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Sur la courbe d'une route, en travers, mes doutes s'enlisent...
Instantanéités.
Pas un trait ne s'est ancré.
L'essentiel en une impression confuse, se fond dans le décor distendu...
Laisser courir...
Laisser aller...
Il faut sortir de la courbe, s'extirper du moindre doute...
Sortir des enfers...
Accélération. Percussion. Torsion.
La tôle se contracte et s'agglutine.
Plus un bruit.
Au sol, juste une ligne ténue s'encre sur le bitume...
L'asphalpte suinte le pneu brûlé.
L'atoll d'une vie, dans un dernier souffle, s'est dispersé...

Et si...
Et si, à l'ombre d'un jour nouveau, on profitait des mots pour s'allonger:
Se répandre, en mode [pause], en mots doux que l'on tait.
S'extraire du fracas silencieux, pour une fraction de temps, et se laisser pour compte, à la postérité...

Sur une route, une voiture file, un homme distrait pense à un ailleurs, qu'il suppose meilleur...
Sur une route, à ses côté, son épouse s'effile, en pleure, mise à jour, elle songe et se perd dans la douleur...
Sur la route, des pensées s'entrechoquent, se téléscopent, se percutent ou s'évitent...
La justesse de la vitesse permet seulement de passer outre le croisement de la vie, le seul, l'unique, qui en valait, peut-être, vraiment la peine...