Au pied de mon arbre, recroquevillée, silencieuse, une fibre d'amour pousse lentement.
Agrippée à l'écorce d'une ocre rougit par le temps, elle se cramponne d'un air frileux, bercée par le vent de sa vie,
charmeuse à l'infini.
Un doux rayon de soleil vient l'encenser, forçant ses yeux à se plisser.
Comment ce brin de douceur peut-il rester attaché à ce tronc si rugueux ?
Mon arbre, roi de torpeur ne peut que s'interroger.
Du plus haut de sa cime, il contemple cette chose infiniment petite et si tendrement enlacée.
Incrustée prés des racines, réussira-t-elle à s'élever dans ses branches, enserrée, pour s'épanouir dans sa clarté ?
Il ne sait. Elle est là pointant son nez alors qu'il ne s'y attend pas.
Il laisse s'insuffler se courant de vie en sa sève maintenant liée à cette frêle sensation qui vient le ressusciter.