C'est 6 heures du chagrin
La lune
Est froide ce matin
Il va tomber des corbeaux.
Je me lève d'une érection un peu molle et je nébulise des fragrances maltées qui font un brouillard au-dessus du lit. Tu dors. Dans la salle de bain, qu'un pas à peine sépare du lit, la glace me découpe en lambeaux, j'ai la gueule de tous les jours, une gueule de fleur fânée, une tronche qu'on aimerait pas croiser. Je vais pisser.
Dans la cuisine juste à côté, il y a la cafetière avec du jus d'avant-hier que je met à réchauffer. Puis j'ouvre les volets.
Dehors
Il n'y a rien que des choses.
J'allume une Bastos - du vide - j'ai le cul posé sur le rebord de la fenêtre - du vide - je regarde ce qui fut autrefois
Hier encore la chair
De mes chers émois ce cul si merveilleux
- du vide -
Dans la cuisine le café est bouillu [ça sent comme dans la vieille maison d'une vieille]
Je lance mon mégot dans la rue [je dis merde]
je vais devoir me farcir la bouteille de lait
j'hésite encore
la bouteille de colombard
irait bien.
Je m'assied au bord du lit
Et te réveille
Mes mots sont trop lourds à écrire
Alors je te les fais supporter.
C'est 6 heures du chagrin
Et j'aime bien te voir émerger
De l'ennui.
- Poésie - Archives de Toute La Poésie - 2005 - 2006
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Le Vieil écrivain
12 December 2006 - 05:06 PM
Effusions.
26 November 2006 - 06:46 PM
Au lendemain de nos lentes
ebullitions, au passage des cortèges
[ Ainsi que des sherpas les lignes vont
fluides et silencieuses à nos monts]
de fièvres et d'encensoirs précieux
longs, longs, si longs qu'une eau cristalise à leur brume,
Au lendemain de délicieuses ablutions
Je m'élève.
Je reste sur ce point, bien plus qu'en supsension,
Je gravite.
ebullitions, au passage des cortèges
[ Ainsi que des sherpas les lignes vont
fluides et silencieuses à nos monts]
de fièvres et d'encensoirs précieux
longs, longs, si longs qu'une eau cristalise à leur brume,
Au lendemain de délicieuses ablutions
Je m'élève.
Je reste sur ce point, bien plus qu'en supsension,
Je gravite.
Le Sommeil Du Juste
06 November 2006 - 04:03 PM
ils ont frappé à la porte, je leur ai ouvert, le premier a posé sa main sur ma poitrine pour m'écarter légèrement, il m'a souri, puis les autres ont suivi. Ils savaient où chercher, je n'avais pas besoin de les précéder pour leur indiquer l'endroit, ni de les suivre d'ailleurs, je les regardais juste se diriger vers la porte au bout de la salle.
Celui qui m'avait souri a posé son doigt sur sa bouche en regardant les autres, puis il a désigné, toujours avec le même doigt, le mur à droite de la porte.
Ils savaient où chercher.
Le système était plutôt simple, un panneau pivotant recouvert du même papier peint que le reste de la grande pièce. J'avais fait tout cela moi-même, du temps de « la Grande Lessive » comme on disait, quand l'Etat avait prohibé tellement de choses que mon Café ne servait plus que de la flotte. C'était une ancienne remise. J'y entassais les cigarettes, l'alcool, le café et de temps en temps quelques médicaments que je distribuais ensuite via les Restos du Coeur où j'étais bénévole.
Et puis j'avais oublié cette pièce. Les murs s'étaient à nouveau jaunis des fumées de clopes encore plus chargées de goudron qu'avant, ils s'étaient peu à peu maculés des éclaboussures d'alcool et moi, j'avais suffisamment bien fait mon travail pour qu'on ne distingue pas les limites du cadre du panneau.
Et puis il y a eu cette putain de guerre.
Mon établissement ne recevait plus que ces foutus Cols Noirs. Quelques uns avaient fait leur apparition il y a une dizaine de mois et puis ils avaient fini par occuper toutes les chaises. C'était comme ça, et à moins de fermer le troquet je ne pouvais pas refuser de les servir. Et je n'avais pas envie de mettre la clé sous la porte, je n'en avais pas la force, à quoi bon recommencer quand on approche de la fin.
Ils savaient où chercher.
Celui qui souriait avant me fit un clin d'oeil, il fit un mouvement de balancier avec sa main et puis un des Cols Noirs fit voler le panneau d'un coup de pied.
Je les ai vu s'engouffrer dans la remise et puis j'ai entendu les coups de feu, pas de cris, ça a duré à peine cinq secondes.
Les Réfractaires avaient tout d'abord choisi de s'exiler. Mais on avait très vite fermé les frontières. D'immenses tours s'élevaient maintenant tout au long d'une immense ligne qui n'avait plus rien d'imaginaire. Ceux que l'on appelaient Les Chiens des Miradors n'avaient qu'une consigne : tirer à vue sur qui s'approchait à moins de 200 mètres.
La rebellion avait peu à peu été matée à coups de mitrailleuses, de propagande et de délation. L'Etat avait même prévu un budget conséquent pour rémunérer ses informateurs.
Le chef des Cols Noirs est sortit en premier et s'est dirigé vers le comptoir. Il a posé son automatique, délivré ses mains de leurs mitaines en cuir et s'est retourné vers moi. Il ne souriait plus.
- Servez moi un truc fort ... Dans un grand verre.
M. était venu me voir un soir. Nous avions été de bons camarades à l'école. Et surtout, il m'avait fourni en cigarettes lors de la prohibition.
Il m'avait demandé de le cacher, il savait pour la remise.
- Nous serons 5 ou 6 tout au plus, et ce ne sera que pour quelques jours. Demain, quelques amis feront diversion et retiendront l'attention de la patrouille. Pendant ce temps j'amènerai des paillasses et un peu de matériel.
Je n'avais rien dit, j'avais juste acquiescé d'un signe de la tête.
- Mes amis préparent un coup qui leur vaudra la mort à coup sûr si on les retrouve. Ils me rejoindront au fur et à mesure pour ne pas attirer l'attention, et de nuit. Je te donnerais le mot de passe juste avant que tu ne m'enfermes.
Je servis au chef des Cols Noirs – un simple sergent de brigade – un whisky dans un verre à jus de fruit.
- Depuis combien de temps étaient-ils là ?
Cela faisait 4 jours.
M. m'avait donné ses consignes juste avant que le panneau ne se referme sur lui.
- Une fois que nos camarades seront là tu n'ouvriras qu'une seule fois par jour, à 4H00 du matin, juste pour changer le seau à déchets et nous donner à manger. Tu frapperas six coups de suite.
Il m'a regardé en souriant.
- T'inquiètes, c'est l'affaire de quelques jours, une semaine tout au plus. Demain je t'en dirais plus.
A 4H00 le lendemain il avait donc glissé sous le seau une lettre « à brûler une fois lue ». Il m'y résumait son combat, en quoi l'attentat était nécessaire ... des choses que je savais déjà et que j'avais choisi d'ignorer non par manque de conviction mais parce que je n'en voyais pas l'intérêt. Je n'étais d'aucun camp. J'accueillais les Cols Noirs parce qu'ils payaient leurs consommations. J'accueillais M. parce qu'il me l'avait demandé.
M. écrivait aussi qu'un membre éminent des Réfractaires les rejoindrait mardi,et que le lendemain, à minuit, je pourrais réutiliser ma remise pour de la véritable marchandise.
Le sergent de brigade reposa son verre.
- Un autre s'il vous plait.
Je l'ai resservi.
- Ne vous inquiétez pas pour la remise, nous avons l'habitude de ce genre de nettoyage.
Je m'en foutais, de toute manière j'allais partir dés demain.
Le Mercredi, à 9H00, je me suis présenté au Building Central. Un officier m'a accueilli en me tendant la main, puis a fait signe à un jeune homme au visage glabre - un visage totalement dénué d'expressivité - de nous rejoindre dans un bureau.
- Asseyez-vous, m'invita l'officier.
Le jeune Col Noir posa une boîte sur le bureau. Son supérieur le congédia puis ouvrit la boîte.
- C'est tout ce que l'on a retrouvé d'elles. C'est ce qui nous a permis d'ailleurs de les identifier.
Un portefeuille à moitié brûlé, couvert de terre et de tâches de sang séché, et un anneau curieusement déformé – en fait ce qu'il restait d'une bague que je lui avait offerte pour notre dixième anniversaire de mariage.
- Je ne pense pas qu'elles aient souffert vous savez ... Elles étaient assez près du foyer de l'explosion.
Puis il sortit une enveloppe d'un de ses tiroirs et me la tendit.
- Il y a le billet de train que vous aviez demandé, le laissez-passer et la somme convenue.
J'ai ramassé l'enveloppe, je ne l'ai pas ouverte. Puis je me suis levé et je me suis dirigé vers la porte.
L'officier s'est levé à son tour.
- J'aimerais me tromper en pensant que s'il n'y avait pas eu cet attentat vous nous auriez caché la présence des Réfractaires dans vos murs, que leur sort ne dépendait pas que de la mort de votre femme et de votre fille.
Je n'avais pas besoin de lui répondre, tout était terminé à présent.
Je suis monté dans la troisième voiture du train et je me suis assis. Nous étions une dizaine dans ce wagon ... Une dizaine d'enveloppes ...
J'ai fermé les yeux, la machine s'est mise en branle, le train a démarré. J'ai fermé les yeux et je me suis endormi.
Celui qui m'avait souri a posé son doigt sur sa bouche en regardant les autres, puis il a désigné, toujours avec le même doigt, le mur à droite de la porte.
Ils savaient où chercher.
Le système était plutôt simple, un panneau pivotant recouvert du même papier peint que le reste de la grande pièce. J'avais fait tout cela moi-même, du temps de « la Grande Lessive » comme on disait, quand l'Etat avait prohibé tellement de choses que mon Café ne servait plus que de la flotte. C'était une ancienne remise. J'y entassais les cigarettes, l'alcool, le café et de temps en temps quelques médicaments que je distribuais ensuite via les Restos du Coeur où j'étais bénévole.
Et puis j'avais oublié cette pièce. Les murs s'étaient à nouveau jaunis des fumées de clopes encore plus chargées de goudron qu'avant, ils s'étaient peu à peu maculés des éclaboussures d'alcool et moi, j'avais suffisamment bien fait mon travail pour qu'on ne distingue pas les limites du cadre du panneau.
Et puis il y a eu cette putain de guerre.
Mon établissement ne recevait plus que ces foutus Cols Noirs. Quelques uns avaient fait leur apparition il y a une dizaine de mois et puis ils avaient fini par occuper toutes les chaises. C'était comme ça, et à moins de fermer le troquet je ne pouvais pas refuser de les servir. Et je n'avais pas envie de mettre la clé sous la porte, je n'en avais pas la force, à quoi bon recommencer quand on approche de la fin.
Ils savaient où chercher.
Celui qui souriait avant me fit un clin d'oeil, il fit un mouvement de balancier avec sa main et puis un des Cols Noirs fit voler le panneau d'un coup de pied.
Je les ai vu s'engouffrer dans la remise et puis j'ai entendu les coups de feu, pas de cris, ça a duré à peine cinq secondes.
Les Réfractaires avaient tout d'abord choisi de s'exiler. Mais on avait très vite fermé les frontières. D'immenses tours s'élevaient maintenant tout au long d'une immense ligne qui n'avait plus rien d'imaginaire. Ceux que l'on appelaient Les Chiens des Miradors n'avaient qu'une consigne : tirer à vue sur qui s'approchait à moins de 200 mètres.
La rebellion avait peu à peu été matée à coups de mitrailleuses, de propagande et de délation. L'Etat avait même prévu un budget conséquent pour rémunérer ses informateurs.
Le chef des Cols Noirs est sortit en premier et s'est dirigé vers le comptoir. Il a posé son automatique, délivré ses mains de leurs mitaines en cuir et s'est retourné vers moi. Il ne souriait plus.
- Servez moi un truc fort ... Dans un grand verre.
M. était venu me voir un soir. Nous avions été de bons camarades à l'école. Et surtout, il m'avait fourni en cigarettes lors de la prohibition.
Il m'avait demandé de le cacher, il savait pour la remise.
- Nous serons 5 ou 6 tout au plus, et ce ne sera que pour quelques jours. Demain, quelques amis feront diversion et retiendront l'attention de la patrouille. Pendant ce temps j'amènerai des paillasses et un peu de matériel.
Je n'avais rien dit, j'avais juste acquiescé d'un signe de la tête.
- Mes amis préparent un coup qui leur vaudra la mort à coup sûr si on les retrouve. Ils me rejoindront au fur et à mesure pour ne pas attirer l'attention, et de nuit. Je te donnerais le mot de passe juste avant que tu ne m'enfermes.
Je servis au chef des Cols Noirs – un simple sergent de brigade – un whisky dans un verre à jus de fruit.
- Depuis combien de temps étaient-ils là ?
Cela faisait 4 jours.
M. m'avait donné ses consignes juste avant que le panneau ne se referme sur lui.
- Une fois que nos camarades seront là tu n'ouvriras qu'une seule fois par jour, à 4H00 du matin, juste pour changer le seau à déchets et nous donner à manger. Tu frapperas six coups de suite.
Il m'a regardé en souriant.
- T'inquiètes, c'est l'affaire de quelques jours, une semaine tout au plus. Demain je t'en dirais plus.
A 4H00 le lendemain il avait donc glissé sous le seau une lettre « à brûler une fois lue ». Il m'y résumait son combat, en quoi l'attentat était nécessaire ... des choses que je savais déjà et que j'avais choisi d'ignorer non par manque de conviction mais parce que je n'en voyais pas l'intérêt. Je n'étais d'aucun camp. J'accueillais les Cols Noirs parce qu'ils payaient leurs consommations. J'accueillais M. parce qu'il me l'avait demandé.
M. écrivait aussi qu'un membre éminent des Réfractaires les rejoindrait mardi,et que le lendemain, à minuit, je pourrais réutiliser ma remise pour de la véritable marchandise.
Le sergent de brigade reposa son verre.
- Un autre s'il vous plait.
Je l'ai resservi.
- Ne vous inquiétez pas pour la remise, nous avons l'habitude de ce genre de nettoyage.
Je m'en foutais, de toute manière j'allais partir dés demain.
Le Mercredi, à 9H00, je me suis présenté au Building Central. Un officier m'a accueilli en me tendant la main, puis a fait signe à un jeune homme au visage glabre - un visage totalement dénué d'expressivité - de nous rejoindre dans un bureau.
- Asseyez-vous, m'invita l'officier.
Le jeune Col Noir posa une boîte sur le bureau. Son supérieur le congédia puis ouvrit la boîte.
- C'est tout ce que l'on a retrouvé d'elles. C'est ce qui nous a permis d'ailleurs de les identifier.
Un portefeuille à moitié brûlé, couvert de terre et de tâches de sang séché, et un anneau curieusement déformé – en fait ce qu'il restait d'une bague que je lui avait offerte pour notre dixième anniversaire de mariage.
- Je ne pense pas qu'elles aient souffert vous savez ... Elles étaient assez près du foyer de l'explosion.
Puis il sortit une enveloppe d'un de ses tiroirs et me la tendit.
- Il y a le billet de train que vous aviez demandé, le laissez-passer et la somme convenue.
J'ai ramassé l'enveloppe, je ne l'ai pas ouverte. Puis je me suis levé et je me suis dirigé vers la porte.
L'officier s'est levé à son tour.
- J'aimerais me tromper en pensant que s'il n'y avait pas eu cet attentat vous nous auriez caché la présence des Réfractaires dans vos murs, que leur sort ne dépendait pas que de la mort de votre femme et de votre fille.
Je n'avais pas besoin de lui répondre, tout était terminé à présent.
Je suis monté dans la troisième voiture du train et je me suis assis. Nous étions une dizaine dans ce wagon ... Une dizaine d'enveloppes ...
J'ai fermé les yeux, la machine s'est mise en branle, le train a démarré. J'ai fermé les yeux et je me suis endormi.
Série De L'inachevé (3)
09 October 2006 - 08:07 PM
Elle
dépose un verre sur la table basse et s'éloigne en marmonnant les paroles d'une chanson qui passe souvent à la radio. Je ne me souviens plus du nom de ce chanteur, toujours est-il qu'il est incroyablement beau.
Je bois une gorgée de vodka.
Elle a ajouté du citron.
J'aimerais penser que rien n'est fini mais j'ai la tête ailleurs alors je continue de ne regarder que le vide.
Rien d'insoutenable en somme.
Lorsque la porte se fermera
- Elle ne la claquera pas,
C'est la classe -
J'irais me servir un autre verre
Du Gin
Je déteste la vodka.
dépose un verre sur la table basse et s'éloigne en marmonnant les paroles d'une chanson qui passe souvent à la radio. Je ne me souviens plus du nom de ce chanteur, toujours est-il qu'il est incroyablement beau.
Je bois une gorgée de vodka.
Elle a ajouté du citron.
J'aimerais penser que rien n'est fini mais j'ai la tête ailleurs alors je continue de ne regarder que le vide.
Rien d'insoutenable en somme.
Lorsque la porte se fermera
- Elle ne la claquera pas,
C'est la classe -
J'irais me servir un autre verre
Du Gin
Je déteste la vodka.
Série De L'inachevé.
03 October 2006 - 08:34 AM
Ma montre indique une heure que je reconnais plus, les vitres cracras du "café du coin" perlent d'une suée noirâtre et il y a des rires derrière, et des cris et même la gratte folk de Simon. La pluie déverse les crachats de la rue au caniveau qui se gloutonne, mes grolles s'imprègnent, je commence a penser qu'à l'intérieur j'aurais l'air moins con ... Mais elle ne me verrait pas. Je sais qu'elle passe la rue d'en face, celle qui fait l'équerre au niveau du magasin de fringues, je sais qu'elle y passe parce que c'est comme ça que je l'ai croisé dix jours auparavant, et tous les jours suivant. Chaque fois moi, je l'attendais, et chaque fois elle passait, et chaque fois elle tournait la tête vers moi et elle souriait.
Alors je regarde la rue d'en face et je me confond avec la pluie, les clients pour le troquet ne me voient même plus ... je fond.
Et dans l'attente du marin perdu au large
Elles souffrent sur le quai éperdues d'amour
Se ne sont pas des larmes se sont les embruns
Qui fouettent leur visage.
Et tous les jours elles reviennent
Eperdues de leur amour...
Alors je regarde la rue d'en face et je me confond avec la pluie, les clients pour le troquet ne me voient même plus ... je fond.
Et dans l'attente du marin perdu au large
Elles souffrent sur le quai éperdues d'amour
Se ne sont pas des larmes se sont les embruns
Qui fouettent leur visage.
Et tous les jours elles reviennent
Eperdues de leur amour...
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