10 replies to this topic

[sellatvn]

Strate 8

Ma grand mère est dégueulasse,
elle a du chocolat sur la joue,
et elle pue la limace.

Poudre du ciel !
Nous l’envoyons paître
amas planté sur d’épais blocs de glace.

Nous l’envoyons au ciel,
avec ses culottes gigantesques,
qui prennent des allures de caves.

Ballon gonflé
qui retombe comme un navet
puis repart ! tourbillonne !

et rechute encore comme une fiente atroce.

[Vasavoirsi]

Il ne faut pas parler comme cela des Grands mères. Si elle a du chocolat sur la bouche, c'est qu'elle est gourmande. Et une vraie grand mère, l'est toujours. Cela veut dire qu'elle aime la vie.
Si il ne reste plus de chocolat, si elle ne l'a pas partagé avec toi, c'est peut être parce que tu es un infernal gamin qui ne sait vraiment rien d'elle et de sa vie passée.
Pour les culottes, tu sauras que le corps vers la fin se détériore, c'est juste le chemin du temps. Tu seras comme cela un jour.
Je ne dis pas cela pour te choquer où bien te blesser. Mais je n'aime pas ces illuminations là.
Forcément un jour, elle partira dans la strat 8.
Et ce jour là, tu verras, personne ne rira, et tu ne monteras pas sur la petite estrade devant le micro, pour déclamer à l'assemblée dans l'église, ce texte là.
Parce que tu verras ta mère ou ton père pleurer.
Peut être aussi que toi, tu ne trouveras pas cela très drôle.
Oui je suis une emmerdeuse moralisatrice mais j'assume.

Corinne

Mon amour de Grand mère là où tu te trouves, je t'envoi tout mon coeur.
J'ai été très fière d'être ta petite fille.

[sellatvn]

Comme il fallait un vainqueur, je suis heureux que la morale soit celle là.
Il n'y a ici que gratuité, illuminations faites à deux et pour laquelle il ne me semble pas avoir auparavent autant ri.
Différencier, je crois qu'il est nécéssaire le poème de sa porté. "Je tue quelqu'un" n'est pas à prendre au pied de la lettre.
grand-mère... grand-mère... si la mienne est morte et j'en suis chagrin, j'aime aussi en imaginé une volante, abominable, pourvu d'un abominable petit fils qui observe sa chute.

[vélo]

Il y a aussi des grands-mères atroces, Vasavoirsi. Mais ce n'est pas la question. Ce texte a quelque chose de merveilleux, tout en zigzags. Il ne méritait décidément pas un pareil commentaire.

[Vasavoirsi]

Il y a aussi des grands-mères atroces, Vasavoirsi. Mais ce n'est pas la question. Ce texte a quelque chose de merveilleux, tout en zigzags. Il ne méritait décidément pas un pareil commentaire.

Mais mon commentaire n'est pas agressif. Je disais juste que ce texte là m'avait un peu choqué. Je suppose que l'auteur cherchait cela. Donc finalement c'est réussi.
Je sais aussi qu'il y a des connes chez les grands mères J'en avais une formidable, l'autre l'est nettement moins.
Et puis, je préfère dire les choses sincèrement. L'idée du méchant gamin et de la vilaine grand mère c'est une bonne idée mais personnellement j'aurais fait une mise en scène plus poussée.
Vous voyez ?

[vélo]

Non.

Là on a un poème. La mise en scène est fantasque, ne vise pas le réalisme et traverse des réalités qui s'entrelacent comme les branches d'un arbre.

Un poème n'est que la partie émergée d'un iceberg qui est l'oeuvre elle-même. Ma lecture ne peut être que partielle mais voilà, je m'y essaie.

Je ne crois pas que la visée de selatvn en écrivant ce poème ait été de choquer le lecteur. En le postant, peut-être. Mais en l'écrivant, il n'a fait que suivre la pente de son écriture.

Comme le rêve il combine des éléments distordus, qui suivent le mouvement d'un objet que l'on jette et qui retombe. L'objet n'en est pas un : c'est cette fameuse grand-mère. Avec elle dans ce mouvement de lancer - le jeu enfantin de lancer quelque chose pour le ramener à soi, ou la vieille expression "faut pas pousser mémé dans les orties" - se combinent.

Il y a dans les mots qui décrivent la grand-mère quelque chose de la répulsion qu'éprouvent les enfants, parfois, pour les vieilles personnes. Répulsion et fascination. L'impression d'enfance me semble dominer dans ce poème, notamment à travers les images des grosses culottes et du navet, mais aussi cette odeur de limace.

Le poème ne se résoud pas. Peut-être dans un ensemble plus vaste. D'éléments épars, il dessine un mouvement d'ensemble avec ses contrastes qui font de ce lancer une spirale un peu vertigineuse (du ciel à la cave, d'envoyer paître à envoyer au ciel).

C'est une lecture. Peut-être erronée. Selatvn nous le dira !

[Raoul]

Je ne crois pas que la visée de selatvn en écrivant ce poème ait été de choquer le lecteur. En le postant, peut-être. Mais en l'écrivant, il n'a fait que suivre la pente de son écriture.

me permets-tu d'emprunter ceci?

PS: cette discussion confirme ma perplexité quant à l'usage du style chez Vasavoirsi. Elle a le sien sans aucun doute.

[vélo]

Pas de problème, je suis en copyleft.

[Vasavoirsi]

Non.

Là on a un poème. La mise en scène est fantasque, ne vise pas le réalisme et traverse des réalités qui s'entrelacent comme les branches d'un arbre.

Un poème n'est que la partie émergée d'un iceberg qui est l'oeuvre elle-même. Ma lecture ne peut être que partielle mais voilà, je m'y essaie.

Je ne crois pas que la visée de selatvn en écrivant ce poème ait été de choquer le lecteur. En le postant, peut-être. Mais en l'écrivant, il n'a fait que suivre la pente de son écriture.

Comme le rêve il combine des éléments distordus, qui suivent le mouvement d'un objet que l'on jette et qui retombe. L'objet n'en est pas un : c'est cette fameuse grand-mère. Avec elle dans ce mouvement de lancer - le jeu enfantin de lancer quelque chose pour le ramener à soi, ou la vieille expression "faut pas pousser mémé dans les orties" - se combinent.

Il y a dans les mots qui décrivent la grand-mère quelque chose de la répulsion qu'éprouvent les enfants, parfois, pour les vieilles personnes. Répulsion et fascination. L'impression d'enfance me semble dominer dans ce poème, notamment à travers les images des grosses culottes et du navet, mais aussi cette odeur de limace.

Le poème ne se résoud pas. Peut-être dans un ensemble plus vaste. D'éléments épars, il dessine un mouvement d'ensemble avec ses contrastes qui font de ce lancer une spirale un peu vertigineuse (du ciel à la cave, d'envoyer paître à envoyer au ciel).

C'est une lecture. Peut-être erronée. Selatvn nous le dira !

C'est une belle analyse que la tienne. Et je la comprends et la respecte. Parce qu'effectivement c'est une interprétation froide du poème.
La mienne est une réaction à chaud. Avec des émotions de vécu différent. Moi, j'ai vu une autre grand mère que celle que tu as vu toi.
La mienne, quand je l'ai lu dans le poeme, m'a fait de la peine. Et j'ai eu envie de le dire. Cela me faisait un peu mal de la voir ainsi caricaturée. Tu vois ?

Mais c'est un échange qui fait avancer, je trouve.

[sellatvn]

Je note les commentaires, lecture du poème de vélo certainement plus poussé que l'écriture elle même. Ce texte je le redis a été écris à deux, et je dois avouer que le poster est effectivement provocateur. Nous n'avons pas pris de grand-mère spécifique, ni la mienne, ni celle de l'ami coauteur. La grand mère est un point de départ. Le point de vu de l'enfant se retrouve effectivement dans l'ecriture, sorte de vision immédiate sans fil conducteur hormis le bilboquet qui monte et descend. Le poème a réussi finalement même pour toi Vasavoirsi, car il fait ressentir. Et poésie ne veut pas dire aller dans le sens du lecteur. Le caractère gratuit est ce qui pour moi à le plus d'importence, nous avons ce soir là fait une trentaine de texte (5 planches, 17 tables et 12 strates), et à la relecture celui-ci n'est certainement pas le plus beau, mais celui qui me renvoie immédiatement une image.

[vélo]

La suite ! la suite !