13 replies to this topic

[Raoul]

Sur les graviers les tessons rouillent. Des portières ouvertes on entend les zonzons métalliques d’une mélodie en pyjama. Le rimmel collait des bouts de mers aux yeux, et les bâtons érectiles, des synthèses de couchant aux lèvres. Comme autant de ronds volatiles, une cordée de postérieurs bloque la vue du belvédère. Rien d’autres à faire qu’à crisser malgré la fatigue des lacets. «Laisse le noir entrer dans l’œil, t’as donc jamais fixé le grand monocle? ». Mais je connais mes couleurs, et la toile s’énerve à voguer sur les pellicules flottantes des maraîchers, les cheveux en friche. Je m’attends à ce que la bécasse s’envole enfin, goûter les mats teints des perles et rubis de seconde main. L’odeur de ses aisselles énerve déjà les chiens. Dieu a t-il trempé sa plume dans cette mer muette ? Pourtant dès que je m’essaye, les mains en porte-voix qui sentent encore mes poches vides, des paquets de vacarmes les inondent, et les étoiles terrestres bordent déjà les routes. Les mains s’agitent en mouchoirs, faux départ.

[(cloud)]

j'aime particulièrement la fin.
sur un parking
essayer de capter la mer...

beau, le contraste...

cloud

[Félice]

"Les mains en porte-voix qui sentent encore mes poches vides"... et puis ta première phrase... mes sens l'ont reçue aussi précisément que mes yeux auraient vu un paysage gigantesque.

Mais j'ai encore besoin de le relire.

Félice.

[Raoul]

Cloud, Felice,
merci
a.

[Carla.]

J'aime certains passages. Un peu de mal au début, trop "cliché". Plus de force à partir de "Mais je connais mes couleurs...". Mais c'est un avis perso.

[Coycott]

Touchant, ça m'a ému et a fait mouche.

Association libre: Arnaud ( le chanteur belge).
Pourquoi: les aisselles et l'odeur dans sa chanson sur sa mère.

[djibril]

Superbe
Beaucoup de "trouvailles" que j'aurais aimer faire : "sentent encore mes poches vides, d’une mélodie en pyjama, la fatigue des lacets, les mains s’agitent en mouchoirs... "et bien d'autres...

[Félice]

"dans les yeux de ma mère... il y a toujours une lumière"... oui Coycott... ce Gainsbourg belge nous traverse avec sa chanson.

Il faudrait d'ailleurs citer toute la chanson... mais c'est ici l'espace d'Alzeno.

Encore merci pour ton texte, Alzeno.

Félice.

[Raoul]

Carla, Djibril et ...Félice
merci à vous
a.

[Eden]

j'aime l'ensemble





j'aimerais avoir le tout, les précédents et les suivants

donc j'attends de voir la continuité de ce "recueil" belvédère

[Raoul]

merci Eden, mais le temps manque

[lacape]

superbe !!
amitié

[Raoul]

Lacape, merci!
a.

[(cloud)]

"Pourtant dès que je m’essaye, les mains en porte-voix qui sentent encore mes poches vides, des paquets de vacarmes les inondent, et les étoiles terrestres bordent déjà les routes. Les mains s’agitent en mouchoirs, faux départ."

oué franchement je remonte.