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Michouhibou

Member Since 23 Jun 2005
Offline Last Active Dec 06 2006 06:48 PM
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Topics I've Started

Plongée satanique

06 January 2006 - 07:07 PM

J’ai vu l’obscurité déchirée par l’éclair
Et dans l’aveuglement, dans la profonde nuit
Un faciès hideux soudainement surgit
Et son haleine infecte empuantissait l’air.

Il s’arrachait du torse des lambeaux de chair
Qu’il avalait sanglants dans un éclat de rire.
Je suis venu ici, dit-il, pour te séduire
T’offrir si tu le veux le trône de l’enfer.

Sa gueule cracha le feu sur un bourg endormi
Les cris des suppliciés me vrillaient les tympans
Et dans l’âcre fumée, j’entr’aperçus grimpant
Sur les ailes du monstre l’âme de mes amis.

D’un pied il écrasa comme autant de fourmis
Des chrétiens qui chantaient dans la nuit de Noël
Je te ferai régner sur la terre et du ciel
Mélangeons nos sangs et signons ce compromis

J’acceptai donc ton pacte, infâme créature
Tu m’offris la richesse, le charme et la beauté
Des vierges délicieuses de fragilité
Que je démantelais en savantes tortures.

Je connais la jouissance d’être la pire ordure
Lorsque les puissants tremblent à mon commandement
J’ai l’appétit féroce et le rire dément
Je suis un cauchemar, on m’appelle…dictature

Je t'attends

14 December 2005 - 10:40 PM

Quand tu voudras
Quand les mésanges auront niché
Dans les lilas
Quand l’ombre du mystère
Aura posé sur tes rêves
Ses ailes de rubis

Quand tu voudras
Quand l’œil du faucon
Aura repéré sa proie
Et qu’il fondra depuis l’azur
Quand la peur nouera tes viscères
Qu’elle refermera
Sur toi ses serres

Quand tu voudras
Quand tu enfanteras
Des volutes iridescentes
Dans les édens improbables
De lagons encapsulés
Quand tu vomiras tes wisky-soda

Quand tu voudras
Quand la neige aura blanchi les monts
Que nos os craqueront
Sous le joug des douleurs
Quand ma voix éteinte
Encore t’appellera
Quand tu voudras

Je t’attends

Fleur bleue

09 December 2005 - 04:08 PM

Je suis un peu fleur bleue, romantique à souhait
Mais le sort a voulu qu’arrive dans ma vie
Une sacrée luronne, un joli brin de fille
Qui aime le latex, les menottes et le fouet

Pour gagner son amour, j’ai appris à jouer
Chacune des saynètes que dictaient ses envies
Plus je la bâillonnais, plus elle était ravie
Plus je la torturais et plus elle en voulait

Pour combler l’insatiable, il y eut surenchère
Il lui fallut des lames pénétrant la chair
Je léchais envoûté le sang à ses blessures

Un an elle abusa de moi jusqu’à l’usure
Depuis qu’elle est partie, comme un fantôme j’erre
Je voudrais aujourd’hui que quelqu’un me rassure

Dépit

26 November 2005 - 05:02 PM

Pourquoi cette colère et pourquoi ce tourment
On t’a égratigné, on s’est servi de toi
Au milieu de la cour tu n’étais pas le roi
On ne te demandait qu’amuser, gentiment
D’aller contrer la reine, tu n’avais pas le droit

Au milieu de la cour, tu n’étais pas le roi
Juste un pauvre bourdon inutile à la ruche
Pas de quoi se gonfler en ballon de baudruche
Mais toi tu as voulu faire chanter ta voix
On te l’a bien vite refermée, pauvre cruche

Pas de quoi se gonfler en ballon de baudruche
Pas de quoi alerter la sainte autorité
Tu préfères te taire t’éloigner dépité
Cachant ta mine défaite sous ta capuche
Mais ça te fournira matière à méditer

Tu préfères te taire t’éloigner dépité
La fée n’a pas pour toi attelé le carrosse
Il neige et tu as froid dans tes rêves de gosse
Mais tu t’obstines à refuser la vérité
Toi, poète ? Le chameau se marre sous sa bosse.

26/11/2005

Eteignoir

21 November 2005 - 02:51 PM

L’obscurantisme n’est pas mort
Il taraude nos mémoires
Souvenirs des années noires
Notre monde a perdu le Nord.

La peur envahit les cités
Vivre n’est plus excitant
Qu’à un rythme trépidant
Et plus de Dieu pour nous guider

L’obscurantisme ressurgit
Donne dans la surenchère
Fait son lit de la misère
Au micro le tribun rugit

La détresse déploie ses ailes
Le banlieusard se sent seul
Son capuchon son linceul
Survivre de bouts de ficelles

L’obscurantiste a la peau dure
Craint la vue et craint l’odeur
Bannit la peau de couleur
Dans son aisance a fière allure.

Mais dans les quartiers insalubres
Abandonnés à l’opprobre
Monte le chant clair et sobre
Et non le hurlement lugubre

Le chant de la Nouvelle Alliance
Phare dans l’obscurité
Chemin d’une humanité
Retrouvant enfin la confiance

Vois ces jeunes gens beaux et forts
Obscurantiste mon frère
Le chemin qu’il reste à faire
A besoin de toi en renfort.