amitiés.

Carla : merci pour ton soutien.

L'oiseau noir.

[Deirdre]

..oh, sans aucun doute.
Ou un trou noir sans fonds suivi d'un réveil solitaire, quand on tend le bras en direction de l'oreiller d'à côté sans rencontrer quoi que ce soit..

[Condor]

Merci Deirdre : Un trou noir sans fond ? Ca me fait penser à ce poème que j'ai écrit, et qui développe toujours le même thème :

Trou noir

Connais-tu l’univers et ses trous gigantesques
Où la lumière est noire et le présent passé
Imagine en deçà mon regard effacé
Un enfer aussi sombre empli d’âmes dantesques

Dans mon crâne des feux abracadabrantesques
Consument en feulant mon esprit harassé
Cet instant si lointain où tu m’as embrassé
Obsède ma raison en peurs cauchemardesques

Aspiré vers le fond par des sables mouvants
Agrippé par les doigts des démons éprouvants
Je perçois la douleur d’un amour hypocondre

Et quand le soir apporte aux hommes le repos
Atroce sensation du plancher qui s’effondre
Je sens grouiller les vers sur mon cœur et ma peau.

22 mars 2005

[Deirdre]

uuuhhhhh, faut arrêter le whisky AVANT de voir de la vermine partout.
T'as du écrire celui là dans un état épouvantable! :wink:

Cela dit, et plus sérieusement, je concois la douleur, je concois la tristesse d'une perte mais en quoi le souvenir de l'amour devrait il générer de la peur?
Cet amour hypocondre, je l'avoue, me laisse perplexe.
Sauf à dire qu'on est soi même son propre bourreau, ce sont je suis persuadée. C'est nous qui créons nos sentiments, nos émotions, pas l'autre..

[Condor]

On est soi-même son propre bourreau.

[Condor]

La quête du râle ? Ou l'arrête du squale ? Bon, en attendant, voici la deuxième version :


J’ai envie …

J’ai envie de pleurer ce soir - excusez-moi
Est-ce un pressentiment d’exil et d’insomnie
Une douleur aiguë comme une calomnie
Qui sculpte sous mes yeux le masque de l’émoi

Mon crâne empli de peurs et d’angoisse et d’effroi
Questionne sans réponse en longue litanie
L’imbécile destin féru de tyrannie
Avant de s’enfoncer - brûlant l’oreiller froid

Immobile essoufflé respirant à grand-peine
Reclus comme un lépreux qu’on met en quarantaine
Je me rappelle un peu le jour de mes vingt ans

Atroce souvenir que ma folle âme apporte
L’amour avait frappé magnifique à ma porte
Une femme inconnue comme on en rêve un temps.

27 juillet 2005.

[apprentie]

J'aime votre écriture.Pour moi elle a la fluidité d'une fontaine qui s'écoule dans l'été, la perfection d'un temple grec, ça semble si facile...
J'en profite également pour répondre à une de vos remarques lue sur ce site.Si certains poèmes sont bancals (je parle pour moi), ne croyez pas que ce soit un manque de respect envers quiconque, tout simplement une forme d'ignorance.
A partir du moment où chacun écrit avec ses tripes, alors il respecte l'autre car c'est une partie de son âme qu'il lui offre. N'est ce pas un peu cela la poésie?
Les tableaux du Douanier Rousseau n'ont pas le génie d'un Picasso , et pourtant ...

amicalement et respectueusement

[Deirdre]

J'aime la deuxième version aussi
La fluidité est tout aussi agréable
L'humeur qui s'en dégage est différente, les mots moins durs, une distance déjà tempère cet effroi. c'est moins sauvage, moins extrême, quoi.

[Hauteur]

Hauteur : Merci pour ton compliment. Concernant les vers 1 et 10, ils ne comptent pas pour 13 pieds, car le "e" derrière voyelle non-élidé ne compte pas pour 1 pied. Il est soit interdit en poésie classique, soit autorisé en poésie néo-classique, auquel cas il compte pour 0. Comme il ne se prononce plus depuis environ 500 ans, j'ai pensé que c'était un délai raisonnable pour me permettre de rallier les règles néo-classiques, en vigueur depuis environ 100 ans. Il faut remonter aux années 1400 et des poussières pour compter comme 1 pied le "e" final derrière voyelle non-élidé. C'est un ralliement que j'ai fait basé sur une intime conviction. Mais je respecte les autres règles classiques, et je suis un des rares dinosaures à faire rimer les singuliers entre eux et les pluriels entre eux. Amitiés.

L'oiseau noir.

Merci de ces précisions Condor.

Interdit ou autorisé sans compter, voila qui change ma perception des choses...

J'ai bien envie de faire comme vous, finalement.

Cette règle est en effet meilleure que celle que je connaisais.

Merci à vous.

Amitié
Hauteur

[Condor]

apprentie : merci de tout coeur pour la fluidité et la perfection. Ca fait beaucoup de compliments pour moi tout seul et je ne suis pas sûr de les mériter. Pour ce que tu dis sur le respect, je suis entièrement d'accord avec toi. De mon côté, j'ai juste du mal à exprimer clairement ma pensée en quelques lignes.

Deirdre : ce que tu me dis me touche beaucoup. Moi aussi je trouve la deuxième version moins dure et je la préfère.

Hauteur : Si tu rejoins le clan des poètes qui utilisent le "e" final derrière voyelle non-élidé, il faut que tu saches que tu t'attireras les foudres des classiques. Car aucun poète entre le 16ième et le 19ième siècle ne l'a utilisé, et tu n'en trouves jamais chez Baudelaire, Rimbaud, Hugo, Musset, ....

[Hauteur]

Hauteur : Si tu rejoins le clan des poètes qui utilisent le "e" final derrière voyelle non-élidé, il faut que tu saches que tu t'attireras les foudres des classiques. Car aucun poète entre le 16ième et le 19ième siècle ne l'a utilisé, et tu n'en trouves jamais chez Baudelaire, Rimbaud, Hugo, Musset, ....

Je me doute bien ...

Mais d'un autre côté, cette règle est vraiment nulle.

Je pense qu'il ne me fallait pas plus que ta réflexion pour m'engouffrer... :wink:

Merci.

Au plaisir.

Amitié
Hauteur

[LisAbelle]

Bonsoir condor

J'ai envie de vous dire, ce soir, excusez moi
qu'il y a des poèmes comme le votre qui me laissent sans voix.

Amicalement.

LisAbelle.

J' aime tes mots,

Au petit Condor tout chagrin
Il se peut que tout soudain
Lui paraisse grande chimère
D’ amour qui déserte sa terre.

Mais le soleil ne meurt pas.
Le Condor en conserve son éclat
L’hiver ne se succède jamais à lui même
Ton cœur à l’envers en fera de même.

[balila]

Beeaucoup d'émotions à te lire Condor, la peine est effleurée avec une grande délicatesse et entre les trois sonnets, mon coeur balance...

balila

Condor

douloureux et Très beau à la fois .

[Condor]

LisAbelle, poésianne, balila, Lavande : vos vers et vos mots me touchent beaucoup. Je suis heureux si mes quelques vers ont pu vous plaire un peu.

Je vois que Lavande est une petite nouvelle. J'espère que tu te plairas sur ce site. Tu verras il y a beaucoup de monde.

[roseaupensant]

Trés beau sonnet, rien à reprendre ni sur la forme, ni sur le fond.
Mais je suis toujours triste de voir que des "gamins " de quarante ans
en sont déjà au temps des regrets et de la mélancolie.

Si vous saviez comme la vie est belle à soixante-dix balais !..
Bon, ce n'est pas une raison pour vous presser d'y arriver mais profitez de chaque jour et laissez-donc ces idées noires pour l'au-dela !

Clap ! encore une fois pour votre poème !

Amitiés.

:-))

[Condor]

Merci roseaupensant : La vie n'est pas linéaire. Elle est ondulatoire. Quarante ans peut correspondre pour certains à un creux, alors que soixante dix, pour le même, à un sommet. Mais comme tu le dis si bien, je ne suis pas pressé d'y arriver.