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Portrait De Femme.


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8 replies to this topic

#1 Vasavoirsi

Vasavoirsi

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Posted 25 September 2006 - 07:20 PM

Une femme parfaite. Un mélange si dissonant de toutes les femmes que chacune s'y retrouvera, que tout le monde l'aimera. Elle sera le mélange parfait de moi et des autres femmes. Elle sera l'exception. Elle sera exceptionnelle. Elle sera princesse charmante, sorcière. La putain de tous les romans de Sade. Elle sera esclave, elle sera femme de tous les plaisirs. L'image de ce vice qui se déchire en nous. Elle sera l'ombre de nos bassesses, le reflet d'un miroir brisé entre nos mains. Elle sera proie dans les nuits fauves, aux crocs ravageurs de la perversité, elle s'étendra soumise.
Elle sera aimée. Elle sera mal aimée. On lui fera l'amour. Elle se fera baiser.
Pour la conquérir, on lui mentira. On lui parlera de choses qui n'existent pas. On lui créera des mondes merveilleux, des mondes féeriques où seules les sorcières sont présentes, voleuse des masques de beauté pour entrer dans la lumière. Vies intouchables car le monde est friable sous leurs mains.
Un monde de papier aluminium. Une seule caresse et la cicatrice à jamais blesse. Et reste.
On lui fera mal. On essaiera de la tuer.
Tuer une femme qui n'existe pas. C'est impossible, n'est ce pas ?

Atteindre celle qui se cache derrière. Celle qui se montre quelquefois. Par surprise. Jusqu'à épuisement. On provoquera ses larmes et ses coups de colère, dernier sursaut de sa fierté.
A terre, touchée, elle se relèvera. Chancelante. Encore une fois, elle se montrera. Défiant ceux qui l'ont frappé. Elle se reconstruira petit à petit. Pour pouvoir effleurer cette perfection artificielle. Noyée des émotions humaines. Emotions noires, émotions blanches. Emotions chiennes.

Puis la nuit tombera sur sa solitude. Les draps sur son corps nu. Elle s'endormira aux bras des fantômes. Ses rêves ne seront plus que des sommeils, fugitive vision d'une évasion qu'elle ne comprend plus. Femme aux corps de cendres brûlées au bûcher de celles qui pleurent leurs différences. Elle se consumera au bras des fantômes, fugitive flamme sur une lame qu'elle ne maîtrisera plus.

Fragile. Craintive. Une femme qui se confie. Longtemps je me suis mentie. Je me suis cachée. Je me suis véritablement oubliée. Une trahison douloureuse et stupide. Parce qu'il est des fois où l'on pense s'être relevée et où l'on est encore à terre, blessée. Je m'en veux beaucoup aujourd'hui. Je suis cruelle. J'aurais du me relever et continuer. Accepter cette main que l'on me tendait. Idiote fierté. Femelle imbécile remplie de vanité. Egoïste, séductrice, tentatrice. Atteinte dans son âme par une autre charmeuse de serpents. Mordue. N'ayant pas accepté le duel vampirique. Empoisonnée de la plus mauvaise des façons.

Je suis une de ces charmeuses de serpents. Oui, je l'avoue sans complaisance aucune. Nous sommes toutes des serpents. Je ne crois pas à cet animal mis là par hasard dans la genèse.
Il nous suggère l'obscurité de l'humanité. La femme est un redoutable reptile. Envoûtant et séducteur, totalement charmeur, vils et peureux.

Elle n'attaque jamais de front, toujours de côté. Si elle te tourne autour, c'est toujours dans le but de t'embrasser, lentement répandre son poison sucré. Elle ne sait pas non plus ses bassesses. Elles sont encore si profondément cachées.
Qui aura la force et le courage de tout montrer ? D'accepter de dévoiler le beau et le vrai.
Un jour se grimer en sorcière de contes de fées. S'enlaidir pour trouver la puissante beauté.
La femme est un si beau serpent. Magnifiquement ensorcelante.
Je ne suis pas cruelle avec elle. Je l'aime. Elle est moi. Elle est une autre. Elle est ce trésor inépuisable. Ce coffre rempli de jouets cassés, de souvenirs oubliés, de babioles neuves et d'incroyables secrets.


Corinne

#2 serioscal

serioscal

    serioscal

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Posted 25 September 2006 - 08:15 PM

Le titre semble faire référence à une discussion voisine mais ce portrait de femme tout en nuances me plait beaucoup, même si je trouve que le "mot-phrase" est un petit peu systématique quand même. Ce n'est pas "la" femme, c'est la réalité d'une femme, et c'est infiniment plus juste que ne saurait être une représentation de "la" femme.

#3 INFONTE

INFONTE

    INFONTE

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Posted 26 September 2006 - 07:36 AM

La femme : terra incognita ?
Je ne sais pas, je crois connaître tellement les femmes, leurs doutes et leurs contradictions.
Depuis 100 ans, on croit même que les relations sont biaisées dés le départ dans la relation à la mère.
Trés beau sujet en effet digne d'un traitement à la Légende des Siècles car c'est une épopée qui reste à écrire.
Peut-être serez vous celle là qui l'écrira ...
Et si une femme écrivait avec la voix d'un homme, depuis l'oeil d'un homme ? A vous de voir, d'étudier peut-être cette piste.
Bonne chance à vous ( car il vous en faudra ).

#4 mounette

mounette

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Posted 26 September 2006 - 08:04 PM

Ma belle Vazyvoirvite, tu as fait un beau portrait. Il ne s'agit pas de s'y retrouver dans le miroir mais de le voir comme un regard tendre et découpé. Quel amant saura me peindre avec ce pinceau-là ?
Il sera alors tout autre que mon amant.

Bises

Manon

#5 Harry

Harry

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Posted 26 September 2006 - 08:06 PM

Intéressant !

#6 Artemisia

Artemisia

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Posted 27 September 2006 - 11:48 AM

Belle sorcière aux cheveux de soie, aux yeux de biche. Elle est encore si belle sur le bûcher des amours et des tortures. Les seins en cendres, les yeux épouvantés, et le coeur, le cœur ne peut s’arrêter de palpiter.

Ecoutez-la. Elle crie les secrets. Oui les secrets des femmes, ceux que l’on ne peut pas murmurer, ceux que l’on hurle et qui vous emportent dans la nuit. Les secrets maléfiques vous prennent à la gorge, vous plaquent sur le sol et vous dressent les cheveux sur la tête. Elle mugit les secrets épouvantables des cœurs et des ventres, les effroyables secrets de la peau et de la chair nue que l’on caresse avec ses ongles. On les hurle, on les vocifère en atroces blasphèmes. Mais personne, personne ne les entends jamais.

Elle n’est qu’une petite fille. Elle se voit par terre dans le miroir brisé. Elle se regarde en éclats, en ombres, en nuages. Son cœur est déchiré en 1618 fragments, 1618 fétus. Et tous ces poignards y sont plantés dans la chair sensuelle et douce. Les poignards qui découpent à vif. Ils taillent les lambeaux, les débris d’un amour miroir, sanglantes guenilles écarlates, rouges, rouges comme un enfant qui naît.

Elle a vu l’oiseau noir, celui qui vole si haut dans les montagnes. Le regard aiguisé comme la faux des songes et de la chasse sauvage. L’oiseau dans la pureté du ciel, celui qui, très haut là bas, en tournant guette les serpents. Et elle l’a aimé. De toute son âme elle l’a aimé.

L’oiseau immense lui a fait entendre toutes les musiques du jardin des délices. Elle a écouté la musique jusqu’à l’ivresse, jusqu’au délire, jusqu’à la folie. Elle a voulu s’y perdre, sans le savoir vraiment. Elle a tellement aimé. Elle a eu peur, elle a eu mal et sa douleur est devenue rivière impétueuse. Impétueuse et remplie de serpents.

Il glisse son corps long et frêle et fuit dans la rivière, le serpent du désir. Dans la rivière des douleurs, celle où elle veux se noyer.

Regarde, petite fille, le serpent porte à son front l’escarboucle des wouivres. Son œil unique a la couleur du sang, mais sa clarté perce la nuit la plus profonde. Ardente comme l’amour, rouge comme le désir, elle brille et cherche ton regard. Le rubis merveilleux protège des venins.

Je suis l’Ouroboros et je tiens l’univers.
Je suis le serpent de Midgard et contre mes écailles frissonne le monde.
Je suis lovée autour des racines d’Ygdrasill, l’arbre du monde.
Le frêne grandiose dressé entre la terre et le ciel.
Et dans le monde je sème la panique.
Je suis la wouivre au regard rubis.
Je suis Mélusine du Poitou.
J’ai charmé le chevalier qui n’a pas tenu sa promesse.
Il m’a vue en serpent. Au loin j’ai fui mais souvent, souvent,
Je reviens et je l’aime.

Dresse tes poings vers le ciel. Dresse tes poings et je viendrai m’y enrouler. Caducée, serpent vertical élevé vers le ciel, mon venin de rubis cache un remède. Il soignera les plaies, les blessures, les escarres de l’âme et les fêlures du cœur.

Les miroirs s’apprivoisent.

Petite fille n’aie pas peur des mystères.


Artemisia

#7 serioscal

serioscal

    serioscal

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Posted 27 September 2006 - 03:15 PM

Citation (INFONTE @ Sep 26 2006, 06:36 AM) <{POST_SNAPBACK}>
La femme : terra incognita ?


Tout autre est une terra incognita.

#8 heloise

heloise

    Héloïse

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Posted 27 September 2006 - 03:22 PM

Je me reconnais dans bien des coups de pinceau de ce portrait
Sauf que je ne suis pas peureuse et que j'attaque toujours de front (ce en quoi je suis très conne d'ailleurs !)
Enfin bref...
La plupart des femelles y trouveront leur compte

#9 Vasavoirsi

Vasavoirsi

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Posted 27 September 2006 - 07:03 PM

Citation (serioscal @ Sep 25 2006, 09:15 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Le titre semble faire référence à une discussion voisine mais ce portrait de femme tout en nuances me plait beaucoup, même si je trouve que le "mot-phrase" est un petit peu systématique quand même. Ce n'est pas "la" femme, c'est la réalité d'une femme, et c'est infiniment plus juste que ne saurait être une représentation de "la" femme.



Merci serioscal, ton mot me touche. C'est un regard de femme sur les femmes. Et oui aussi la réalité d'une femme.

Citation (INFONTE @ Sep 26 2006, 08:36 AM) <{POST_SNAPBACK}>
La femme : terra incognita ?
Je ne sais pas, je crois connaître tellement les femmes, leurs doutes et leurs contradictions.
Depuis 100 ans, on croit même que les relations sont biaisées dés le départ dans la relation à la mère.
Trés beau sujet en effet digne d'un traitement à la Légende des Siècles car c'est une épopée qui reste à écrire.
Peut-être serez vous celle là qui l'écrira ...
Et si une femme écrivait avec la voix d'un homme, depuis l'oeil d'un homme ? A vous de voir, d'étudier peut-être cette piste.
Bonne chance à vous ( car il vous en faudra ).


Oui j'ai écrit un roman sur la femme. Je le laisse mûrir. J'en ai éprouvé le besoin. À un moment où je commençais à me lasser, à ne plus trouver les mots justes. La pensée juste.
Ce roman là, je ne veux pas le bâcler. Je veux en comprendre et en saisir toute l'essence.
C'est le livre de nombreuses années. Peut-être même celui de toute une vie. De l'expérience qui s'acquiert au fil des années. Il n'est pas encore temps de le finir. De le reprendre où je l'ai laissé.
J'y reviendrai. Plus tard.

Je vous embrasse.

Corinne



Citation (mounette @ Sep 26 2006, 09:04 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Ma belle Vazyvoirvite, tu as fait un beau portrait. Il ne s'agit pas de s'y retrouver dans le miroir mais de le voir comme un regard tendre et découpé. Quel amant saura me peindre avec ce pinceau-là ?
Il sera alors tout autre que mon amant.

Bises

Manon


Oui j'ai vu. Et lu. J'y répondrai.
Tes amants ne t'esquissent donc pas comme cela ?

Bises

Corinne

Citation (heloise @ Sep 27 2006, 04:22 PM) <{POST_SNAPBACK}>
Je me reconnais dans bien des coups de pinceau de ce portrait
Sauf que je ne suis pas peureuse et que j'attaque toujours de front (ce en quoi je suis très conne d'ailleurs !)
Enfin bref...
La plupart des femelles y trouveront leur compte


Je dois aussi être conne parce que moi j'attaque aussi de front souvent.
Pas tout le temps. C'est vrai. Des fois, je suis plus vicieuse. Tu sais quand tu sens que l'affrontement sera stérile.
Merci de ton mot.

Corinne




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