Le Vieux Facteur De Campagne Est Déjà Mort
#1
Posted 19 June 2006 - 02:51 AM
les plafonds tombent dans des lueurs molles
maman maman le four est blanc
et ma tête gonfle avec le poulet
maman maman les dalles parlent mal
je n’ai plus d’oreilles pour entendre les injures
pipi caca boudin d’étoiles découpées
plus qu’un cœur et des cerises sur des becs jaunes
attendant perchés sur le frigo mécanique la fin.
On ne sonnera pas à la porte
le postier est déjà mort ce soir
j’ai mangé les lettres et j’ai brûlé le sac
j’ai été amoureux de la lettre d’amour
le cachet je l’ai enlevé comme la fumée sur le toit.
J’ai lu que la guerre commence, ou termine
dans le sang hétéroclite de campagnards
et que les alouettes chantent même sur des charognes
et que le vin est parfois rouge et meurtrit parfois
et que les tranchées sont noires comme les mains.
J’ai pleuré l’été qui est chaud dans la lettre
d’or comme quand je n’étais pas, avec des bois
sur la tête une auréole de robe à carreaux de vent
des avants bras tièdes d’étreinte des visages bons
creusés au marteau cavalier des grillons verts
le vieux facteur est mort comme un brave
avec son trop plein de passé gardé dans la camionette.
Maman maman il est l’heure de dormir
de sortir la tête du facteur du four
ma tête de la boîte aux lettres blanche
ramasser les débris de cheveux et de bombes
dans le ciel pour garder du bleu pour dormir
il est temps j’ai été amoureux c’est la guerre
l’ancien temps est mort c’est la guerre
dans mon cerveau pendu au plafond tiède
les bisous mous dans la maison
perdu mon cou ton cou sur les toits
pourquoi mon cœur fume et a des crises
je veux dormir maman maman.
#2
Posted 19 June 2006 - 07:24 AM
Il a un parfum d'enfance.
Il me rappelle un peu la mienne (que j'ai tant oublié...)
#3
Posted 19 June 2006 - 08:46 AM
J'aime venir chez toi Cloud
On y découvre toujours des trésors!
Charlie
#4
Posted 19 June 2006 - 09:19 AM
Il a un parfum d'enfance.
Il me rappelle un peu la mienne (que j'ai tant oublié...)
Un sourire est souvent l'essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire. (St Exupery)
merci...
#5
Posted 19 June 2006 - 09:37 AM
#6
Posted 19 June 2006 - 12:27 PM
J'aime venir chez toi Cloud
On y découvre toujours des trésors!
Charlie
c'est toi le trésor
tu te rappelles
quand on attendait l'aube
les yeux clos
parce qu'on vivait?
#7
Posted 19 June 2006 - 04:28 PM
tu te rappelles
quand on attendait l'aube
les yeux clos
parce qu'on vivait?
une lueur d'espoir
au creux de nos mirettes
gardée
comme la Flamme...
et l'on soufflait
sur nos brindilles de vers...
#8
Posted 19 June 2006 - 04:46 PM
au chocolat
et j'ai été heureux en la regardant
fondre...
c'est ça bien sûr à la cave des coeurs
nous sommes des glaces
au chocolat.
#9
Posted 19 June 2006 - 05:47 PM
les plafonds tombent dans des lueurs molles
maman maman le four est blanc
et ma tête gonfle avec le poulet
maman maman les dalles parlent mal
je n’ai plus d’oreilles pour entendre les injures
pipi caca boudin d’étoiles découpées
plus qu’un cœur et des cerises sur des becs jaunes
attendant perchés sur le frigo mécanique la fin.
On ne sonnera pas à la porte
le postier est déjà mort ce soir
j’ai mangé les lettres et j’ai brûlé le sac
j’ai été amoureux de la lettre d’amour
le cachet je l’ai enlevé comme la fumée sur le toit.
J’ai lu que la guerre commence, ou termine
dans le sang hétéroclite de campagnards
et que les alouettes chantent même sur des charognes
et que le vin est parfois rouge et meurtrit parfois
et que les tranchées sont noires comme les mains.
J’ai pleuré l’été qui est chaud dans la lettre
d’or comme quand je n’étais pas, avec des bois
sur la tête une auréole de robe à carreaux de vent
des avants bras tièdes d’étreinte des visages bons
creusés au marteau cavalier des grillons verts
le vieux facteur est mort comme un brave
avec son trop plein de passé gardé dans la camionette.
Maman maman il est l’heure de dormir
de sortir la tête du facteur du four
ma tête de la boîte aux lettres blanche
ramasser les débris de cheveux et de bombes
dans le ciel pour garder du bleu pour dormir
il est temps j’ai été amoureux c’est la guerre
l’ancien temps est mort c’est la guerre
dans mon cerveau pendu au plafond tiède
les bisous mous dans la maison
perdu mon cou ton cou sur les toits
pourquoi mon cœur fume et a des crises
je veux dormir maman maman.
son trop plein de passé gardé dans la camionette
un parfum années cinquante soixante
auquel je suis pas insensible
#10
Posted 19 June 2006 - 06:46 PM
Je ne sais le dire autrement, hein, c'est un peu "grossier"... mais ton texte est comme une matérialisation immédiate de l'univers que tu veux nous montrer ou nous rappeler peut-être.
Immédiate. C'est rare. Je ne sais pas ce que tu as mis comme poudre magique sur ces mots... c'est très mystèrieux.
Félice.
#11
Posted 19 June 2006 - 07:24 PM
ça m'a fait penser au facteur cheval..
#12
Posted 19 June 2006 - 08:25 PM
merci d'avoir un peu écouter ma musique monsieur.
#13
Posted 19 June 2006 - 08:53 PM
Ou de la réalité mélagée à du rève,
c'est difficile à dire.
#14
Posted 19 June 2006 - 08:59 PM
et même un Papa,
être quadra et orphelin,
pourquoi ne nous prépare-t-on pas
à la séparation, à cette M O R T
qui nous hante
#15
Posted 20 June 2006 - 01:51 AM
je vous aime tous la nuit
#16
Posted 26 June 2006 - 01:05 PM
#17
Posted 30 October 2006 - 02:15 AM
#18
Posted 30 October 2006 - 02:26 AM
le bonhomme
poème que je découvre fort beau
dj
#19
Posted 30 October 2006 - 02:28 AM
je lirais tes poemes, ceux que je n'ai pas lu
des demain.
parce que ton regard compte
cloud.
#20
Posted 30 October 2006 - 02:34 AM
ta vérité n'est pas loin
#21
Posted 30 October 2006 - 02:44 AM
#22
Posted 30 October 2006 - 02:50 AM
et ceux-ci aux travers de tes textes et tes coms
crois "moi" déjà
#23
Posted 30 October 2006 - 04:37 AM
Un parfum d'enfance qu'il fait bon sentir et ressentir... et ressortir...
Tres agréablement!
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