Jump to content


Photo

Côté Jardin, Côté Cour


  • Please log in to reply
No replies to this topic

#1 coucou

coucou

    coucou

  • TLPsien
  • 423 posts
  • Interests:ALGERIE

Posted 12 February 2006 - 07:16 PM

Caïn:
Que fais-tu fainéant sous l’ombre de l’olivier
Ramasse ton arme
Et rejoins vite les rangs des braves
Aujourd’hui est un grand jour
Trêve de farniente


Abel:
Quelle belle journée n’est ce pas !
Ce silence béat
Admirez, l’azure nuancé de bleu
L’air est appétissant
Et la nature est florissante

Caïn:
Assez de verbiages !
C’est le jour tant attendu
L’instant propice
Pour surprendre l’ennemi
Le frapper, l’anéantir
Et déclarer la guerre

Abel:
Si je ne vois guère de danger
Ton cœur non plus, caché sous ta cuirasse
Ne peut percevoir la beauté
Allège ton âme !
Et écoute les détonations florales
Le bruit des bourgeons qui éclosent
Le chant du pavot qui ouvre ces pétales
Pour cueillir la lumière

Caïn:
Prêcheur, de beaux sermons
Triste obole
Descend de ta chaire
Et quitte ces fariboles
Paroles lâches, vision satanée
Et utopique
Le monde à besoin de guerrier
Pour combattre le mal


Abel:
Où est ce présumer ennemi ?
Se cache-t-il derrière les buissons ?
Mon âme sereine, enivrée
Par la magnificence matinale
Et la douceur de la nuit
Est au zénith
Ignore, la haine et ne porte aucune animosité
Contre autrui


Caïn:
Toute âme vivante
Est susceptible à devenir une menace
Le monde est une jungle
Ou seul, le plus fort
Peut survivre
Si tu ne tues pas
Tu seras buté
Ton seul ami, est ton glaive aiguisé
La vie est une arène



Abel:
Non ! C’est ce que vous bruitez
Vous serinez une image flouée, formatée
Une vision désespérée
Vous avez fait de la vie une croisade
Alors qu’elle n’est que joie et rire
Une croisière
La vie est un don du ciel
Courte, fugace, comme le feu de paille
Qui ne souhaite qu’éclairer l’existence
De l’humanité



Caïn:
La vie est cette flammèche
Qui se détache
Portée par le vent
Elle se pose et allume un nouvel incendie
Il ne y’a eu jamais de paix
Il ne y’aura jamais à l’avenir
La guerre n’a jamais cessé
Elle change juste de lieu
Et devient plus destructible


Abel:
Qui sont vos cibles
Nous les s
La provision
De vos carnages
Les otages de vos visions
Et qui sont les commanditaires
Vous !une poignée de tyrans, assoiffés de pouvoir
Sans aucune consciences
Qui ne défendent que leur commerce


Caïn:
Nous sommes la main de dieu
Les gardiens de ce temple
Que vous nommez « la vie »
Nous sommes les sentinelles
Entraînés, pour protéger les faibles
Comme toi !
Les poètes, les citoyens
Qui se prélassent et se philosophent
A l’heur ou on se sacrifie
Ame et corps
Afin, de leur préserver leur misérable vie
De tous les jours


Abel:
Vous êtes les damnés !
Des aliènes entraînés à répandre la mort
Vous ne connaissez rien
Que le savoir faire d’ôter la lumière
Vous ignorer le sens du mot « vie »
Vous ne pouvez apprécier
Le gazouillis du rossignol
Le babil d’une fontaine
Vous ne savourez que le sifflement des balles
En vidant votre chargeur


Caïn:
Quelle prouesse !
Mots de mauviette
La vie à l’eau de rose
La vie est un trophée
Le beau gain, qui ne brille qu’entre les mains
De celui qui sait l’acquérir
Ça ne s’offre pas
Il faut l’octroyer
Et pour exister, il faut dominer
On est le maître
Que si on extermine nos rivaux


Abel:
Vous n’aimez pas la vie
Si elle était précieuse
Celles des autres le seraient à vos yeux
Vous ne vénérez
Que l’éclat des médailles
Chamarrant vos poitrails
Vous aimez collectionner les trophées
En gagnant de vaines batailles
Et Pour chaque vie dissipée
Vous montez d’un grade, d’un cran


Caïn:
Maudit blasphémateur !
Tu ignores le sens
De mourir sur le champ des honneurs
D’être estroper d’un bras, d’une jambe
En nom de sa patrie
Servir et mourir en martyr
Tu ignores le mot devoir
Nous les Lords de la guerre
Les sauveurs




Abel:
Quel est le prix d’une vie
Voir son paraître dans l’histoire
Gagner un titre de plus
Vous avez fait de la guerre un art
Et de l’amour un crime
Vos ordres ne sont pas discutables
Aucune cour, ne peut vous débattre
Vous êtes la loi, toute la loi



Caïn:
Nous nous pliant qu’à l’ordre suprême
Sans aucune état d’âme
La conscience est qu’une faiblesse
La morale est une excuse
L’important est de mener à bien notre opération
Et d’évincer l’ennemi
Le radier
Pour que règne la paix



Abel:
Paix !
Comment des béotiens
Pauvres charognards
Peuvent-ils parler de tranquillité
Vous guettez les nocifs
Vous profitez de leur innocence
Et vous les séduisez
Ensuite vous leur transmettez
Vos haines
En les entraînant à mieux haïr
Avant de découvrir vos supercherie
Ils se retrouvent victimes
Dépassés


Caïn:
Ils sont la relève
La continuité de nos rêves
L’espoir d’exterminer toute menace extérieure
L’ennemi est partout
Prêt à nous réduire
En bouillis
Mais nous sommes là
A travers toutes les ères
Gladiateur ou soldat
Chevauchant sur nos destriers
Glaive en main

Abel:
Sectaires ! Libérez vos otages
De vos profondes convictions
Noires sur noir !
La vie est..est une rose
Au parfum épars
Alors par quel droit
Sacrifiez-vous les Adonis et les Jouvencelles
En leur brisant les ailes

Caïn:
Séditieux
Tu ne mérites pas de vivre
Profane
Tu es la honte
Avec une plume tachetée d’encre bleue
Tu veux combattre le feu
Apaiser les peines
Et transformer le monde
En un Eden




Abel:
Je dégaine ma plume
Au lieu de porter la mort
Ma penne
Est le dernier espoir
L’autre choix
Je chante la renaissance
Quand d’autres ânonnent le refrain
D’un long automne
J’inonde
Le ciel d’étoiles versifiées
A l’instant
Où d’autres entonnent la fin du monde
L’amour est notre mécène
Aimez ! Est notre message
Nous sommes les derniers témoins
Que le monde va mieux
Sans enclume et sans marteau
Juste par la tiédeur
De nos mots
On crée le déluge
Nos poèmes sont des luges
Nos écris sont des sermons
On ne convoite pas la vie
Pour le plaisir de musarder
Mais pour clairsemer
L’espoir, l’amour
Et l’image de l’aube
On insuffle nos murmures
Sur des vers
Et notre foi
Est l’arche de tout les humain
D’aujourd’hui et de demain




0 user(s) are reading this topic

0 members, 0 guests, 0 anonymous users