21 replies to this topic

[Félice]

Ce qu’il y avait au fond,
Caresse insoupçonnée de moi à moi
Avait été terni.
J’avais pris le soin de le cacher
Dans mes lumières
Pour être certaine de ne pas
Le trouver à nouveau

J’étais là pourtant

J’ai entrepris des fouilles
Sous les tapis, derrière les murs
Derrière le frigidaire… dans le petit interstice
Où on ne pense jamais à chercher
Dans le tiroir à bordel
J’ai procédé par ordre

Pourtant, j’étais juste là…

Et plus je cherchai
Moins je trouvai
Plus ce que je cherchai prenait la poussière
Au fond de la lumière
J’ai fini par tout retourner
L’œil hagard, le souffle court
J’ai mis les locaux en chantier
C’était devenu une histoire d’orgueil

Je ne pouvais plus lâcher.
J’ai fait une reconstitution méthodique
Des schémas, des plans, des stratégies
Au fond, au fond… bon, au départ, c’était au fond,
Et puis je l’ai déplacé parce que c’était terni,
Je me souviens que j’avais dit :
« au moins là, je ne le retrouverai pas »

Hahaha… houhou… mais j’étais vraiment juste là !

Les heures ont passé, le soleil s’est levé plusieurs fois
Je n’ai rien fait d’autre. J’ai même été voir dans
Le vide-poche de la voiture… j’ai tout retourné
Ce truc à la con, qu’il y avait au fond
Je ne l’avais pas inventé tout de même
On n’invente pas des choses comme ça !
Mais c’était ridicule… je le regardais et je ne le voyais pas

Je cherchais cette tendresse
Et je ne sais pas si par incrédulité ou par cynisme…
Caresse de moi à moi… ? Non… quand même pas !
Bon Dieu, mais j’ai pourtant cherché partout…
Mes nerfs essorés ont laissé échapper une larme
Il fallait que je remette la main sur ce con de truc du fond !

A bout de nerf, je me suis assise
Dans le grand fauteuil vert du salon
Je l’ai vue s’avancer, son regard dans un écrin d’ébène

C’est ça que tu cherches, fifille ?

[Gaston Kwizera]

plus je vais chercher, moins je trouverai quoi dire
alors je le dis maintenant que j'ai aimé

[Charlie]

Pfffffffff et je voulais être la première à laisser un com 'y avait personne à l'horizon et puis voilà que choupinet se pointe comme ça s'en prévenir et se tire tout aussi vite...
Bon tant pis!
Après avoir flambée de l'intérieur
tu cherches dans les cendres
Voilà une quête bien intimiste!
ta légende personnelle...
Finalement je crois que je te préfère quand tu fouilles farfouilles trifouilles comme ça quand tu mets tout sans dessus dessous tu prends le dessus largement
Ouais je te préfère en long...
Allez j'm'en vais fermer mes yeux...
Mais puis-je emporter sous mes paupières
"Mes nerfs essorés ont laissé échapper une larme"
Dis je peux?
Charlie

[Félice]

merci gaston...

charlie, oui tu peux, tu peux.

[(cloud)]

je crois que c'est sartre qui diait que l'existence précéde l'essence. (ok je ne sais pas plus de lui pour l'instant... )
on existe d'abord comme existe une ville le petit matin nue et silencieuse.
et puis tout au long du séjour on est par les autres.
pour moi c'est plutot destructeur mais ici, tu retrouves ce qui est beau en toi
normal, c'est dans le regard de ton amoureux.
sujet donc usé jusqu'a la corde et pourtant
c'est raconté de manière très originale et pour cette raison, (le ton, le dernier vers, l'intérieur de toi comme une maison)

j'aime bien!


cloud.

[heloise]

La poésie est une clameur
J'ai entendu ce matin la voix superbe de Ferré le dire
La tienne est belle à lire de bon matin
Mais le soir encore plus sans doute
Je reviendrai te lire une autre fois ce soir
Bien à toi

[belvis]

Ah, ces placards munis d'un double-fond qui ne sentiront jamais le renfermé,
ni le remugle de poussière dés lors qu'on s'est mis en tete d'en rechercher la clé,
et le contenu.
Ce contenu dont on sait , détail obsédant et épuisant, qu'il peut parasiter notre existence au bonheur.....Dans nos meilleurs jours d'adulte.
Et dire que ce placard, c'est tout mon portrait quand j'étais gosse...

Tu vois, ton texte, j'en fais mien.

[GUILLAUME Alain]

là tu m'épates Felice
j'aurais bien aimé l'ecrire ce texte
il semblerait que tu tends vers une simplification
de ton vocabulaire vers le "parlé" qui m'est tu l'auras compris
plutôt cher
je "craignais" lors de ta venue et par l'intelligence et la culture de tes coms que tu
fus justement et trop intelligente et trop cultivée pour la poésie
qui a mon sens reclame plus de sensitivité que de cerebralité

bravo
t'es sur la bonne voie
enfin
celle que je crois bonne

La poésie est une clameur
J'ai entendu ce matin la voix superbe de Ferré le dire
La tienne est belle à lire de bon matin
Mais le soir encore plus sans doute
Je reviendrai te lire une autre fois ce soir
Bien à toi

elle ne prend son sexe qu'avec la voix
comme le violon prend le sien avec l'archer qui le touche
ah!tu me remémore ma première rencontre physique avec Ferré
le premier texte qu'il planta là devant son micro a Perigueux en 70

[Eden]

une erreur sur ce texte ma chère, flagrante

il s'agit d'une prose, poétique peut être mais une prose certainement ! donc la disposition devrait être plus linéaire, elle y gagnerait en clarté, paradoxalement... ceci pour la forme, quand au fond l'écriture soignée pousse la lecture jusqu'au bout donc oui tu es sur la bonne voie, continue !

bizzzz

[balila]

Oui, c'est bien cela que je cherchais...

("divulgation"...)

Je n'ajouterai rien d'autre, beaucoup de choses que je partage ont été dites dans les commentaires précédents... Juste le plaisir que j'ai à te lire sur ces chemins là...

balila

Edited by balila, 09 June 2006 - 12:02 PM.

[Artemisia]

Cela vient à point après la divulgation.
Je disais bien, que les gens avaient peur d'entrer en eux-mêmes.
Et toi, évidemment tu n'est pas "les gens".
Tu y entres tellement que tu fiches le bazar partout !

Que ceux qui n'ont jamais cherché jettent la première pierre.

Cette recherche éternelle, n'est ce pas elle qui nous fait vivre et nous dit d'avancer ?

j'ai bien aimé le suspens, et la chute finale.


Artemisia

[Félice]

allé hop, c'est parti.

Cloud,

Sartre disait ça oui. Ce qui revient à dire que l'acquis précède l'inné ? Ou bien que l'on est maître de ses décisions, de ses choix et de ses chemins... monter à l'assaut de son destin ou de sa foi. Oui, cherche à connaître Sartre encore un peu plus, ça ne peut pas faire de mal. Il est captivant, à sa façon.

L'intérieur de moi comme une maison... c'est plus compliqué que ça, bien sûr. Et d'ailleurs... hihi... le texte traite-t-il vraiment de l'intérieur ? Le fond de soi ne serait-il pas justement bien à l'extérieur ? Je me questionne.

Heloise, comtesse en robe du soir

"la poésie est une clameur"... comme tu es bienveillante, comme je te sens compréhensive et ultra empathique...
Le soir, le matin. J'apprends seulement à lire le matin, moi qui ne m'éveille qu'au coucher du soleil...

Belvis,

Le bonheur serait donc parasitable ? Le bonheur est un dépaysement pour moi. Ou disons plutôt comme l'autre dont le nom m'échappe juste là : "la mélancolie, c'est le bonheur d'être triste". Je ne suis pas mélancolique, mais vois-tu, cette phrase me parle intensément.
J'ajoute que le détail est, comme tu le dis, un danger extrême.

Si ce texte est tien... je ne puis rien souhaiter de plus. Il n'est certes pas mien.

Alain,

Le v'là celui-là... j'en étais sûre. Oui, ce texte est un clin d'oeil pour toi et Balila, entre autres. Il est évident que ton style respire l'artisanat haute gamme, je comprends bien ton com.

Quant à l'intelligence et à la culture... je ne suis pas certaine de connaître le sens de ces mots. Il est fort possible que cela ressemble à ma coquille. La question est : comment sortir de l'oeuf ?

La sensivité échappe-t-elle même à l'esprit ? A l'intellect oui. A l'esprit... mon avis là-dessus n'est pas terminé.

Eden,

Alors... erreur... je suis si heureuse des indications que tu peux me donner. La forme doit donc être plus linéaire ? Si tu pouvais développer un peu... tu vois, je n'en ferai toujours qu'à ma tête, mais je tiens absolument à me familiariser avec ces questions de formes poétiques, de cadre et de règles. Peut-être pour mieux pouvoir les enfreindre...

L'écriture soignée... non. Pas d'ac. Je l'ai fait n'importe comment, depuis ce matin, je me dis que je veux le reprendre. Mais je crois finalement qu'on ne reprend pas un texte. On en écrit un autre plutôt. Celui-ci est comme il est, même s'il me titille de partout.

Balila,

Oui, hein ? Je pensais bien que ce com-là arriverait. Et tu n'es pas étrangère à l'idée de ce texte, en tout cas à sa façon d'amener les choses. Je me replonge un maximum dans les "lettres à un jeune poète" de Rilke... et je me pose plusieurs questions :

- je vois bien que la sensibilité de celui ou celle qui lit est toute différente lorsque le texte prend le temps de se mettre en place. La réceptivité est autre. Mais la tâche du poète est-elle de toucher au dehors ? Ne doit-il pas d'abord chercher au fond ?
- n'est-ce pas justement de cette manière qu'il pourra atteindre le dehors ? En passant par l'intérieur...

enfin, c'est compliqué, je veux dire que je me demande si mon écriture naturelle est courte et rammasée ou le contraire. Et si elle l'était devrais-je aller à son encontre ?

voilà, je suis sur tlp depuis un petit temps (tout petit) et je cherche... je continue de chercher vers où me mène l'intérieur de moi. En terme d'écriture. Alors je fais des essais, je guette les suggestions, je les refuse, je les étudie, j'écoute, j'observe.

Artémisia, jolie fleur

Félice n'est pas "les gens", certes. Mais personne ne l'est en fait. Chacun est un astre éphémère et unique.
Tu aimes le suspens ? J'aurais pas cru, dis... et les mystères aussi alors ? Serais-tu roman...

Ely, petit loup aux pieds nus

"il fallait que"... aurait été la fin... tu aimes donc le minimum de suggestion... et le maximum d'imagination. Je comprends ce besoin de liberté.

la transition est aisée : dans notre fameux projet, je te promets de grands champs verdoyants et infinis... Jaguar ne saurait admettre des cages ou des barreaux. J'y pense, j'y pense, à notre projet. Il me faut du temps.

Voilà, tout le monde. Merci de votre passage enrichassant sur ce texte pas anodin du tout. Le regard d'Aimée n'étant toujours que le prétexte. Il est simplement le regard du dehors.

[balila]

Balila,

Oui, hein ? Je pensais bien que ce com-là arriverait. Et tu n'es pas étrangère à l'idée de ce texte, en tout cas à sa façon d'amener les choses. Je me replonge un maximum dans les "lettres à un jeune poète" de Rilke... et je me pose plusieurs questions :

- je vois bien que la sensibilité de celui ou celle qui lit est toute différente lorsque le texte prend le temps de se mettre en place. La réceptivité est autre. Mais la tâche du poète est-elle de toucher au dehors ? Ne doit-il pas d'abord chercher au fond ?
- n'est-ce pas justement de cette manière qu'il pourra atteindre le dehors ? En passant par l'intérieur...

enfin, c'est compliqué, je veux dire que je me demande si mon écriture naturelle est courte et rammasée ou le contraire. Et si elle l'était devrais-je aller à son encontre ?

voilà, je suis sur tlp depuis un petit temps (tout petit) et je cherche... je continue de chercher vers où me mène l'intérieur de moi. En terme d'écriture. Alors je fais des essais, je guette les suggestions, je les refuse, je les étudie, j'écoute, j'observe.

Félice,

Je me suis bien sûr arrêtée un instant sur ton com et je pense tout comme toi.

Chercher au fond, oui. Et c'est bien là que je posais ma pensée sur "Divulgation" en ce qui concerne ton écriture.

Tu as une telle aisance dans les commentaires, une telle fluidité dans cette écriture là, que je me demandais si elle n'était pas justement plus dans ce registre, dans ce fond que tu creuses pour exprimer aux autres ce que tu ressens avec tellement de sensibilité. Or, dans ces cas là, tu t'adresses à quelqu'un en particulier, tu lui parles. Dans tes textes, j'ai la sensation d'une recherche autre, sans doute t'adresses-tu à toi-même avant de transmettre et il y a (pour moi) une grande différence dans cette transmission de l'auteur au lecteur.

Pfff... Pas facile d'expliquer tout ça, je ne sais si tu auras compris ce que veux exprimer.

Ce texte me parle beaucoup plus que les autres, tu l'auras compris. Il te ressemble... En tout cas pour ce que j'aperçois de toi depuis que tu es ici. Mais il ne parlera pas forcément à tout le monde de la même manière, évidemment.

Amicalement,

balila

Edited by balila, 11 June 2006 - 09:32 AM.

[Artemisia]

Toucher au dehors en passant par l'intérieur... chercher au fond

... ne serais-je pas la dernière...?

Ah j'ai bien fait de venir, je crois

Artemisia

[Félice]

Balila,

Je travaille sur mon écriture, j'essaye d'écouter les chemins qu'elle veut prendre... j'y pense beaucoup, je crois que tu l'auras compris.
Dans ces conditions, comment te dire la nécessité que j'ai d'obtenir du retour quant à mes mots ? Tes coms sont utiles et sincères... l'attention que tu portes à mes mots est une vraie lumière.

Lumière... au sens "générosités". Il n'existe aucune vérité, mais la perception des autres est une lumière en soi. Et toi, tu prends le temps de m'expliquer ce que tu perçois... merci. Merci.

Artémisia,

Je crois que oui... hihi... et puis, tu le sais, tu es toujours welcome sur les textes de Jaguar.

Félice.

[Henri.]

Oups ! que de com intelligents !
j'aime, Felice, cette écriture...prose poétique si je devais donner une catégorie...mais le dois-je ? non pas ; juste une manière de dire que je le verrais mieux en lignes...si je puis dire...en fait comme le suggère Eden..
mais bon...
ce qui me plait c'est que ça m'interpelle, me demande d'être lu ! me dit que ça vaut le coup. alors je me laisse faire of course...
voilà, voilà...
au plaisir

Henri

[balila]

Balila,

Lumière... au sens "générosités". Il n'existe aucune vérité, mais la perception des autres est une lumière en soi. Et toi, tu prends le temps de m'expliquer ce que tu perçois... merci. Merci.

Félice.

Tes commentaires sont d'une grande générosité, Félice, et c'est un juste échange de pouvoir en retour tenter de t'offrir au plus près ce que je ressens de tes textes.

Merci...

balila

[Félice]

Henri, mon cher

Un texte demande toujours à être lu. C'est juste que certains textes le demandent plus maladroitement que d'autres... ;-)

En ligne, tiens... bon, je ne retouche plus mes textes (c'est une "grave" décision que j'ai prise) mais j'essayerai la prochaine prose poétique en ligne, nous verrons bien ce que ça donne.

Enfin... vous me direz, quoi.

Balila,

Bon... alors on dit que merci mutuel. Tu sais, en terme de générosité, le répondant n'est dû à personne. L'écriture me prend à la gorge depuis quelques mois, je ne m'y attendais pas du tout... et j'ai besoin de cheminer avec elle et donc...

avec tous ceux qui me permettront de la connaître mieux. Acquérir des bases, lire beaucoup, apprendre, observer, écouter, repérer les références, les différences et puis...

prendre son envol... commencer enfin une relation intime avec sa propre écriture.

Alors voilà... on dit que merci mutuel.

Félice.

[Michel]

poème
où la plume
précède l'esprit
en quète de mots

normal que le style
soit "parlé"

amicalement

Michel

[Félice]

poème
où la plume
précède l'esprit
en quète de mots

normal que le style
soit "parlé"

et même... l'émotion précède la plume...

merci Michel.

Félice.

[Protoss]

J'adore...

Protoss

[Félice]

J'adore...

Protoss

tu t'emportes un peu. Mais ton com me fait grand plaisir. Merci.

Félice.