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La Vie, la vraie (7ème jour)
Started by Deirdre, Nov 03 2005 05:05 PM
11 replies to this topic
#1
Posted 03 November 2005 - 05:05 PM
Je n’ai plus le goût des mots, encore moins celui des écrans froids. Les couleurs sont trop pâles, les illustrations médiocres, triviales, sans intérêt, n’éveillent rien en moi.
Quand aux photos…plonger dans les entrailles du passé, ressusciter les portraits figés qui n’apparaissent plus spontanément.. à quoi bon ?
Allons, c’est entendu, tu es plus sage que moi, et je ne saurai pas ce qu’il t’en a coûté ni les larmes de sang que tu versas .. peut-être. D’ailleurs, mon tourment en aurait-il été adouci pour autant ?
Non, sûrement non.
Le quotidien vient de ses vagues successives noyer les empreintes de tes pas sur les plages de nos châteaux en Espagne. Tu t’estompes. C’est donc, par la logique obscure du miroir de mes sentiments, que j’ai tout autant disparu pour toi, et je n’ai pas lutté, et je n’ai rien osé pourtant. Comme c’est déroutant !
Les pages sont blanches, l’écran froid. Aucun signe, nulle part. Ah, tu ne sais rien de ces ponts tendus dans le vide, enjambant les espaces, qui se perdent et demeurent puisqu’ils sont infinis.
Ce monde est devenu trop froid. J’ai besoin de chaleur, envie de rencontrer un regard, d’yeux qui brillent, qui cillent, qui me parlent, de larmes d’émotion, de vie. D’entendre des mots, un rire, un accent, de parler librement, de bouger, sentir, toucher du doigt la réalité de l’autre, là, en face de moi.
C’est la vie qui me manque, et les lumières dorées éclatant dans les feux de la forêt me racontent un été indien capable de percer les nuages et dont je sens un écho au fonds de mes entrailles, ça bout là-dedans, oui, mais personne ne le voie. Est-ce que je n’ai pas déjà trop attendu ? Les ondes calmes de l’habitude me bordent depuis si longtemps que je m’y sens bien.
Je rêve encore pourtant. Je voudrais voir briller le désir dans ces yeux, pouvoir toucher un corps repu, alangui près du mien, et le fol abandon du plaisir dans nos reins.
Le soleil qui s’attarde me donne envie de terrasses de café, musiques improvisées, tourbillons de feuilles, averses fou-rires, conversations décousues et cigarettes partagées.. rien d’extraordinaire, rien que je ne puisse créer.
Tiens, il y a une table de libre au soleil…
______________________________________
Épisodes précédents:
Jour 6- curiosité
Jour 5 - Ennui
Jour 4 - Douleur
Jour 3-Colère
Jour 2 - Peur
Jour 1 – Chagrin [/b]
Quand aux photos…plonger dans les entrailles du passé, ressusciter les portraits figés qui n’apparaissent plus spontanément.. à quoi bon ?
Allons, c’est entendu, tu es plus sage que moi, et je ne saurai pas ce qu’il t’en a coûté ni les larmes de sang que tu versas .. peut-être. D’ailleurs, mon tourment en aurait-il été adouci pour autant ?
Non, sûrement non.
Le quotidien vient de ses vagues successives noyer les empreintes de tes pas sur les plages de nos châteaux en Espagne. Tu t’estompes. C’est donc, par la logique obscure du miroir de mes sentiments, que j’ai tout autant disparu pour toi, et je n’ai pas lutté, et je n’ai rien osé pourtant. Comme c’est déroutant !
Les pages sont blanches, l’écran froid. Aucun signe, nulle part. Ah, tu ne sais rien de ces ponts tendus dans le vide, enjambant les espaces, qui se perdent et demeurent puisqu’ils sont infinis.
Ce monde est devenu trop froid. J’ai besoin de chaleur, envie de rencontrer un regard, d’yeux qui brillent, qui cillent, qui me parlent, de larmes d’émotion, de vie. D’entendre des mots, un rire, un accent, de parler librement, de bouger, sentir, toucher du doigt la réalité de l’autre, là, en face de moi.
C’est la vie qui me manque, et les lumières dorées éclatant dans les feux de la forêt me racontent un été indien capable de percer les nuages et dont je sens un écho au fonds de mes entrailles, ça bout là-dedans, oui, mais personne ne le voie. Est-ce que je n’ai pas déjà trop attendu ? Les ondes calmes de l’habitude me bordent depuis si longtemps que je m’y sens bien.
Je rêve encore pourtant. Je voudrais voir briller le désir dans ces yeux, pouvoir toucher un corps repu, alangui près du mien, et le fol abandon du plaisir dans nos reins.
Le soleil qui s’attarde me donne envie de terrasses de café, musiques improvisées, tourbillons de feuilles, averses fou-rires, conversations décousues et cigarettes partagées.. rien d’extraordinaire, rien que je ne puisse créer.
Tiens, il y a une table de libre au soleil…
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Épisodes précédents:
Jour 6- curiosité
Jour 5 - Ennui
Jour 4 - Douleur
Jour 3-Colère
Jour 2 - Peur
Jour 1 – Chagrin [/b]
#2
Posted 03 November 2005 - 06:07 PM
Poignant et magnifique !
Tu excelles dans l'art de la prose, Deirdre.
C'est tellement humain, tu traduis tellement les limites de la virtualité sur nos sentiments, nos besoins...
Etait-ce la raison de ton absence...?
J'aime particulièrement le passage :
Et le
Amitiés.
Christophe
Tu excelles dans l'art de la prose, Deirdre.
![biggrin.gif](http://www.toutelapoesie.com/archives/3/style_emoticons/default/biggrin.gif)
C'est tellement humain, tu traduis tellement les limites de la virtualité sur nos sentiments, nos besoins...
Etait-ce la raison de ton absence...?
![sad.gif](http://www.toutelapoesie.com/archives/3/style_emoticons/default/sad.gif)
J'aime particulièrement le passage :
Citation
les lumières dorées éclatant dans les feux de la forêt me racontent un été indien capable de percer les nuages et dont je sens un écho au fonds de mes entrailles, ça bout là-dedans, oui, mais personne ne le voie. Est-ce que je n’ai pas déjà trop attendu ? Les ondes calmes de l’habitude me bordent depuis si longtemps que je m’y sens bien.
Et le
Citation
rien d’extraordinaire, rien que je ne puisse créer.
résume tout... "La vraie vie est absente", à nous d'aller au devant d'elle, d'aller la chercher.
Amitiés.
Christophe
#3
Posted 03 November 2005 - 09:01 PM
Je ne sais, Deirdre, si ce texte vient en conclusion des sept jours de réflexion, mais c'est celui que je préfère.
Ton écriture est si fluide et si poétique, que l'on ne peut que partir avec toi dans l'émotion de cette réalité.
Et penser qu'en effet, rien ne vaut le toucher, l'odeur, le mouvement... Une main, un baiser, un regard, une voix, oui...
Merci de ce partage si bien écrit.
balila
Ton écriture est si fluide et si poétique, que l'on ne peut que partir avec toi dans l'émotion de cette réalité.
Et penser qu'en effet, rien ne vaut le toucher, l'odeur, le mouvement... Une main, un baiser, un regard, une voix, oui...
Merci de ce partage si bien écrit.
balila
#4
Posted 03 November 2005 - 09:10 PM
C'est parfait Deirdre
Tant dans l'écriture que dans ce que tu veux nous faire partager
Bises pour toi
Tant dans l'écriture que dans ce que tu veux nous faire partager
Bises pour toi
#5
Posted 04 November 2005 - 11:33 AM
j'ai bien aimé ce texte
et en particulier
la chute
Amicalement
Michel
et en particulier
la chute
Amicalement
Michel
#6
Posted 04 November 2005 - 11:41 AM
Assieds toi Deirdre, à cette table libre au soleil.
Si tu savais comme je peux te comprendre ...
Beau texte, vraiment très beau texte....
Amicalement
Si tu savais comme je peux te comprendre ...
Beau texte, vraiment très beau texte....
Amicalement
#7
Posted 04 November 2005 - 12:41 PM
En communion.
Martine.
Martine.
#8
Posted 04 November 2005 - 01:47 PM
Oui la vie réelle peut exaucer les rêves, qui sait... Un beau texte et vraiment bien écrit. Seulement je déplore une toute petite faute à "mais personne ne le voie", "voit" si c'est bien le présent... Dommage, car le texte est si bien :wink:
Amicalement,
Béa
Amicalement,
Béa
#9
Posted 04 November 2005 - 01:58 PM
Vraiment magnifique, oui!!
#10
Posted 04 November 2005 - 11:06 PM
Un joyau dans le trésor de tes jours de réflexion. Tu as mis le temps mais cela valait la peine d'attendre! Heureuse de te lire à nouveau.
Je t'embrasse
Laurence
Je t'embrasse
Laurence
#11
Posted 14 November 2005 - 08:32 PM
Bonjour petite soeur d'écriture.
Il en coûte beaucoup d'écrire les dernières ombres des longues nuits d'espoir, c'est l'âme qui accouche.
Il en coûte beaucoup d'écrire les dernières ombres des longues nuits d'espoir, c'est l'âme qui accouche.
![smile.gif](http://www.toutelapoesie.com/archives/3/style_emoticons/default/smile.gif)
#12
Posted 15 November 2005 - 11:52 AM
Merci à tous et à toutes
Amitiés
Amitiés
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