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M. Tificha

Member Since 26 Nov 2005
Offline Last Active Jan 09 2006 09:41 PM
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Topics I've Started

Création

01 January 2006 - 11:52 AM

CREATION

Langue de terre découpée
Ancrée face à l’ouest
Là où l’océan vient se désensabler
Là, d’où émerge un miroir édenté
Frappée au plomb zénithal
Parcourue de fragrances fleuries
Elle ceint d’éclats, l’ample infini.
Bréhat d’Armor…
Dents de granit rose
Noircies par les vagues montantes
Déchirées par le noroît septembral
Elles s’effilochent en ce bout de terre
A tout jamais cimetière marin.
Et j’aperçois tourbillonnant
Des linceuls de goélands assidus
Venus bousculer nos certitudes
Au clair des vastitudes nues
De leurs éternelles complaintes.
O terre de mission, ici,
L’homme imite l’oiseau
Et y marche de guingois.
Les peurs le tenaillent ;
Eléments muets et indomptables ;
Silences bruissants d’inquiétudes ;
Horizon hors de portée de mains ;
Bout de terre inaccessible ;
Tous ces gémissements bien vivaces
Et cette immuable beauté insolente.
Pas de fard, pas de rides
Un corps toujours parfait
Des courbes à faire pâlir les designers
Toutes, signent un paysage d’exception
Et Dieu, peut-il rester tout à fait humble ?
L’homme, cet étrange étranger
Tente-t-il vainement d’épouser ce corps,
Qui sans grandiloquence exulte ;
Et je vois l’un d’eux penché au-dessus
La tête dodelinant comme un enfant
Pousser tendrement l’archer du violon
Et j’entends s’élever une monodie
De la pointe de l’Arcouest
Et s’ennoblir les larmes de l’océan.

Maryv Tificha

Carré de lune

01 January 2006 - 11:50 AM

Carré de lune

Par l’entrebâillement de la fenêtre
J’observe le jeu délicieux de l’amour
Qui flirte avec la joie du peut-être
A l’entrecroisement de la nuit et du jour.

Là-bas, d’une guitare, des râles doucereux
Venus on ne sait d’où et pleins d’égards
Rythment le lent duo muet des amoureux,
Ce tandem un peu fou loin des bars.

Les visages chaulés d’un carré de lune
S’habillent de frêles sourires blafards
Faisant fuir les silhouettes noires et taciturnes
Bien au-delà des simples couche-tard.

Et jeunesse se décline en portions d’ombres
A l’abri d’un réverbère qui ne se lasse
De saisir de petits mots qui désencombrent
L’ardeur poétique et noctambule, hélas !

Et les mains courent et effeuillent
Et les paupières s’ignorent plaisamment
Le temps d’un frisson que l’on cueille
Au cœur d’une rose éclose nuitamment.

Et la brise relève le lin de la robe
Et le ciel commence à gronder
Les mains s’éprouvent et se dérobent
Tandis que les lèvres aspirent à continuer.

Bien malin celui qui dira je ne sais pas
Au cœur alangui dans la fleur de l’âge
Qu’un amour volé est bien plus qu’un petit pas
Sur le très long chemin de l’amour-en-cage !

Maryv Tificha

Carré de lune

27 December 2005 - 07:01 PM

Carré de lune

Par l’entrebâillement de la fenêtre
J’observe le jeu délicieux de l’amour
Qui flirte avec la joie du peut-être
A l’entrecroisement de la nuit et du jour.

Là-bas, d’une guitare, des râles doucereux
Venus on ne sait d’où et pleins d’égards
Rythment le lent duo muet des amoureux,
Ce tandem un peu fou loin des bars.

Les visages chaulés d’un carré de lune
S’habillent de frêles sourires blafards
Faisant fuir les silhouettes noires et taciturnes
Bien au-delà des simples couche-tard.

Et jeunesse se décline en portions d’ombres
A l’abri d’un réverbère qui ne se lasse
De saisir de petits mots qui désencombrent
L’ardeur poétique et noctambule, hélas !

Et les mains courent et effeuillent
Et les paupières s’ignorent plaisamment
Le temps d’un frisson que l’on cueille
Au cœur d’une rose éclose nuitamment.

Et la brise relève le lin de la robe
Et le ciel commence à gronder
Les mains s’éprouvent et se dérobent
Tandis que les lèvres aspirent à continuer.

Bien malin celui qui dira je ne sais pas
Au cœur alangui dans la fleur de l’âge
Qu’un amour volé est bien plus qu’un petit pas
Sur le très long chemin de l’amour-en-cage !

Maryv Tificha

Création

26 November 2005 - 05:49 PM

Création

Langue de terre découpée
Ancrée face à l’ouest
Là où l’océan vient se désensabler
Là, d’où émerge un miroir édenté
Frappée au plomb zénithal
Parcourue de fragrances fleuries
Elle ceint d’éclats, l’ample infini.
Bréhat d’Armor…
Dents de granit rose
Noircies par les vagues montantes
Déchirées par le noroît septembral
Elles s’effilochent en ce bout de terre
A tout jamais cimetière marin.
Et j’aperçois tourbillonnant
Des linceuls de goélands assidus
Venus bousculer nos certitudes
Au clair des vastitudes nues
De leurs éternelles complaintes.
O terre de mission, ici,
L’homme imite l’oiseau
Et y marche de guingois.
Les peurs le tenaillent ;
Eléments muets et indomptables ;
Silences bruissants d’inquiétudes ;
Horizon hors de portée de mains ;
Bout de terre inaccessible ;
Tous ces gémissements bien vivaces
Et cette immuable beauté insolente.
Pas de fard, pas de rides
Un corps toujours parfait
Des courbes à faire pâlir les designers
Toutes, signent un paysage d’exception
Et Dieu, peut-il rester tout à fait humble ?
L’homme, cet étrange étranger
Tente-t-il vainement d’épouser ce corps,
Qui sans grandiloquence exulte ;
Et je vois l’un d’eux penché au-dessus
La tête dodelinant comme un enfant
Pousser tendrement l’archer du violon
Et j’entends s’élever une monodie
De la pointe de l’Arcouest
Et s’ennoblir les larmes de l’océan.

Maryv Tificha