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Un Bâton Sur Le Mur


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3 replies to this topic

#1 J.P

J.P

    .............................

  • TLPsien
  • 49 posts

Posted 20 December 2006 - 12:47 AM

En ce lieu prisonnier le dur tympan du mur n’écoute plus les rêves
plus les cris
plus les songes


Seuls


quelques bâtonnets griffonnés à la craie sont signe du temps qui passe
que le peu d’espace tue


Un carré de lumière que rayent les barreaux
mon crâne sur le carreau
si tondu se résume


Glas
l’inégale geôle


Voilà que quelques doigts que je voudrais mégots
sournoisement
je consume


Face à l’incertain temps, pour seul paysage
un trou de rats au mur


J’écrase mon visage


Ô sourde cloison
m’entends-tu caresser à main nues
les méandres connus de tes pavillons lourds ?


Nos noces macabres
immaculent d’une main qu’on ne peut tendre
un plaisir solitaire


accroupi
je m’écroule
embrassant la paroi


la nuit aux lendemains que je ne peux défendre



#2 Gaston Kwizera

Gaston Kwizera

    The Fresh Prince Al Adriano

  • TLPsien
  • 2,848 posts
  • Interests:hum

Posted 20 December 2006 - 01:04 AM

si je peux me permettre, après "j'ecrase mon visage", c'est un peu exagéré

"sourde cloison", "méandres connus", "noces macabres" ou encore "plaisir solitaire" alourdissent la fin

mais j'aime bien le reste

#3 Jakolarime

Jakolarime

    .............................

  • TLPsien
  • 136 posts
  • Location:Argenteuil, France

Posted 20 December 2006 - 01:22 AM

Citation (J.P @ Dec 20 2006, 12:47 AM) <{POST_SNAPBACK}>
En ce lieu prisonnier le dur tympan du mur n’écoute plus les rêves
plus les cris
plus les songes
Seuls
quelques bâtonnets griffonnés à la craie sont signe du temps qui passe
que le peu d’espace tue
Un carré de lumière que rayent les barreaux
mon crâne sur le carreau
si tondu se résume
Glas
l’inégale geôle
Voilà que quelques doigts que je voudrais mégots
sournoisement
je consume
Face à l’incertain temps, pour seul paysage
un trou de rats au mur
J’écrase mon visage
Ô sourde cloison
m’entends-tu caresser à main nues
les méandres connus de tes pavillons lourds ?
Nos noces macabres
immaculent d’une main qu’on ne peut tendre
un plaisir solitaire
accroupi
je m’écroule
embrassant la paroi
la nuit aux lendemains que je ne peux défendre…


Ce texte est d'une force étonnante ! Cette hypallage puissante ("ce lieu prisonnier "), au milieu des ces images ahurissantes mais si parlantes ("En ce lieu prisonnier le dur tympan du mur" - un superbe alexandrin, d'ailleurs, dont le rythme se retrouve, clandestin et insistant, dans tout le poème :
En ce lieu prisonnier le dur tympan du mur
N’écoute plus les rêves, plus les cris, plus les songes
Seuls quelques bâtonnets griffonnés à la craie [...]
Voilà que quelques doigts que je voudrais mégots
Face à l’incertain temps, pour seul paysage
Un trou de rats au mur, j’écrase mon visage
[...] M’entends-tu caresser à main nues les méandres
[...] Un plaisir solitaire - accroupi je m’écroule
embrassant la paroi
La nuit aux lendemains que je ne peux défendre…
)
Et cette image inversée, si puissante :
Un carré de lumière que rayent les barreaux

Bref, il faudrait tout citer plusieurs fois !
Je suis enchanté. Bravo. Voilà de la vraie Poésie.
Merci

Jakolarime, admiratif.

#4 Carla.

Carla.

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  • TLPsien
  • 3,612 posts
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Posted 20 December 2006 - 09:15 AM

Sobre et beau. Une force dans les mots et les images, qu'on emporte avec soi une fois la lecture achevée.




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