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[den]

C'est fou cette habitude que l'on prends,
c'est flou,de plus en plus,avec le temps,
c'est tout ce qui nous reste,de ce qui est parti au loin,dans le néant;
c'est fou la lassitude qui nous a pris,tant que nous ont lestés les ans.

C'était nous,qui jouions avec nos noeuds de nerfs et nos tourments,
à se faire mal à l'émotion dans nos contre-courants;
c'était voué à s'envoler au moindre coup de vent,
on s'est floué d'une magie d'un court instant.

Et c'est désormais le passé,
qui nous est passé devant;
on a beau s'avancer,se faire plus grand,
derrière,on a laissé le sésame du présent.

L'âme abimée,on rame pour s'arrimer,
on dérive de mers en phares;
attiré par les lumières vives des mauvais quais,
sur les grèves des ports d'un soir.

C'est fou ce don que l'on avait,de griser notre raison,
de voir un soleil briller dans l'ampoule brisée des vieux néons;
c'est fou ce que l'on a fait,l'effet du feu des illusions,
c'est affreux,mais c'est finit,nos astres sont en fait des matières en fusion.

C'est fou,cette habitude qui nous prends,
à ressasser l'aisance fugace du passé;
avec dans le regard plein d'insistance du soi d'avant,
cette glace où nos faces et nos sens viennent s'effacer.

[missix]

fou de douleur
d'heures foulées
autour du cou
en foulard
de feu serré