7 replies to this topic

[Vasavoirsi]

C'est joli la mousse d'un capuccino. C'est onctueux. La cuillère s'enfonce et disparaît.

- Pourquoi prends tu toujours un capuccino ?

J'ai relevé la cuillère. Elle était pleine de mousse et de chocolat. Tu sais le chocolat que l'on saupoudre par-dessus. Je l'ai mise dans ma bouche et je l'ai léché. Lentement.
Il m'a regardé. C'est fou comme les hommes prêtent de l'érotisme à toutes choses.

- C'est très érotique de te voir prendre le café comme cela.

J'ai remis la cuillère dans la mousse. La mousse cela se déguste avec une cuillère. Cela se prend lentement. Se laisse couler sur l'acier. Prendre le temps de voir changer la couleur. La chaleur se propager jusqu'au bout. L'acier devient chaud. Amplifie l'onde sur la langue. Cela fait du bien. Je ne le quittais pas des yeux. Il en avait oublié son verre de soda sucré.

- Tu m'en donnes une cuillère ?

Il n'y avait plus de mousse. Cela avait la consistance d'un café au lait. Le café au lait, ce n'est plus de l'érotisme. C’est juste une femme qui se réveille. Qui s’étire. Qui soupire. Qui ronronne. Son corps se cambre. Nue sous les draps légers.

- Et l’homme pose ses mains sur elle ?

L’odeur se révèle. Elle pénètre toute la pièce. Elle prend ses aises. Domine l’espace. Culbute les sens. Le goût l’appelle. Le liquide chaud et intense. L’arôme corsé et suave. L’extase extrême des sensations.

C’est pour cela qu’elle prend toujours un capuccino.

[INFONTE]

J'ai le souvenir d'un capuccino à 7h00 du matin, dans une des vialle qui donne sur la tour de Pise.
Matin d'été en Juillet.
La chaussée mouillée et la terrasse à peine sortie.
Le soleil glisse le long de la torre pendente.
Le garçon, tout ébourriffé dans son frac de cocher, me sert un petit capuccino dans son verre.
La mousse est aigre, presque séche, le cafe expresso, amer aussi.
J'ai avalé la mousse, un peu de café.
J'étais réveillé aprés une longue nuit de conduite, un arrêt à Menton et tous les tunnels jusqu'à Genova.
Un pigeon s'est envolé.
Je me suis dirigé vers la torre.
Les premiers touristes hésitaient.
J'ai repris la route.
On m'attendait à Rome.

Les souvenirs ne sont pas que dans les madeleines.
Je vous souhaite, je nous souhaite encore des petits matins à Pise et des cappucini.
Mon texte en écho au vôtre.
A bientôt.

Edited by INFONTE, 04 September 2006 - 02:46 PM.

[Artemisia]

Tout ce que j'aime: les petits plaisirs que la vie nous offre, toutes ces petites choses si délicieuses, et qui font que la journée est belle à vivre.

Petits rayons de soleil qui perlent sur la pluie, un sourire, un regard, la peau douce d'une pêche, l'éclat noir et satiné d'un carré de chocolat...

Le souvenir qui me vient, c'est ce gâteau formé de deux meringues collées par de la crème au beurre au chocolat et roulées dans du vermicelle en chocolat.

C'est un gâteau d'enfance. Pas un gâteau que ma mère préparait, comme les tartes aux pommes, les biscuits de savoie, les clafoutis ou les îles flottantes.
Non, c'était un gâteau acheté à la pâtisserie, un gâteau rare, un gâteau extraordinaire.
Un gâteau sucré, gras, on dirait aujourd'hui anti diététique. Une fête, quoi !
D'ailleurs ma mère ne l'aimait pas, elle le trouvait trop sucré. Mais moi je m'en fichais pal mal, moi je l'aimais. Je me sentais différente, presque rebelle, de l'aimer autant. Je n'étais pas ma mère, j'étais moi et j'osais...

J'osais croquer dans la meringue. Il fallait croquer avec force, mais suffisamment de douceur pour ne pas tout écraser. Il fallait juste ôter un morceau de meringue, un seul et ne pas faire de miettes.
D'abord elle résiste sous la dent, puis elle cède avec douceur, tant de douceur. Un craquement suave. Une faiblesse douce, avec un léger bruit mat. Et puis cette friabilité sur la langue, d'abord les morceaux, puis un sable fondant et sucré. Délice des sens, le goût et le son de l'effritement, puis la langueur de la dissolution.
On sent d'abord le sucré puis vient le goût du chocolat. Un peu amer. Puissant et doux en même temps. Onctuosité. Satin. Soie. La merinque blanche craque et la crème au chocolat brune fond sur la langue, sa fraîcheur de beurre vous caresse, puis elle disparait peu à peu.
Nouvelle bouchée et la magie recommence.
Les petits vermicelles aussi croquent, mais pas de la même façon que la meringue. Ils font comme de petits éclats serrés, rapides. La meringue craque avec douceur, elle prend son temps.
Elle vous sucre la bouche, vous console pour le restant de vos jours.

Alors vous imaginez, ce gâteau accompagné d'un capuccino à la mousse dense et parfumée...




Artemisia

[Vasavoirsi]

Merci Infonte.

La gourmandise, c'est bien plus que le goût sucré. Que le plaisir des papilles. C'est aussi la personne à côté de nous. Celle assise juste en face, qui nous regarde. Avec laquelle, on discute de longues heures sans se lasser. C'est un jeu de regard entre les cuillères qui fauchent la patisserie, où qui tournent dans la tasse. C'est l'instant de pause entre les paroles. Le goût sucré qui chavire, le chocalat qui fond sur la langue, le plaisir immédiat. Cette sensation de bien être. Le sourire en face, parce que la femme est heureuse juste à cause d'une bête tasse de capuccino. Juste grâce à un bout de chocolat.

J'aime la vie pour ces petits instants là. Parce que c'est simple et que parfois cela fait du bien. Vraiment de savourer cela.

Un capuccino en Italie face à la tour de Pise, quel spectacle merveilleux cela doit être.

Tout ce que j'aime: les petits plaisirs que la vie nous offre, toutes ces petites choses si délicieuses, et qui font que la journée est belle à vivre.
...
Artemisia

Comme tu le décris bien ce gateau ! Il me semble presque l'avoir croqué aussi. J'ai le goût dans la bouche. Je le ressens. J'aime ces gateaux anti diététique. C'est un tel bonheur.
Ils sont si beaux aussi. C'est dommage, je ne vais pas assez dans les patisseries.
Je ne prends pas le temps. Je devrais.
Ou alors tu les achètes et moi je t'offre un capuccino.

[Artemisia]

Wouiiii !!!! Tu prépares le capuccino, et j'arrive avec les gâteaux.

La nourriture n'est que symboles.

Nous ne mangeons pas n'importe quoi.
Nous mangeons des symboles.

Des souvenirs, de l'amour, de la haine aussi.
Nous mangeons des sentiments, des émotions.

Le plaisir ou le dégoût ne vient pas de la nourriture elle-même, mais de ce qu'elle symbolise.

Et aujourd'hui, ces symboles sont déviés.
La nourriture est nourrissante, c'est ce pourquoi elle est faite, c'est sa nature, son but, son essence.

Aujourd'hui, la nourriture doit être allégée. Ne surtout pas nourrir. Il faut pouvoir manger sans se nourrir. Et même, plus que manger, ce qu'il faut c'est consommer... C'est cela, consommer. Je déteste ce mot-là. On consomme comme une voiture consomme du pétrole. Et pour consommer beaucoup sans avoir de problème, il faut donc que la nourriture soit le moins profitable possible...

Non, on est trop nourris, parait-il. Alors si vous mangez un gros gâteau, on vous regarde d'un air bizarre, même si vous êtes minces. Alors si vous êtes bien en chair, n'en parlons pas... on vous culpabilise à outrance.

Peut-être tout simplement a-t-on perdu le sens des symboles, et on ingurgite la nourriture sans comprendre, de la nourriture vidée de sens et d'essence. Donc on en ingurgite trop, parce qu'on ne comprend plus.

Le meilleur des capuccinos c'est celui qu'on savoure en face de l'homme qu'on aime. le meilleur des gâteaux c'est celui de notre enfance.

Un repas peut-être très simple, mais si l'on est entouré d'amis c'est le plus savoureux des repas !

On mange de l'amour, moi je vous le dis.

Artemisia

[le hamster]

L'érotisme c'est comme le rêve : rien que de la poudre aux yeux... (de la poudre de cacao...?)

[Marygrange]

J'en prends rarement, sauf quand je vais à des distributeurs de boissons chaudes dans des lieux publics... Et qu'importe, c'est toujours bon ! Mais le tien a un goût tout particulier et comme il s'écrit bien

Amitiés,
Béa

[Vasavoirsi]

L'érotisme c'est comme le rêve : rien que de la poudre aux yeux... (de la poudre de cacao...?)

C'est joli la poudre aux yeux. Des couleurs dans le regard. Des petits jeux. Juste ce qu'il faut. Juste un peu.

J'en prends rarement, sauf quand je vais à des distributeurs de boissons chaudes dans des lieux publics... Et qu'importe, c'est toujours bon ! Mais le tien a un goût tout particulier et comme il s'écrit bien

Amitiés,
Béa

Merci Béa pour ton petit mot. Cependant ...

Catastrophe ! Horreur ! Agonie ! Je suis une militante anti machines de distribution !
Barres de céréales ! Paquets de chips à l'ancienne ! Erzatz de Boissons chaudes.
Chocacalà. Cacapouchino !

Cependant ...

Je t'embrasse et te souhaite une excellente journée.